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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 17:35

http://www.lepoint.fr/images/2011/11/02/rafale-426945-jpg_285571.JPG

 

Le fleuron de l'aviation française, le Rafale, n'a toujours pas trouvé acquéreur hors de nos frontières. © Remy de la Mauviniere / AP / Sipa

 

02/11/2011 Le Point.fr – Par Jean Guisnel

 

Les prises de commandes à l'exportation de l'industrie française d'armement ont été en 2010 les plus faibles depuis cinq ans. Éléments d'explication sur une mauvaise passe.

 

Grosse vendeuse d'armement, la France demeure à la quatrième place mondiale, avec 5,12 milliards d'euros de prises de commandes en 2010. Mais ce résultat est le plus bas depuis 2005, première année d'un petit rebond des ventes d'armes françaises. Il est même exécrable si on le rapporte aux prises de commandes pour l'année 2009 (7,95 milliards d'euros), particulièrement faste en raison de la comptabilisation des très rentables contrats brésiliens, pour 7 milliards d'euros ! Il s'agissait de la vente de quatre sous-marins de nouvelle génération, d'une coque de sous-marin nucléaire et de la formation du personnel pour en construire d'autres, et de 50 hélicoptères EC 725. 2009 avait même dépassé la fastueuse année 2000 qui avait vu entrer dans les livres de comptes sept milliards de commandes. Les Français avaient vendu cette année-là des frégates Lafayette à Singapour, des hélicoptères de transport NH-90 et quantité de missiles. Surtout, l'an 2000 avait été marqué par le dernier contrat de vente (à ce jour) d'avions de combat par l'avionneur national Dassault : des Mirage 2000-5 vendus à la Grèce. Le marché avait été signé en août, quelques semaines avant que la France ne fasse entrer dans le droit national les impératifs de la convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption des agents publics étrangers. Depuis, plus aucune vente n'a été enregistrée dans cette catégorie d'avions militaires, les Français s'étant tout de même consolés avec le contrat des ravitailleurs A330 pour l'Arabie saoudite (la Royal Saudi Air Force commence actuellement ses vols d'entraînement) et celui du Grand Duc au Bénin, que nous n'aurions garde d'oublier...

 

Le Rafale, toujours à la peine


Les industriels français de l'armement sont sur une mauvaise pente en ne vendant plus ces dernières années les "plates-formes" (avions, bateaux, chars) qui génèrent des milliards de contrats associés et qui firent naguère leur fortune. Pour 2011, la vente de bâtiments de projection et de commandement Mistral à la Russie n'a pas encore conduit au versement du premier chèque de confirmation, et le beau contrat de remise à niveau des Mirage 2000 indiens n'est qu'un amuse-gueule. Dans ce pays, le Rafale est engagé dans une compétition pour la fourniture d'avions de combat, mais rien n'est gagné... Aux Émirats arabes unis, les négociations pour le Rafale traînent d'autant plus que ces éventuels clients, traditionnellement très coriaces, viennent d'engager des négociations sur le renouvellement des permis d'exploitation des hydrocarbures, qui compliquent le dossier. Et en Suisse, où le Rafale est de nouveau en lice, rien n'est gagné non plus.

 

Indiscutablement, l'Élysée aura fait ces dernières années de grands efforts pour aider les exportations françaises d'armement, mais sans grands succès mis à part au Brésil : la part des ventes d'armes françaises dans un marché mondial en pleine expansion est en baisse.

 

Une part du marché mondial réduite de moitié en cinq ans

 

En 2003, notre pays enregistrait entre 12 et 15 % des prises de commandes mondiales. Mais aujourd'hui, ce chiffre est réduit de moitié : la France ne représente plus en moyenne depuis cinq ans que 6 % du marché mondial. Les grands contrats, ceux qui génèrent des milliards de retombées chez les grands industriels et leurs sous-traitants, paraissent être devenus difficilement accessibles aux marchands d'armes français. Qui, de plus, font face à des concurrents hargneux. Nul doute qu'ils sont à l'origine de cette information gênante parue il y a peu dans l'hebdomadaire allemand Spiegel selon laquelle la France négocie en ce moment la vente de frégates FREMM à... la Grèce ! Le ministère français de la Défense a démenti, mais l'impression de malaise subsiste. Les exportations ont beau représenter le tiers de l'activité de l'industrie française d'armement, qui compte 165 000 emplois, peut-on vendre ces matériels sans se soucier des capacités de paiement des clients ?

 

Dans sa présentation du rapport au Parlement sur les exportations d'armement de la France en 2010, le ministre de la Défense Gérard Longuet "réaffirme l'importance stratégique et économique des exportations de défense, les confortant comme une priorité nationale". Sans doute ! Mais pour l'heure, les vrais succès se font attendre. À moins que l'âge d'or des ventes d'armes françaises ne soit passé ?



REGARDEZ l'évolution des commandes d'armes passées à la France depuis 2001 :

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