28/08/2013 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord. - Défense globale
Dans son discours fleuve (plus de trois quarts d'heure) sur sa vision de l'action diplomatique française, en ouverture de la Conférence des ambassadeurs mardi 27 août à Paris, le président de la République n'a pas oublié de parler de Défense et de forces armées (photo AFP). François Hollande y a même fait référence tout au long de sa revue des problèmes du monde.
Pour conclure, " ce n'est pas sur l'outil de défense que nous pouvons faire des économies. Car c'est un outil indispensable pour assurer notre crédibilité ".
- Syrie
Le président de la République est clair quand il avance : "Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse (...) La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme (effroyable était écrit sur son texte) de gazer les innocents. " François Hollande a tenu ce mercredi matin un conseil de défense à l'Elysée. Un débat parlementaire se déroulera le 4 septembre. Ce qui ne dit rien d'un éventuel déclenchement. Pour le Mali, l'opération avait débuté le 11 janvier et le débat avait eu lieu le 16... ".
Quelle sera l'action de la France ? Le mystère reste entier. On évoque un départ dans quelques jours du du porte-avions Charles-de-Gaulle et du groupe aéronaval. Des frappes aériennes peuvent être aussi menés depuis la base d'Al Dhafra (six Rafale en permanence) et même de France (mais les ravitailleurs restent le point faible français).
Un élément tangible annoncé par François Hollande : " J'ai décidé d'accroître notre soutien militaire à la Coalition nationale syrienne, dans le respect de nos engagements européens. " Par la Turquie, la Jordanie ? La DGSE est sur place pour organiser une filière. La DRM sans doute aussi pour aider à envisager toutes les solutions de planifications militaires. C'est le boulot du CPCO (Centre de planification et de conduite des opérations), dans les entrailles du ministère de la Défense, de proposer au président les différentes options.
Après le retrait d'Afghanistan, l'opération Serval au Mali, la France ne sera qu'une force d'appoint, symbolique et politique, auprès des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne. Il ne semble pas que le but imminent soit de faire tomber directement Bachar El Assad mais de sanctionner l'utilisation de gaz toxiques. D'où l'option de frappes ciblées sur des objectifs militaires (on ne joue pas avec des dépôts chimiques). Ce qui aiderait les rebelles au passage... Tout dépend de la volonté politique.
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