18/09/2013 Michel Cabirol – Latribune.fr
Le plan de relance de l'économie du gouvernement Fillon lancé en 2009 pour limiter les effets de la crise a eu un effet intéressant pour le ministère de la Défense. Sa réalisation est dans l'ensemble satisfaisante, estime un rapport du ministère de la Défense.
Quel bilan pour le secteur de la défense du plan de relance de l'économie (PRE) du gouvernement Fillon lancé en 2009 pour limiter les effets de la crise, notamment en préservant l'emploi ? Personne n'avait fait un bilan, le Comité des prix de revient des fabrications d'armement (CPRA), un organisme du ministère de la Défense, l'a fait. Le volet Défense du PRE a joué, pour les quelque 25 entreprises maîtres d'œuvre qui ont contribué à sa réalisation, « le rôle qui lui avait été dévolu de soutien de l'activité et de l'emploi ». Finalement, une bonne vieille politique keynésienne a toujours des effets positifs non négligeables.
« Un impact a pu être constaté en matière d'emploi, puisque 5.600 emplois équivalents temps pleins ont été identifiés chez les industriels majeurs pour répondre au plan de charge créé par le PRE », constate ainsi le CPRA, pourtant très critique dans la plupart de ses rapports. Sans compter l'emploi pour les sous-traitants, qui n'a pas été pris en compte par le CPRA.
28 opérations lancées par le ministère de la Défense
Dans le cadre du PRE, le ministère avait décidé du choix de 28 opérations, dont six d'entre elles (3e BPC, cinq hélicoptères Caracal, dernières livraisons du VBCI, livraison avancée de trois Rafale, satellite Syracuse et quatre engins de débarquement amphibie-EDA-R) ont bénéficié des trois quarts des crédits. Trois opérations n'étaient même pas prévues dans l'actuelle loi de programmation militaire 2009-2014 (Caracal et blindés Aravis), ou étaient seulement programmée en fin de LPM suivante (BPC).
Certains programmes ont connu soit une accélération de leur production (Rafale, VBCI, petits véhicules protégés-PVP), soit une anticipation de commandes (BPC et EDA). Certains ont permis d'équiper les troupes en opérations extérieures, notamment en Afghanistan. Près d'une dizaine d'opérations relevaient d'un programme à effet majeur (BPC, Rafale, Caracal, PVP, VBCI, pré-développement de Musis, rétrofit du Falcon AUG…) tandis que les autres étaient de plus petites opérations.
Un bilan « intéressant »
Selon le CPRA, le plan de relance a eu « un effet intéressant pour le ministère de la défense et sa réalisation est dans l'ensemble satisfaisante ». Il a également « bénéficié d'une bonne complémentarité entre les structures chargées de son animation et de son déroulement, notamment le comité de pilotage interministériel et la direction générale de l'armement ». Toutefois, étant donné son caractère exceptionnel, estime le CPRA, « il est difficile d'en tirer des enseignements pour la conduite des programmes d'armement classiques ».
Pour un tiers des opérations, il a conforté un financement qui aurait été insuffisant, pour le Rafale et le VBCI notamment. Pour les deux tiers restants, il a servi à des opérations nouvelles, utiles notamment pour l'Afghanistan, l'Aravis ayant remplacé l'AMX 10P. En outre, « l'exigence de rapidité d'exécution a été respectée », estime le CPRA. Mais, bémol, « dans certains cas elle a conduit à ne pas prévoir le maintien en condition opérationnelle des équipements acquis grâce au PRE, alors que ce dernier aura un poids financier important dans le futur ».
Moins de concurrence
La recherche de concurrence a été « volontairement restreinte dans certaines opérations » pour respecter les délais. « Ce qui a pu entraîner une moins bonne maîtrise des coûts », fait observer le CPRA.
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