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16 juillet 2011 6 16 /07 /juillet /2011 05:30

http://www.lepoint.fr/images/2011/07/14/sarkozy-afghanistan-kaboul-soldats-353712-jpg_226502.JPG 

Nicolas Sarkozy lors de sa visite-surprise en Afghanistan, mardi dernier. © Philippe Wojazer / Reuters

 

14/07/2011 Par Jean Guisnel  Le Point.fr

 

Le président de la République souhaite améliorer la sécurité des soldats, mais se dispense des consignes lors de ses visites sur le front afghan.

 

Le président de la République réunit un conseil de sécurité à l'Élysée jeudi pour revoir la sécurité des soldats français en Afghanistan. Le chef de l'État en avait fait l'annonce dès sa sortie de l'hôpital militaire Percy, où il rendait visite à des soldats blessés jeudi matin. Cette annonce survient au lendemain de l'attaque-suicide qui a fait cinq morts à Joybar, dans la province de Kapisa. Comment la sécurité des soldats français peut-elle être améliorée ? Sauf à ce qu'ils ne sortent plus jamais de leur casernement, on voit mal comment des consignes plus strictes pourraient être appliquées. Revue de détail.

 

La sécurité d'abord sur un ensemble de moyens "stratégiques" visant à déterminer dans les meilleures conditions possible l'environnement large des combattants. C'est la mission des services comme la DRM (Direction du renseignement militaire) ou la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), voire la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), qui piste les connexions entre la France et la galaxie terroriste internationale. Si le kamikaze qui s'est fait exploser hier est bien un "non-Afghan", comme le chef d'état-major des armées Édouard Guillaud l'a dit sur Europe 1 ce matin, l'information vient sans doute de l'un de ces services, éventuellement en relation avec d'autres services de renseignements de l'Otan.

 

Ne pas se couper de la population

 

Les autres mesures de sécurité sont plus locales et tiennent compte de tous les enseignements acquis progressivement depuis dix ans de présence en Afghanistan. Ce sont d'abord les bases avancées, comme celles de Tagab ou Nijrab, véritables villes organisées derrière leurs remparts (bastion walls). Les militaires n'en sortent jamais seuls, toujours en convoi, et surtout toujours lourdement protégés par des moyens individuels : casques lourds, lunettes pare-éclats, gilets de protection avec pièces complémentaires pour le cou et les parties génitales.

 

À ces mesures s'ajoutent des brouilleurs couvrant toute la gamme des émissions pouvant concerner le déclenchement de bombes à distance et des quantités d'autres mesures de sécurité dynamique et de procédures. Il ne faudrait surtout pas conclure des propos du président de la République que la sécurité est négligée par les troupes françaises déployées en Afghanistan : c'est même tout le contraire qui se produit ! Pour autant, jamais une sécurité ne pourra être totale. Si les militaires veulent conserver une relation avec la population, ils doivent absolument aller à son contact, avec tous les risques que cela implique.

 

Un président imprudent

 

En fait, la sécurité est une attitude. C'est très exactement celle que n'a pas observée le président de la République lorsqu'il s'est rendu en Afghanistan mardi. Dans les photos d'agence de presse qui le montrent en transit dans un hélicoptère des forces spéciales volant au-dessus de l'Afghanistan, les militaires qui le sécurisent sont tous équipés de leurs moyens de protection. Mais pas lui. La seule chose qu'il protège, ce sont ses oreilles avec un casque antibruit. Mais aucun casque lourd, pourtant absolument obligatoire en vol opérationnel. Quant au gilet pare-balles, il n'est pas impossible que le président en porte un modèle léger sous sa veste, mais les photos ne sont pas explicites.

 

De toute façon, il s'est affranchi du port du gilet lourd bien plus protecteur. En prenant de ce fait un risque considérable pour sa sécurité personnelle. Et en faisant aussi courir aux soldats, dans la mesure où, en cas d'incident - toujours possible en Afghanistan -, sa sécurité aurait été rendue plus difficile par l'absence d'un équipement de protection adapté. Cet épisode rappelle à l'auteur une conversation afghane. Alors qu'une très haute autorité montait à bord d'un véhicule de l'avant blindé, elle s'était enquise auprès de l'équipage de l'effet de sa présence, qu'elle pensait flatteuse. Un caporal-chef avait alors répondu : " Ben, si ça frite, ça fera une pax (passager) à protéger, et une arme en moins pour riposter !"

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