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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 08:50

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Après deux ans de négociations serrées, le président américain et le Premier ministre australien ont dévoilé les termes du renforcement militaire US en Australie.

 

18 novembre 2011 Olivier Caslin - Les Nouvelles Calédoniennes

 

Barack Obama et Julia Gillard ne pouvaient trouver meilleur symbole que le 60e anniversaire du pacte militaire ANZUS pour annoncer le renforcement des accords de défense entre leurs deux pays.

 

Le président américain a profité des vingt-huit heures de sa première visite officielle en Australie pour réaffirmer l’engagement croissant des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique. « Nous sommes en train d’assister à une redéfinition des priorités stratégiques américaines, du Moyen-Orient vers l’Extrême-Orient, dans le but de contrecarrer les ambitions régionales de la Chine », constate le professeur Brendon O’Connor, du Centre d’études américaines de Sydney. 

 

Partage. Après deux ans de négociations serrées entre les deux partenaires, le président et le Premier ministre étaient en mesure de dévoiler mercredi les termes du renforcement militaire US en Australie, prévu pour démarrer dans les six prochains mois. « Tout d’abord et je veux que cela soit bien clair pour tout le monde, il n’y aura pas de bases américaines en Australie », a commencé le chef du gouvernement australien, pour mettre un terme aux rumeurs qui circulaient ces derniers jours à Canberra. Les trois composantes des forces américaines se contenteront de partager les installations australiennes, dans les environs de Darwin pour l’armée, près de Katherine pour l’aviation et sur la base navale de      Perth pour l’US Navy. Les 250 premiers Marines sont attendus avec armes et bagages pour le début de l’année 2012. Leur contingent culminera jusqu’à 2 500 soldats à l’horizon 2016-2017.

 

Le nouvel accord prévoit également une augmentation des forces aériennes à long rayon d’action, incluant notamment le superbombardier B52 et plusieurs escadrilles de chasseurs F18. La présence maritime sera également renforcée, mais les détails n’ont pas encore été précisés. « C’est une formidable opportunité pour nos forces armées », a déclaré Robert Willard, le commandant en chef américain dans le Pacifique, dont les troupes pourront pour la première fois s’entraîner seules sur le sol australien.

 

Soutien. « C’est l’avancée la plus importante de ces trente dernières années en matière de coopération militaire pour le pays », a, de son côté, confirmé Stephen Smith, le ministre fédéral australien de la Défense.

 

Soutenue par près de 60 % de la population australienne, selon les derniers sondages, l’accord signé entre les deux pays provoque pourtant certaines inquiétudes dans et en dehors du pays. Beaucoup d’experts australiens craignent que la consolidation de l’alliance militaire avec les Américains soit perçue comme une menace directe par les Chinois. Après avoir confirmé l’importance de la région pour les intérêts US, le président Obama a d’ailleurs bandé les muscles, en affirmant que son pays « ne craint pas la Chine et n’hésitera pas à lui rappeler ses responsabilités de grande puissance si besoin est ».

 

De son côté, Julia Gillard ne voit aucune incompatibilité, « entre avoir un allié comme les Etats-Unis tout en maintenant une relation profonde avec la Chine ».

 

Premier partenaire économique de l’Australie, Pékin n’a pourtant pas tardé à faire connaître son mécontentement. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a qualifié le déploiement américain « d’inapproprié », insistant sur le fait que « la coopération économique sino-australienne ne constitue aucun danger pour les Etats-Unis ».

 

Déjà présents en Australie

L’armée américaine partage depuis 1970, la base militaire de Pine Gap avec son allié australien. Située en dehors de la ville d’Alice Springs, en plein centre du pays, elle compte plus de 800 personnes dont près de 300 militaires US. Pine Gap fait en effet partie du réseau Echelon, les fameuses « grandes oreilles » américaines dévoilées en 1988 et dont la mission est d’intercepter les communications privées et publiques pour le compte des services de renseignement. En plus de placer sur écoute la Chine et la Corée du Nord, Pine Gap est également utilisée depuis 2003 pour couvrir les émissions en provenance d’Afghanistan et d’Irak. Jusqu’en 1999, les Etats-Unis pouvaient également utiliser la base de Nurrungar, en Australie Méridionale, spécialisée dans la détection des silos de tir pour missiles nucléaires ou conventionnels. Elle est aujourd’hui fermée.

 

A Darwin

Si le lieu choisi est Darwin, les soldats américains seront stationnés dans la base de Robertson Barracks, près de Darwin, qui accueille déjà 4 500 soldats australiens. Elle devra être agrandie. Dans le Pacifique, les Etats-Unis ont notamment des bases à Okinawa (Japon) et sur l’île de Guam. La presse et les analystes attribuent ce projet à la montée en puissance de la Chine dans la région Asie-Pacifique. Pékin renforce ses capacités et ses dépenses militaires. Le premier porte-avions chinois, qui incarne les ambitions navales du pays, a effectué son baptême en mer en août, suscitant une poussée d’inquiétudes dans la région et aux Etats-Unis. La Chine revendique en outre des îles de mer de Chine méridionale, qu’elle considère comme une partie intégrante de son territoire.

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