14 Octobre 2011 Jean-Dominique Merchet
Nouvel axe stratégique pour la France, la coopération militaire avec le Royaume-Uni n'est pas un long fleuve tranquille. On l'a vu en matière de porte-avions et l'affaire des drones Male,
évoquée ici, n'est pas simple, Même
chose pour les avions de ravitaillement en vol. "J’ai étudié un éventuel partage des avions ravitailleurs britanniques puisque nous entendons acheter le même modèle, Airbus 330
MRTT. Mais l’opération n’est pas possible pour des questions de coût", a récemment avoué le chef
d'état-major des armées aux députés de la commission de la défense.
Contacté par l'état-major des armées, les Britanniques ont proposé de louer leur MRTT aux Français à raison de 40.000 euros l'heure de vol. Stupeur à l'EMA, où l'on fait déjà la grimace devant
les 20.000 euros que coûtent une heure de vol des antiques C-135FR de l'armée de l'air. Avec l'arrivée des MRTT, sans doute à partir de 2017, l'objectif pour la France est de réduire ce coût à
17.500 euros. Devant le refus français, les Britanniques ont finalement accepté de faire un effort, proposant 30.000 euros ! Avec l'accord de l'Elysée, l'EMA a dit non. Pas question de débourser
plus de 20.000 euros l'heure. On est resté là. Comme le dit l'amiral Guillaud, pourtant chaud partisan de l'alliance franco-britannique, l'Europe de la défense est "en hibernation".