24 mai 2013 - Didier Déniel – LeTelegramme.fr
Pendant une dizaine de jours, dix bâtiments de surface et deux sous-marins ont participé à l'opération Spontex. Un entraînement international à la lutte anti- sous-marine auquel participaient 1.500 militaires de sept nationalités.
L'Europe de la Défense est une réalité dans l'esprit des militaires qui ont participé à cette vaste opération d'entraînement à la lutte sous-marine qui s'est déployée dans le golfe de Gascogne, au nord-est d'une ligne Bordeaux-Brest. Le gros de la flotte était constitué de bâtiments participant à la Force navale franco-allemande. Cinquantième anniversaire du traité de l'Élysée oblige. Le Portugal, le Royaume-Uni, la Belgique, la Pologne et le Canada étaient aussi présents sur l'eau.
« Entretenir notre tactique maritime »
Sur le pont du Siroco, bâtiment français qui abritait l'état-major durant cette opération, l'amiral Rogel, chef d'état-major de la Marine affichait, hier, sa satisfaction. « Nous avons peu l'occasion de nous entraîner avec autant de bateaux. Ces exercices sont très importants pour la Défense européenne. Ils nous permettent d'entretenir notre tactique maritime commune. Les équipements et les transmissions ne cessant de changer. Aujourd'hui, je peux dire que nous avons maintenu le niveau qui doit être le nôtre. » L'opération Spontex était principalement axée sur la lutte anti-sous-marine. Deux sous-marins, l'un français et l'autre portugais n'ont cessé de jouer au chat et à la souris avec les bâtiments de surface dans des eaux n'excédant pas 200 m de profondeur. L'exercice incluait également des tirs sur cibles flottantes et des simulations d'opérations antiaériennes sur les avions de la Ban de Landivisiau (29). « Nous avons vraiment l'habitude de travailler ensemble maintenant », soulignait, dans un français impeccable, Torben Jürgensen, capitaine de corvette allemand, formé en partie à l'École navale de Brest. « Ces échanges nous permettent d'avancer sur le chemin de l'Europe de la Défense. Les échanges humains sont au coeur de cette collaboration. Depuis quelques années, beaucoup de nos marins sont formés en France. Et vice-versa. Le barrage de la langue qui était une réalité dans les années 90 s'est vraiment affaissé ».
Autour d'un noyau dur
Patricia Adam, députée et présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées, assistait, hier, aux dernières manoeuvres sur l'eau. « Pour les militaires, cette collaboration est une évidence. Elle l'est moins pour les politiques. Mais elle le deviendra. Nous rencontrons des représentants du Parlement allemand deux fois par an. Idem avec les Britanniques. Et bientôt, nous allons prendre la même initiative avec les Polonais. Des choses solides se mettent en place pour garantir une défense commune. » Pour Gilbert Le Bris, député et membre de la commission de la Défense, « cette défense commune peut se faire entre les 27 états membres mais autour d'un noyau dur. Elle se met en place d'une manière pragmatique ».
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