30/08/2013 par Nicolas Laffont – 45eNord.ca
Le rôle des satellites et des interceptions électroniques par des agences de renseignement américaines afin de débusquer Oussama ben Laden en 2011 est dévoilé dans des documents budgétaires fournis par Edward Snowden au Washington Post, ce jeudi.
Ainsi, et pour la première fois, le budget des 16 agences de renseignement des États-Unis, surnommé le «budget noir», a été rendu public par le journal.
Si plusieurs de ces documents publiés in extenso pour certains, «ne font que de brèves références à l’opération ben Laden», ils permettent de mieux comprendre le rôle des diverses agences de renseignement dans la traque de l’ancien leader d’al-Qaïda, tué au cours d’une opération commando américaine contre sa résidence d’Abbottabad, au Pakistan, le 1er mai 2011.
387 collectes d’images haute-résolution et infrarouge du complexe dans lequel se trouvait ben laden furent effectuées par les satellites espions du National Reconnaissance Office (NRO) dans le mois qui a précédé le raid. La résidence d’Abbottabad avait été identifiée à la suite de filatures d’un homme dont les autorités américaines pensaient qu’il était un messager du chef d’al-Qaïda.
Un des documents cité par le quotidien affirme ainsi que cette surveillance satellitaire a été «cruciale pour préparer la mission et a contribué à la décision de l’exécuter».
En plus des satellites, le gouvernement a fait volé un drone furtif avancé, le RQ-170, au-dessus du Pakistan pour écouter les transmissions électroniques. La CIA a également recruté un médecin pakistanais et d’autres travailleurs de la santé publique pour tenter d’obtenir des échantillons de sang de personnes vivant dans la résidence d’Abbottabad, dans le cadre d’un programme de vaccination pour déterminer si les résidents pourraient être liés à Ben Laden.
De son côté, la NSA, (agence chargée des interceptions téléphoniques et électroniques, doit-on le rappeler), avait monté un groupe spécialisé dans la mise au point et l’installation de logiciels espions sur les ordinateurs et téléphones portables de membres d’al-Qaïda soupçonnés de pouvoir renseigner les États-Unis sur le repaire de ben Laden.
Lors de l’opération d’Abbottabad, les Navy Seals ont récupéré quantité de documents et disques durs. En septembre 2011, les services de renseignement ont dû prévoir un budget de 2,5 millions $ pour être en mesure de les analyser, rapporte encore le Washington Post. L’argent a servi à acheter 36 postes de travail et payer des heures supplémentaires pour les médecins légistes, linguistes et «personnel de triage» impliqués dans le projet.
Finalement, huit heures après le raid, et selon les documents fournis par Edward Snowden, un laboratoire d’analyse criminelle mené par l’Agence du renseignement de la Défense en Afghanistan avait analysé l’ADN de la dépouille de Ben Laden et«fourni une correspondance concluante» confirmant son identité
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