19.04.2013 Romandie.com (ats)
Des soupçons d'usage d'armes chimiques en Syrie refont surface. Quinze jours après l'appel de Ban Ki-moon à Bachar al-Assad à coopérer en la matière, les agences de renseignement américaines annoncent jeudi enquêter sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par le régime syrien contre les rebelles.
Ces soupçons ont été évoqués par la France et le Royaume-Uni, a déclaré jeudi un haut responsable américain. Un agent chimique "très suspect" pourrait avoir été utilisé au cours de récentes batailles en Syrie, mais les services d'espionnage sont toujours en train d'évaluer ces informations et n'ont pas encore tiré de conclusion, a expliqué à l'AFP ce responsable sous couvert d'anonymat.
Il est possible que des armes chimiques aient été utilisées d'une manière limitée et très "localisée", et non à une large échelle, a-t-il ajouté. La semaine passée, des diplomates à l'ONU ont confié sous le couvert de l'anonymat que les pays occidentaux avaient des "preuves solides" que des armes chimiques avaient été utilisées au moins une fois dans le conflit syrien.
Selon le Washington Post et la revue Foreign Policy, qui citent des responsables anonymement, la France et le Royaume-Uni ont informé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon que des examens du sol, des entretiens avec des témoins et les rebelles montraient que des agents neurotoxiques avaient été utilisés dans et autour d'Alep, de Homs et peut-être à Damas.
Difficile à confirmer
Le responsable américain a souligné que les informations rapportées par Paris et Londres étaient étudiées sérieusement. La situation sur le terrain rend toutefois difficile la confirmation de telles allégations, ont souligné d'autres responsables et experts.
Mercredi, le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a confirmé la position de l'administration Obama, qui considère comme une "ligne rouge" à ne pas franchir l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. "Si le président syrien et ses subordonnés recourent aux armes chimiques ou manquent à leurs obligations de les sécuriser, il y aura des conséquences et ils seront tenus pour responsables", a déclaré M. Hagel lors d'une audition devant la commission sénatoriale des Forces armées.
Il y a quinze jours, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-Moon avait appelé la Syrie à "coopérer" avec la mission des enquêteurs de l'ONU sur les armes chimiques. Le gouvernement et l'opposition syriens s'accusent mutuellement d'utiliser de telles armes.