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24 décembre 2012 1 24 /12 /décembre /2012 17:30

http://www.cesa.air.defense.gouv.fr/IMG/jpg/1912_Villacoublay_revue_escadrille_Breguet.jpg

Revue de l’aviation militaire sur le terrain de Villacoublay, le 27 septembre 1912

Sur cette photo, les six Breguet, celui au premier plan, un type R, le suivant, un type G.

 

23.12.2012 Patrick Facon Chargé de mission au CESA

 

« Article 1er - L’Aéronautique militaire est chargée de l’étude, de l’acquisition ou de la construction, et de la mise en œuvre des engins de navigation aérienne utilisables pour l’armée, tels que ballons, avions, cerfs-volants. Elle assure l’administration et la mobilisation des formations affectées au service de ces engins ainsi que l’instruction du personnel.

 

Article 2 - L’Aéronautique militaire comprend : 1/ un personnel navigant ; 2/ des troupes ; 3/ des établissements... »

 

Ces deux articles extraits d’un texte de loi promulgué le 29 mars 1912 s’identifient à un moment essentiel dans l’histoire de l’aviation militaire française. Ils instituent en effet la naissance d’une aéronautique militaire qui marque, en quelque sorte, les premiers pas d’une autonomie de l’arme aérienne. Une autonomie que les aviateurs seront bien près d’obtenir pendant la Grande Guerre et à laquelle ils ne parviendront qu’en décembre 1922, avec la création d’une arme de l’aéronautique. Une dizaine d’années plus tard, en avril 1933, les revendications des tenants de l’aviation indépendante parviendront à leurs fins, et, en juillet 1934, une loi sanctionnera l’organisation de la nouvelle entité créée l’année précédente, l’armée de l’air. Contrairement à nombre d’idées reçues, l’évolution de l’aéronautique militaire lors des quelques années qui précèdent le premier conflit mondial se révèle d’une étonnante rapidité. Qu’on en juge. Les premiers aéroplanes, bientôt rebaptisés avions, sont à peine acquis par l’armée française que le problème de leur subordination se pose. Après une courte période d’errance, où elles sont partagées par les vieilles armes du génie et de l’artillerie, ces machines volantes à peine matures tombent bientôt dans le giron de la première structure à caractère aéronautique jamais réalisée, l’inspection permanente de l’aéronautique militaire, née en octobre 1910. Si importante qu’elle soit, l’inspection en question ne permet cependant à cette si jeune aviation de ne dispose d’aucune unité d’action. Intégrée au sein de la direction du génie où les affaires qui la concernent sont traitées par de nombreux organes de commandement et d’administration différents, elle peine à trouver ses marques. Son chef, le général Roques, parvient à convaincre les milieux politiques et militaires à aller un peu plus loin, avec la loi du 29 mars 1912. En instituant l’aéronautique militaire, ce texte législatif lui confère à l’aviation une certaine autonomie, toute relative certes, mais une autonomie tout de même. Celle-ci est placée sous la responsabilité de l’inspecteur permanent qui relève directement du ministre et qui a tout pouvoir pour faire étudier, acheter et faire construire des aéroplanes pour le compte de l’armée.

 

Le 26 juillet suivant, une instruction fixe l’application de cocardes tricolores sur les appareils : « Les avions porteront désormais les marques suivantes : a/ sur les deux faces du gouvernail de direction ou sur la face extérieure de chaque gouvernail de direction quand il y en a deux : les initiales du constructeur en lettres de 30 centimètres de haut et une largeur correspondante, et le numéro militaire correspondant de l’avion en chiffres de 15 centimètres de haut. (...) b/ Deux cocardes tricolores de 1 m de diamètre placées respectivement à droite et à gauche du fuselage sous chaque aile des monoplans, ou sur le plan inférieur des biplans. Le centre de cette cocarde se trouvera dans l’axe de l’aile, à égale distance, soit des deux attaches extrêmes du haubanage des monoplans, soit des deux mâts extrêmes des biplans. Les différentes zones de cette cocarde auront les diamètres de 1 m, 0,70 m et 0,40 m ».

 

Quelque temps plus tard, le 22 août, un décret d’application organise l’aviation en escadrilles, selon les modalités suivantes : numérotées de 1 à 5, elles sont désignées, pour chacune d’entre elles, par les initiales des avions qui servent en leur sein (HF, pour Henri-Farman ; MF, pour Maurice-Farman ; BL, pour Blériot ; et D, pour Deperdussin). C’est ainsi que l’aviation militaire à peine éclose dispose déjà de répertoires de légitimité qui lui permettent de fonder une partie de son identité. Une étape de première grandeur a été ainsi franchie. Un autre pas fondamental interviendra avec le dépôt d’un projet de loi, en date de juin 1913, proposant la constitution d’une direction de l’aéronautique, la 12e, au sein du ministère de la guerre et la réunion en une seule entité de l’aviation et de l’aérostation, jusque-là séparées. Adopté au cours des dernières semaines de la même année, le projet en question est concrétisé peu avant l’éclatement du conflit, au printemps 1914. La première structure politique chargée d’encadrer l’aviation militaire apparaîtra, fait fort peu connu, en septembre 1915, avec le sous-secrétariat d’État à l’aéronautique, précédant de treize ans la formation du ministère de l’air.

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