25/01/2013 mis à jour à 09:28 Par LEXPRESS.fr
L'aviation française poursuivait jeudi les bombardements contre les groupes islamistes armés. Des Touaregs issus de l'un de ces groupes ont prôné le même jour une "solution pacifique" au conflit.
Les bombardements se poursuivent au Mali. L'aviation française a mené jeudi des raids aériens au sud de Gao, près de la frontière nigérienne au nord-est du pays. Le même jour, des islamistes touareg issus du groupe armé Ansar ed-Dine créaient un nouveau mouvement qui prône une "solution pacifique" au conflit.
Les avions français ont frappé jeudi des positions des groupes islamistes armés à Ansongo, située à 80 kilomètres au sud de Gao et à une distance équivalente de la frontière nigérienne, selon des sources de sécurité du Mali et du Niger.
Plus de 2000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger. Ils seraient chargés d'ouvrir une nouvelle voie pour aller chasser les groupes islamistes armés au Mali, dans le cadre de la force d'intervention africaine. Ces troupes devront à terme relayer l'armée française au Mali.
Ansar ed-Dine scindé en deux
Ces nouveaux raids français ont lieu alors que l'un des trois groupes islamistes armés qui occupent le nord du Mali, Ansar ed-Dine, s'est scindé en deux. Une partie de ses membres ont appelé jeudi à une "solution pacifique" pour régler le conflit. Ce nouveau groupe s'est baptisé Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). L'Azawad est le nom que les Touareg donnent au Nord du Mali, en proie à des tensions indépendantistes depuis des années.
"Le MIA affirme de la manière la plus solennelle qu'il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d'extrémisme et de terrorisme et s'engage à les combattre", affirme le groupe dans un communiqué reçu par l'AFP. Il affirme "sa volonté d'aller vers une solution pacifique" à la crise au Mali
Le MIA demande à Bamako et à Paris un "arrêt des hostilités" pour entamer le dialogue. Le secrétaire général du nouveau groupe, qui dit "occuper" la région de Kidal, à plus de 1500 kilomètres au nord-est de Bamako, est Alghabasse Ag Intalla, issu d'une des grandes familles touareg de Kidal.
Bamako cesse de "parler de la guerre" le temps d'un match de football
Depuis des mois, des médiateurs ouest-africains et algériens tentaient de dissocier Ansar ed-Dine, dirigé par l'ex-rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, des deux autres groupes islamistes armés présents dans le nord du Mali, en grande partie composés d'étrangers: Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Cela fait maintenant deux semaines que l'intervention française au Mali a débuté. Dans la capitale Bamako, les habitants ont un peu cessé de "parler de la guerre", le temps du match de la Coupe d'Afrique des nations entre le Ghana et le Mali, remporté par le premier.