13.03.2013 Par Guillaume Belan
C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour la délégation de l’information et de la communication de la défense (DICoD). Philippe Germain (auparavant à EDF), arrivé avec Jean-Yves Le Drian, a été débarqué, n’ayant pas réussi pas à trouver sa place. Il est remplacé par un « pro » de la Com’ défense, Pierre Bayle, qui vient d’être nommé en conseil des ministres, au profil taillé sur mesure. Car pour Pierre Bayle, c’est en quelque sorte un retour aux sources. Il a été à l’origine de la refonte des SIRPA (Service d’Information et de Relations Publiques des Armées) pour créer la Délégation à l’Information et à la Communication de la Défense (DICoD), quand Alain Richard était alors Ministre de la défense, il y a 15 ans.
C’est donc une bonne nouvelle ! A la fois pour la DICoD, quelque peu perturbée et démobilisée ces derniers mois. Mais aussi pour les journalistes. Que Pierre Bayle connaît très bien. Vu qu’il a débuté sa carrière en tant que journaliste, principalement à l’AFP. Là, il a suivi nombre de conflits. Notamment la guerre Iran-Irak en tant que Directeur-adjoint pour le Moyent-Orient, alors basé à Beyrouth. En 1991 il est envoyé spécial pour la première guerre du Golf, intégré au dispositif français. Enfin, il a créé avec Guy Perrimond en 1993, la lettre d’information spécialisée sur les questions défense TTU, qui s’est par la suite déclinée en une version arabe et anglaise.
Pierre Bayle est ensuite devenu un poids lourd de la communication défense. Com’ politique (conseiller auprès des ministres de la Défense, Pierre Joxe et Alain Richard), puis industrielle, avec Aérospatiale, il a préparé la fusion avec les industries européennes qui formeront EADS. Directeur de la communication de MBDA, le fabricant européen de missiles, il rejoint ensuite le groupe EADS pour devenir directeur communication du Groupe, travaillant notamment avec Louis Gallois.
Fin connaisseur des questions géostratégiques, des enjeux défense, des industries et équipements, il l’est également des forces. Réserviste, il servait encore récemment en tant que colonel au COS (Commandement des Opérations Spéciales) et est Président d’honneur de l’ANRAT (Association nationale des réservistes de l’armée de terre). Officier de la Légion d’Honneur, il parle couramment l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, mais aussi l’arabe.
Une lourde tâche l’attend. Redonner cohérence et confiance dans un service important, qui a connu quelques séismes (direction de l’ECPAD), mais aussi renouer un lien distendu avec le politique et en clarifier d’autres. Cela dans une période compliquée de Livre Blanc, de restrictions budgétaires qui devraient venir redimensionner la défense de la France et d’engagements encore élevés.