01.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Entre 1914 et 1918, 44 millions de munitions ont été tirés par l'ensemble des belligérants sur le territoire français. Entre 2 et 10% de ces munitions n'ont pas fonctionné et restent donc à détruire. 10% d'entre elles sont des munitions chimiques.
Chaque année, 2 000 munitions chimiques, soit 20 tonnes, sont découvertes sur les champs de bataille et sur les lignes de front successives de la Première Guerre mondiale. Les démineurs de la Direction de la défense et de la sécurité civiles (DDSC) les collectent et les regroupent dans des dépôts spécialisés dont celui de Suippes. Le stock actuel serait de 230 tonnes.
Pour accélérer le processus de destruction, la France a décidé de se doter d'un "site d'élimination des chargements d'objets identifiés anciens" ou SECOIA.
Le ministère de la Défense a annoncé, le 30 mai, qu'Astrium (filiale d'EADS) s'était vu confier la maîtrise d'oeuvre du marché SECOIA. Le marché prévoit la conception, la réalisation et l'exploitation d'une usine de destruction des munitions chimiques du Premier conflit mondial.
Astrium sera assisté par la société japonaise Kobe Steel, spécialiste de la destruction de munitions chimiques, et de TREDI (filiale de Séché Environnement, une société de Mayenne spécialiste du traitement des déchets chimiques industriels). Durée des travauxde construction de l'usine à Mailly-le-Camp: quatre ans; la destruction des stocks devrait prendre 15 ans, à raison d'une quarantaine de tonnes par an.