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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 17:00

 

29.03.2011 par Philippe CHAPLEAU – Lignes de défense

 

Même si le jeu de dominos ministériel et les tensions sociales croissantes au sein de l'Institution ont ralenti le processus (je pense en particulier au retard pris par le dossier sur l'externalisation de la fonction habillement), le recours par le ministère de la Défense à des sociétés privées pour assurer des fonctions dans le soutien logistique et la formation est une incontestable réalité.

Un récent post (cliquer ici) consacré à l'aviso LV Le Hénaff faisait ainsi état de l'implication de deux sociétés privées: Apache Aviation et V-Navy, dans la phase d'entraînement de l'équipage avant le déploiement du navire dans l'océan Indien.

 

Mais les exemples ne manquent pas, démontrant qu'en dépit de dénégations répétées (on en serait toujours à la phase des expérimentations...), le ministère de la Défense a bien inscrit dans sa logique d'externalisation le recours à ces sociétés que les Anglo-Saxons appellent des Private Military Companies. Ces entreprises, contrairement à ce que veut faire croire l'imagerie d'Epinal née de la guerre d'Irak, ne fournissent pas seulement des prestations dans le domaine de la sécurité, mais plus souvent dans ceux de la formation, de la logistique, du renseignement, du soutien (matériel, médical...), du déminage.

 

Quelles raisons poussent les Institutions militaires à faire appel à ces sociétés? Quelles prestations sont-elles en mesure de fournir? Quels sont les risques et les limites de ce recours? Autant de questions auxquelles répond le livre que je consacre à l'externalisation en matière de défense.

 

Publié chez l'éditeur Vuibert, en partenariat avec L'Institut des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), Les nouveaux entrepreneurs de la guerre. Des mercenaires aux sociétés militaires privées n'est ni un plaidoyer pour un recours plus intense à ces prestataires de services militaires ni une condamnation de l'externalisation en matière de défense.

 

C'est d'abord la suite d'une réflexion engagée en 1998 avec la publication de Mercenaires SA, puis prolongée en 2005 avec Sociétés militaires privées. Enquête sur les soldats sans armées et, l'année suivante, avec Les mercenaires. De l'antiquité à nos jours.

 

C'est ensuite un constat: l'armée française, en se recentrant sur son fameux "coeur de métier" pour d'évidentes raisons budgétaires, recourt de plus en plus souvent à des entreprises privées et leur fait assurer des fonctions qui relevaient encore récemment des forces armées nationales.

Jusqu'où peut-on aller? La réponse tarde, alors que les études et les réflexions se multiplient et que la concurrence étrangère s'organise. Des choix ont été faits qu'il faut désormais assumer en reconnaissant l'existence d'une industrie nationale des services militaires privés et en lui permettant de se développer, en imposant un cadre réglementaire spécifique à leurs activités, et en délimitant le périmètre d'intervention de ce que je propose d'appeler les ESOA: entreprises de soutien opérationnel aux armées, et les SPER: sociétés de protection en milieu à risques.

 

Philippe Chapleau, Les nouveaux entrepreneurs de la guerre. Des mercenaires aux sociétés militaires privées, Vuibert, 2011, 237 pages, 26 €, préface de Christian Choquet.

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