Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 07:57

http://referentiel.nouvelobs.com/file/2601484.jpg

 

Le Mistral (ci-dessus) est un bâtiment de projection et de commandement français dont la Russie a commandé cette année deux exemplaires. © Sirpa Marine

 

26-10-11 par Vincent Lamigeon - Challenges.fr

 

DECRYPTAGE Les exportations françaises n’ont atteint que 5,12 milliards d’euros en 2010, soit une chute de 37%. Et pourtant les dépenses militaires mondiales ont, elles, continué d'augmenter.

 

Sale temps pour le grand export français. Quelques heures à peine après l’officialisation de la victoire du consortium espagnol face au tandem Alstom-SNCF sur le méga-contrat de train à grande vitesse Djeddah-la Mecque-Médine en Arabie Saoudite, le ministère de la Défense a publié son rapport au parlement sur les exportations d’armement de la France en 2010.

 

Et les chiffres ne sont guère flamboyants : les exportations françaises n’ont atteint que 5,12 milliards d’euros en 2010, soit une chute de 37% par rapport aux 8,16 milliards de l’année 2009. Loin, très loin des objectifs affichés il y a un an par le ministère de la défense : "Nous espérons nous caler sur ce chiffre récurrent de 9 milliards d'euros hors pic exceptionnel ", expliquait alors Laurent Teisseire, porte-parole du ministère. La France se console en restant tout de même le quatrième exportateur mondial d’armement, derrière les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni, mais devant Israël, l’Allemagne et l’Italie.

 

Que s'est-il passé ?


Comment expliquer cette chute de 3 milliards d'euros ? Une hypothétique contraction des dépenses militaires mondiales n’est pas en cause : elles ont encore augmenté de 1% en 2010, à environ 1 127 milliards d’euros, même si cette croissance, crise oblige, est bien plus faible que les 5% annuels affichés de 2001 à 2009. Le volume d’exportations mondiales d’armement reste d’ailleurs stable, à 70 milliards d’euros environ, les Etats-Unis, l’UE, la Russie et Israël représentant toujours 90% des exportations quand l’Arabie Saoudite, l’Inde et les Emirats arabes unis assurent à eux seuls le tiers des importations mondiales.

 

La véritable raison est à chercher ailleurs : la France a le plus grand mal à boucler les "grands contrats de plateformes", en clair, les contrats du chasseur Rafale qui rejaillissent sur l’industrie de défense française (Dassault, Thales, Safran, MBDA…). Les chiffres 2009 avaient été boostés par l’énorme contrat décroché par DCNS, sur la fourniture au Brésil de quatre sous-marins de type Scorpène, et l’assistance au développement d’un sous-marin nucléaire.

 

Ce contrat représentait à lui seul 45% du chiffre 2009 (3,8 milliards d’euros sur les 8,16 milliards). Depuis, malgré la vente de deux BPC (bâtiment de projection et de commandement) à la Russie par DCNS et la signature du contrat de modernisation des Mirages 2000 indiens par Dassault et Thales, qui seront comptabilisés sur l’exercice 2011, les gros contrats Rafale se font attendre, le Brésil ayant notamment reporté sa décision à 2012 au mieux. 

 

L'Inde et les Emirats, meilleurs espoirs du moment


L’attente touche peut-être à sa fin : en Inde, où le Rafale affronte en finale son meilleur ennemi européen, l’Eurofighter Typhoon, les offres définitives des deux constructeurs seront ouvertes par le ministère de la défense le 4 novembre prochain. Ce qui devrait aboutir à une décision rapide sur ce contrat, dit MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft), estimé entre 10 et 12 milliards de dollars pour 126 appareils.

 

Ca chauffe également aux Emirats Arabes Unis, où la France est en négociations depuis trois ans pour la vente de 60 Rafale : le ministre de la Défense Gérard Longuet assurait le 17 octobre que la France était "en négociations finales" avec le prospect émirati.

 

En attendant, le cru 2011, dont les chiffres définitifs ne seront publiés qu’en octobre 2012, s’annonce déjà bien meilleur que le 2010, grâce aux contrats des BPC russes et des Mirage 2000 indiens cités plus haut. "La prise de commande devrait atteindre de l'ordre de 7,5 milliards d'euros en fin d'année", assurait le Délégué général pour l'armement (DGA) Laurent Collet-Billon aux députés de la commission de la défense de l'Assemblée nationale le 12 octobre dernier.

Pas de quoi satisfaire totalement Gérard Longuet, qui assurait en septembre à l’Université de la défense vouloir se rapprocher de la performance britannique : le Royaume-Uni affiche une part de marché mondiale de 12,5% sur la période 2005-2009, contre 6% seulement à la France. Un contrat export pour le Rafale n’en est que plus urgent.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories