27/06/2011 Source : Dicod
Philippe Gancel est chef de projet technique chez Sogitec Industries, entreprise française spécialisée dans le développement de simulateurs de vol d’aéronefs militaires comme le Rafale, le Mirage 2000, le Dauphin, le NH90 ect… Il nous présente les simulateurs de dernière génération en dotation dans les armées françaises.
Y a-t-il une véritable innovation dans le secteur des simulateurs de vol ?
On observe un réalisme de plus en plus accru, notamment en termes d’imagerie. On a atteint un niveau de détail assez saisissant et une analyse des bases de données cartographiques de plus en plus riche. Ce que nous exploitons de nouveau, aujourd’hui, ce sont les contours des bâtiments. On peut distinguer une maison d’habitation, d’un bâtiment industriel ou d’un centre commercial. On vient aussi habiller les bâtiments 3D de textures adéquates. Par exemple, une maison du sud de la France est habillée de tuiles rouges et de crépis clair. Les tracés des routes sont identiques à celles que l’on retrouve sur le terrain. La résolution des photos aériennes que l’on utilise est de l’ordre de 15 cm. On arrive à discerner par exemple les lignes sur les routes.
Quels sont les éléments nécessaires à la réalisation d’un simulateur de vol?
Dans le champ de l’environnement extérieur, nous devons développer et enrichir les bases de données, les cartes, la représentation des images virtuelles. La mécanique de vol, les systèmes avioniques ou le système d’arme sont d’autres caractéristiques du simulateur. C’est ce que l’on appelle l’environnement du cockpit et des systèmes du pilote. On retrouve le modèle de vol et l’environnement sensoriel. On va aussi peupler l’environnement global d’un environnement tactique pour représenter les conditions réelles de mission. On va pouvoir intégrer des avions, des tanks, des navires et même maintenant des hommes. Toute la difficulté est de faire interagir ces objets de manière réaliste, notamment en fonction des stimuli du pilote.
Comment se déroule la collaboration avec les forces armées ?
La collaboration intervient dans l’expression des besoins, en prenant en compte notamment les contraintes opérationnelles. La collaboration continue pendant toute la phase de développement, mais aussi lors de la dotation des simulateurs. Les simulateurs du Rafale, il y en a actuellement 4 à Saint-Dizier et 2 à Landivisiau, sont en train d’être mis au standard F3. Il existe aussi des entraîneurs sur le Charles de Gaulle . Les pilotes s’entraînent quotidiennement sur ces simulateurs. Ils peuvent mêmes travailler en réseau pour des exercices. Aujourd’hui les pilotes ne peuvent plus se passer des simulateurs.