Déploiement le 23 janvier des hélicoptères Puma et
Gazelle du groupement aéromobile (GAM) de l’opération
Serval sur l’aéroport de Sévaré (Photo: EMA / ECPA-D)
24/01/2013 par Jacques N. Godbout - 45enord.ca
L’aviation française a mené ce jeudi 24 janvier des raids aériens au sud de Gao dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, visant des positions des groupes islamistes armés à Ansongo, à 80 km au sud de Gao, pendant que des islamistes touaregs du groupe Ansar Dine créaient un groupe dissident qui cherche une solution pacifique au conflit et, qu’à Ottawa, après bien des hésitations, les ministres canadiens de la Défense et des Affaires étrangères déclaraient que le Canada va bel et bien poursuivre sa mission et transporter aussi des troupes africaines vers le Mali.
Pour ce qui est de la situation sur le terrain, la situation sécuritaire a été globalement calme ces dernières 24 heures, indique le ministère français de la Défense dans le point qu’il fait de la situation pour la période du mercredi 23 janvier à 18h au jeudi 24 à la même heure.
Ces dernières 24 heures ont été marquées par le renforcement du dispositif d’interdiction sur la ligne Diabali – Sévaré, la montée en puissance de la force et la poursuite des frappes sur les positions terroristes.
Les opérations aériennes de la journée, avec une dizaine de sorties, ont également permis de renouveler les frappes sur les arrières des positions terroristes au-delà de la ligne Diabali – Sévaré, poursuit le communiqué du ministère.
Les opérations de la journée du 24 janvier ont aussi permis le redéploiement vers la ligne Diabali – Sévaré du groupement tactique interarmes 21e RIMa (GTIA 21e RIMa) et des autres éléments de la brigade Serval.
«Au cours de la journée en effet, les unités composant le GTIA 21e RIMa se sont regroupées sur la ligne d’interdiction alors que le groupement aéromobile (GAM) et l’état-major de la brigade Serval, commandée par le général Barrera, faisaient également mouvement vers Sévaré. A ce stade, le dispositif d’interdiction face au nord permet d’éviter toute reprise de l’offensive des groupes terroristes et doit permettre d’offrir le temps nécessaire pour achever la montée en puissance des unités africaines sur Bamako. En attendant, les unités françaises restent en appui des unités maliennes qui agissent en avant du dispositif français.», précise le ministère français de la Défense dans son document.
Les effectifs français déployés sur le sol malien atteignent désormais 2 400 militaires.
Quant aux forces africaines, plus de 2 000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger, dans le cadre de la MISMA, la force d’intervention africaine sous mandat de l’ONU, rapportait l’AFP, avec pour mission d’ouvrir une nouvelle voie pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali.
Les effectifs des contingents africains atteignent quant à eux 1750 soldats répartis entre le Mali et le Niger : 200 Togolais, 150 Nigérians, 150 Burkinabés, 85 Béninois, 50 Sénégalais, 550 Nigériens et 550 Tchadiens.
Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Dixmude, escorté par le LV Le Hénaff (Photo: EMA)
Par ailleurs, les vols de gros porteurs – une demi-douzaine pour la période visée – continuent avec la même intensité et ont permis de déployer près de 300 tonnes de matériel. Le Dixmude, qui a appareillé lundi 21 janvier, est escorté par le LV Le Henaff et fait route vers le théâtre d’opérations.
Du côté des alliés, alors que la mission canadienne menaçait de s’arrêter aujourd’hui jeudi 24 janvier, le ministre canadien de la Défense, Peter MacKay, et son collègue ministre des Affaires étrangères, John Baird, ont enfin annoncé, après bien des hésitations, que serait reportée au 15 février la fin de la mission de l’avion CC-177 Globemaster, mis à disposition de la France pour l’intervention militaire au Mali, qui pourra ainsi continuer à convoyer du matériel et servir aussi au transport de troupes africaines vers le Mali, alors que la mission c et de matériel.
Au même moment, Ansar Dine, un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, s’est scindé en deux ce jeudi 24 janvier, une partie de ses membres ayant décidé de prôner maintenant une «solution pacifique» au conflit.
Le nouveau groupe s’appelera Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), (l’Azawad est le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali).Le MIA dit occuper la région de Kidal, à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako, près la frontière nigérienne. Son leader, Alghabasse Ag Intalla, est issu d’une des grandes familles touareg de Kidal.
À quelques reprises déjà dans le passé, Ansar Dine, composé surtout d’islamistes touaregs maliens et dirigé par l’ex-rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, s’était dissocié des deux autres groupes islamistes armés présents dans le nord du Mali, en grande partie composés d‘étrangers: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).
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