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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 19:22

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28.09.2012 Boursier.com

 

Pas de pause dans le bras de fer politique autour du projet de fusion EADS-BAE Systems... Ainsi, les velléités des gouvernements français et allemands de conserver un rôle important dans le capital et la gestion du futur ensemble irriteraient Londres, écrit ce matin le 'Financial Times'. Paris et Berlin réclameraient rien de moins qu'une minorité de blocage, estimant qu'une action préférentielle ("golden share") ne suffira pas à protéger leurs intérêts stratégiques. Or, Londres considérerait comme "inacceptable" que la France et l'Allemagne détiennent le pouvoir de peser sur la gestion du futur no1 mondial de l'aéronautique et de la défense, selon des sources citées par le 'FT' du jour.

 

Telle qu'elle est envisagée, l'action préférentielle promise par EADS et BAE garantirait qu'aucun actionnaire ne puisse acquérir plus de 15% du capital et que le futur EADS-BAE soit dirigé majoritairement par des Européens... Mais l'Etat français, dont les 15% détenus dans EADS seraient dilués à 9% après la fusion, réclame des "garanties complémentaires pour peser sur certaines décisions", affirme une source à l'Elysée citée ce matin par 'Les Echos'. Ainsi, Paris souhaiterait que certains sujets (transfert du siège d'EADS, fixé à Toulouse ou transfert de sites industriels par exemple) soient soumis au vote d'une très large majorité d'actionnaires, ce qui permettrait à la France de s'y opposer avec seulement 9% des parts.

 

Les craintes de Berlin

 

De son côté, l'Allemagne serait sur la même longueur d'onde que la France, et Paris encouragerait Berlin à acquérir en direct 15% du capital d'EADS avant la fusion (ce qui coûterait à l'Etat environ 3,5 milliards d'euros.), en vue d'obtenir les mêmes garanties que Paris... La chancellerie allemande craint notamment que Cassidian, la branche défense d'EADS, majoritairement implantée en Allemagne, ne soit avalée par BAE Systems, avec des conséquences néfastes pour l'emploi en Allemagne.

 

Par ailleurs, le sort à plus long terme des participations de Lagardère (7,5%) et de Daimler dans EADS inquiète aussi fortement la Grande-Bretagne, qui refuse de voir Paris et Berlin disposer de droits de préemption sur ces titres, souligne le 'FT'.

Une présence forte des Etats français et allemands après la fusion serait aussi très mal vue par les Etats-Unis, qui tiennent à protéger la confidentialité des contrats de défense passés avec BAE Systems. Le groupe britannique avait déjà fait savoir que si ces contrats étaient menacés, il renoncerait à son rapprochement avec EADS.

 

EADS veut croire à un compromis

 

Dans ces conditions, la date butoir du 10 octobre, fixée par l'autorité boursière britannique pour confirmer ou abandonner le projet de fusion, paraît de plus en plus difficile à tenir... Hier, le ministre allemand de la Défense a estimé qu'il fallait "plus de temps" et à Paris, le son de cloche est identique en coulisse. Du côté d'EADS en revanche, on s'efforce encore de croire qu'un compromis peut être trouvé sans recourir à un délai supplémentaire. Tout contretemps pourrait être mal interprété par les marchés financiers, déjà dubitatifs depuis l'annonce du projet, le 12 septembre dernier.

 

Dans un entretien publié par 'Les Echos' du jour, Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus, filiale d'EADS, estime ainsi que "l'échéance du 10 octobre est absolument nécessaire", tandis qu'hier, la direction d'EADS prévoyait d'être "capable d'apporter des éclaircissements d'ici au 10 octobre". Pour Fabrice Brégier, "ce type d'opération nécessite des décisions rapides, et ce n'est pas la direction d'EADS ou de BAE qui pousse, ce sont les marchés et les clients qui veulent savoir quel sera l'avenir du groupe... L'important, c'est d'arriver à converger. L'échéance du 10 octobre peut sembler rapide, mais c'est absolument nécessaire, compte tenu de l'environnement !".

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