08.04.2013 maliactu.net
Les responsables maliens sont « tétanisés » par la perspective du retrait des forces françaises, qui devrait débuter fin avril, a déclaré lundi Arnaud Danjean, le président français de la sous-commission Défense du Parlement Européen, au retour d’une mission à Bamako.
« L’annonce du retrait français est vécue très difficilement au Mali. Elle provoque beaucoup de craintes chez les partenaires africains et chez les Maliens, qui semblent tétanisés par cette perspective », a souligné M. Danjean devant la presse à Bruxelles.
L’eurodéputé UMP a indiqué comprendre « le message sur le retrait » du président François Hollande, qui a annoncé que les opérations de rapatriement des 4.000 soldats débuteraient fin avril. Mais, a-t-il ajouté, « l’articulation entre les calendriers militaire et politique va être problématique », car « il y a de sérieux doutes sur la faisabilité » d’organiser les élections en juillet, comme s’y sont engagés les autorités maliennes.
A l’issue d’une mission d’une semaine, M. Danjean s’est déclaré « très frappé par l’état de déliquescence de l’Etat malien », dont les responsables « ne semblent pas prendre la mesure de leur tache ».
De plus, ces élites restent « tétanisées » face au capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé en mars 2012 le président Amadou Toumani Touré. « Son degré de nuisance reste considérable » malgré la volonté de tous de « le marginaliser », souligne l’eurodéputé, en prévenant que Sanogo pourrait « être tenté de capitaliser sur le retrait français ».
M. Danjean a par ailleurs été impressionné par « le travail absolument remarquable des forces françaises » engagées au Mali, qui ont réussi à « casser la colonne vertébrale d’Aqmi », l’un des mouvements jihadistes actifs dans le nord Mali. « La menace n’est cependant pas éteinte », selon lui.
Il a également estimé que la mission de formation l’armée malienne lancée début avril par l’Union européenne « a rapidement trouvé ses marques » mais qu’elle devra probablement être prolongée au delà de son mandat initial, fixé à la mi-2014.