05/12/2012 Par LEXPRESS.fr
Le président de la Cédéao, Alassane Ouattara, estime que l'intervention est "indispensable et urgente". De leur côté, les groupes armés Ansar Dine et le MNLA se sont engagés au "dialogue".
Le président de la communauté des pays d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) l'Ivoirien Alassane Ouattara, a plaidé, ce mercredi, en faveur de l'adoption "urgente" d'une résolution au Conseil de sécurité de l'Onu pour permettre une intervention armée dans le nord du Mali dès le premier trimestre 2013.
"L'intervention militaire est indispensable et urgente. Si nous avons une résolution en décembre, nous espérons organiser cette intervention dans le premier trimestre", a déclaré à la radio Europe 1 Alassane Ouattara, qui a exclu d'attendre "trois-quatre mois".
Le président en exercice de la Cédéao, contredit ainsi l'envoyé spécial de l'ONU au Sahel, Romano Prodi, qui a écarté toute possibilité d'intervention avant septembre 2013.
La situation dans le nord du Mali, contrôlé depuis la fin juin par des groupes islamistes armés, est "inacceptable", a dit le président ivoirien, en visite à Paris où il a été reçu mardi par le président François Hollande.
Premier dialogue direct
La veille, le gouvernement malien et les groupes armés Ansar Dine et la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) discutaient directement pour la première fois, autour du président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur pour la Cédéao. Ils se sont engagés, à Ouagadougou, à un "dialogue" basé sur le respect de l'intégrité territoriale du Mali et le rejet du "terrorisme", pour régler la crise dans le pays.
Durant leur toute première rencontre à trois, Bamako et ces mouvements armés ont convenu "d'observer une cessation des hostilités" et "ont reconnu la nécessité de créer un cadre de dialogue intermalien inclusif".
Les "principes" majeurs sur lesquels ils se sont entendus sont le "respect de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale du Mali", "rejet de toute forme d'extrémisme et de terrorisme" et "respect des droits de l'Homme, de la dignité humaine, des libertés fondamentales et religieuses".
Les difficiles discussions qui s'annoncent sont très critiquées par certains acteurs politiques maliens, hostiles à tout compromis. Mais si elles aboutissent, l'intervention militaire africaine en cours de préparation devrait ne viser que les "terroristes" d'Aqmi et du Mujao.
Les chefs d'Etat des 15 pays de la Cédéao ont adopté le 11 novembre un plan de reconquête militaire du nord du Mali. Ils ont approuvé l'envoi d'une force internationale de 3 300 soldats pour une durée d'un an, pour lequel ils ont demandé le feu vert des Nations unies.