31 janvier 2012 Romandie News (AFP)
PARIS - Les autorités françaises se sont félicitées mardi de la décision de l'Inde d'acquérir 126 Rafale, une bonne nouvelle pour cet avion de chasse français jamais vendu à l'étranger et pour l'industrie de défense du pays qui procèdera à d'importants transferts de technologie.
La France se félicite de la décision du gouvernement indien de sélectionner l'avion français pour entrer en négociations exclusives avec Dassault, le constructeur du Rafale, a indiqué la présidence française dans un communiqué.
La négociation du contrat va s'engager très prochainement avec le soutien total des autorités françaises. Il inclura d'importants transferts de technologie garantis par l'Etat français, ajoute la présidence.
L'Inde a décidé d'acquérir 126 Rafale pour un montant évalué à 12 milliards de dollars, avait annoncé plus tôt à New Delhi une source gouvernementale indienne. Dassault a été sélectionné à l'issue d'un colossal appel d'offres dans lequel il était en compétition avec le consortium européen Eurofighter, qui proposait son Typhoon.
Nous avons remporté le contrat, mais il reste à finaliser un certain nombre de choses, a expliqué le secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur Pierre Lellouche à la radio BFM.
Dassault Aviation a vu son titre s'envoler de plus de 20% à la Bourse de Paris juste après cette annonce qui constitue son premier succès à l'exportation pour cet appareil.
Ce contrat, s'il est finalisé, constitue une excellente nouvelle pour l'ensemble du secteur industriel en France, qui a désespérément tenté des années durant de vendre le Rafale à l'étranger.
C'est une belle nouvelle et la France a besoin de bonnes nouvelles en ce moment (...). C'est une bonne nouvelle pour notre industrie aérospatiale, pour notre industrie de défense, qui est parmi les toutes meilleures du monde, s'est réjoui M. Lellouche.
J'espère que cette commande va pouvoir enfin ouvrir de vraies perspectives au Rafale dans d'autres pays, a-t-il poursuivi, mettant en exergue les pressions politiques exercées par nos concurrents.
Dassault et ses partenaires Thales (électronique) et Safran (moteurs) ont de leur côté remercié l'Inde d'avoir sélectionné le Rafale et dit leur fierté de contribuer à la défense de l'Inde depuis plus d'un demi siècle, a indiqué Dassault Aviation dans un communiqué.
La France tente actuellement de vendre cet appareil au Brésil, qui doit choisir entre le Rafale, le F/A-18 Super Hornet de la firme américaine Boeing et le Gripen suédois, dans le cadre d'un appel d'offres pour la fourniture de 36 avions de combat multi-rôles.
Dassault négocie aussi depuis des années avec les Emirats la vente de 60 Rafale.
Gérard Longuet assure que le Koweït et le Qatar se sont également montrés intéressés et Dassault a présenté son avion en Malaisie. D'après les estimations de l'industrie, le Koweït a besoin de 18 à 22 nouveaux avions de combat et le Qatar de 24.
Le constructeur français n'a pas non plus abandonné l'espoir de vendre son appareil en Suisse, bien que les autorités fédérales aient retenu son concurrent suédois Gripen en novembre dernier.
Le Rafale est un chasseur-bombardier, biréacteur polyvalent d'une durée de vie supérieure à 30 ans. Conçu pour l'interception, l'attaque air-sol et air-mer, la reconnaissance ou la frappe nucléaire, il doit remplacer à terme l'ensemble des appareils en service en France.
C'est un très bon avion, qui a fait ses preuves dans les opérations récentes en Afghanistan, en Libye et ailleurs, a déclaré M. Lellouche.
Pendant l'intervention militaire internationale en Libye en 2011, la France avait pu faire la démonstration des capacités de son appareil.
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