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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 19:50
Drones : EADS, Dassault et Finmeccanica unissent leurs forces

Avec un tel programme, "la souveraineté et l'indépendance européenne en matière de gestion de l'information et du renseignement seraient garanties, tout en offrant un système robuste, capable de résister aux cyber-attaques", soulignent les industriels.

 

16-06-2013 Par Vincent Lamigeon - Challenges

 

Les trois constructeurs aéronautiques européens demandent à leurs gouvernements de lancer un programme de drone de surveillance pour rattraper d'ici 2020 leurs concurrents israéliens et américains. Grand absent : le britannique BAE.

 

Le communiqué a sidéré les observateurs, en pleine effervescence dominicale pré-Bourget : Cassidian (EADS), Finmeccanica et Dassault Aviation ont décrété dimanche matin l’union sacrée sur le segment des drones de surveillance. Dans un communiqué commun, les trois industriels demandent aux gouvernements européens le lancement d’un programme de drone MALE (moyenne altitude longue endurance) 100% européen, se déclarant prêts à s’entendre sur le sujet. Un moyen de sortir enfin de la dépendance aux appareils américains et israéliens, l’Europe étant contrainte d’acheter ses drones sur étagère, comme la France va le faire en s’offrant 12 Reaper américains pour 670 millions d’euros.

 

Où est passé BAE ?

 

Sur le papier, l’initiative est forte : Cassidian et Dassault avaient longtemps présenté des projets de drones de troisième génération concurrents (Talarion pour le premier, Telemos pour le second, en partenariat avec BAE Systems). Ils s’étaient aussi affrontés sur le créneau des drones actuels, EADS se rangeant derrière l’américain General Atomics pour franciser le Reaper, et Dassault proposant une version francisée du Heron TP de l’israélien IAI. L’alliance des deux groupes, couplée à la présence de l’italien Finmeccanica, est un signe positif sur la volonté des industriels de mettre en veilleuse leurs différends pour développer une vraie filière drone en Europe.

 

Drones : EADS, Dassault et Finmeccanica unissent leurs forces

Sur le terrain, la bonne volonté risque cependant de se confronter à quelques obstacles. D’abord, l’union sacrée n’est pas totale : le britannique BAE, pourtant partenaire de Dassault sur le projet avorté Telemos, est aux abonnés absents, pour des raisons qu’il conviendra d’élucider. Sans BAE dans le jeu, une commande britannique du nouvel appareil risque de rester longtemps hypothétique.

 

Un maître d'oeuvre à définir

 

Autre question: sur quelle base se baserait un futur drone MALE européen ? Le Telemos mort-né de Dassault? Celui-ci était largement inspiré du Mantis de BAE, qui, on l’a vu, n’est pas dans la partie. Le Talarion d’EADS, lui aussi dans le grand carton des projets jamais lancés ? Cassidian, la filiale défense du groupe européen, ne s’est pas privée de communiquer à la presse une vue d’artiste de sa vision du futur drone européen… qui ressemble étrangement au Talarion.

 

Ce projet présente l’avantage d’avoir fait l’objet d’une étude de réduction des risques financée par la France, l’Allemagne, et l’Espagne. EADS avait finalement dû abandonner le programme, après l’avoir maintenu sous perfusion un bout de temps, en l’absence de financement des trois pays pour la suite du projet. Dassault accepterait-il de se ranger derrière cette solution ? Même question pour Finmeccanica, dont la filiale électronique Selex présente au Bourget un porjet de drone MALE baptisé Hammerhead, basé sur le turbopropulseur italien Piaggio Avanti. Les industriels risquent de débattre durement sur le nom du futur maître d'oeuvre du drone européen.

 

L'Europe a-t-elle les moyens de lancer ce programme ?

 

Le dernier point d’interrogation est celui de la bonne volonté des Etats européens. Si le ministre de la défense français Jean-Yves Le Drian, a confirmé la semaine dernière être favorable au projet de drone MALE européen, le soutien des autres pays est loin d’être évident. L’Allemagne est en plein psychodrame après avoir décidé d’arrêter le programme de drone HALE (haute altitude longue endurance) Euro Hawk, et semble échaudée sur le sujet des drones. Le Royaume-Uni et l’Italie ont déjà acheté des drones américains Reaper, et ils seront peut-être bientôt suivis par la France et l’Allemagne : restera-t-il des moyens pour financer un nouveau programme européen ?

 

L’Europe n’a pourtant guère le choix : si elle veut continuer à exister sur le segment, elle devra y investir massivement, à la fois sur les drones de surveillance, et sur les engins armés de type UCAV, dont le projet nEUROn est une préfiguration. La place du Vieux Continent sur l’échiquier mondial de la défense est à ce prix.

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