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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 08:45

Rafale by mrg78

photo by mrg78

 

17/11/2011 Michel Cabirol – La Tribune

 

Trop cher, le Rafale de Dassault Aviation s'est crashé aux Emirats arabes unis. Le prince héritier d'Abu Dhabi, cheikh Mohammed bin Zayed explique que Dassault Aviation est responsable de l'échec des négociations.

 

Finies les supputations. Dassault Aviation s'est bel et bien éloigné d'une vente de 60 Rafale aux Emirats arabes unis (EAU) dans l'immédiat. Avec un peu de chance, le prince héritier d'Abu Dhabi, cheikh Mohammed bin Zayed, pourrait revenir à la table des négociations après l'élection présidentielle française, espère-t-on encore à Paris. "Ils sont fâchés avec Dassault Aviation et en ont assez d'eux", a expliqué à La Tribune un industriel très bon connaisseur de la famille princière d'Abu Dhabi dans les allées du salon aéronautique de Dubaï. Et d'estimer qu'il faudra du temps pour renouer les liens. Le communiqué cinglant de Cheikh Mohammed est d'ailleurs sans équivoque pour l'avionneur tricolore. "Malheureusement, il semble que Dassault ne réalise pas que la volonté politique et tous les efforts diplomatiques ne peuvent pas faire passer des conditions commerciales non compétitives et irréalisables", a-t-il estimé.

 

Dimanche, jour de l'inauguration du Dubaï Airshow, les EAU avaient envoyé un premier signal fort à Dassault Aviation et à la France : ils avaient annoncé avoir mis dans la compétition le rival du Rafale, l'Eurofighter construit par un consortium européen (BAE Systems, EADS et l'italien Finmeccanica). Ils ont également demandé des informations à Boeing sur les F-15 et F-18. Il semble que la France ait pris à la légère cet avertissement. Le ministre de la Défense Gérard Longuet avait notamment estimé dimanche à Dubaï que "cette demande de cotation apparaît plus comme une mesure d'animation de la procédure". Car jusqu'ici Dassault était en quelque sorte en négociations exclusives avec Abu Dhabi, l'émirat qui décide des achats en matière de défense.

 

Attitude "arrogante"

 

Comment en est-on arrivé à cette situation où le Rafale ne pouvait que gagner à l'image du Maroc en 2007 ? A la fin de l'été, les Emiriens étaient furieux contre la France : trop d'interlocuteurs étatiques après le départ du secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, au ministère de l'Intérieur ainsi que l'attitude "arrogante" de Dassault Aviation, selon des sources concordantes. Des progrès ont été réalisés après la visite express fin septembre à Paris de Cheikh Mohammed, qui était notamment venu se plaindre d'un gros écart de prix entre son estimation et celle de Dassault Aviation (La Tribune du 14 novembre). Mais pas suffisamment pour Abu Dhabi visiblement. "Depuis la reprise en main par Alain Juppé du dossier Rafale aux Emirats, tout le monde en France marche dans le même sens pour vendre le Rafale... sauf Dassault", disait-on dans les allées du salon. Peu de temps avant le Dubaï Airshow, un industriel se disait "choqué par l'attitude arrogante et condescendante" de Dassault Aviation vis-à-vis des Emiriens.

 

Résultat, les négociations sont au mieux gelées pour une longue période, au pire les EAU n'achèteront jamais le Rafale. Car ni le PDG de Dassault Aviation, Charles Edelstenne, réputé intransigeant, ni les EAU, pour des question de fierté entre autre, ne céderont sur le prix de l'appareil. Et la France n'est pas assez puissante, même si elle entretient une relation politique profonde avec Abu Dhabi, pour tordre le bras à son partenaire. "Grâce au président Sarkozy, la France n'aurait pas pu en faire plus sur le plan diplomatique ou politique pour faire aboutir un accord sur le Rafale", a d'ailleurs confirmé Cheikh Mohammed.

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