MOSCOU, 25 juillet - RIA Novosti
La CIA cherche comment contrôler le climat de la planète. Et elle a déjà dépensé 630 000 dollars pour ça, écrit jeudi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
L’agence assure que le projet – intitulé "Géoingénierie du climat : évaluations techniques et discussions des impacts" – est inoffensif, mais les experts russes affirment que l'accès à l'arme offensive climatique est un rêve de longue date de Washington. L'étude des changements climatiques et des moyens de les contrôler prendra 21 mois aux chercheurs américains. C’est le délai imparti pour ce projet d'étude sur lequel travaillent, hormis la CIA, l'Académie nationale des sciences, l'agence responsable de l'étude de l'océan et de l'atmosphère NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) et la Nasa. Les technologies développées avec le soutien actif de la CIA, même sous forme "limitée", paraissent très menaçantes. Il est notamment question de limiter le rayonnement solaire sur Terre grâce à la dispersion de particules spécifiques dans la stratosphère, de contrôler les radiations solaires et de déplacer des nuages.
Le porte-parole de la CIA a refusé de commenter le rôle du renseignement américain dans cette recherche sensible. Il a tout de même déclaré aux journalistes qu’au sujet des changements climatiques "la CIA travaillerait évidemment avec les chercheurs afin de mieux comprendre les phénomènes qui se produisent, pour assurer la sécurité nationale".
Pourtant, les rapports annuels du National Intelligence Council reflètent la vision qu’ont les renseignements américains des "phénomènes naturels". L'un des rapports indique que les changements climatiques et la politique visant à modifier le climat pourraient influer sur la stabilité intérieure dans certains pays-clés et avoir des conséquences géopolitiques importantes. Les fuites sont de plus en plus fréquentes dans la presse, concernant un mystérieux centre américain qui chercherait à "apprivoiser la météo".
Quoi qu'il en soit, les réunions de mai et juin des membres du "projet géo-ingénierique", selon la presse américaine, étaient complètement fermées au public. On promet pourtant de déclassifier le rapport des chercheurs américains en automne 2014.
Les experts russes des technologies militaires ne doutent pas du "double usage" de ce genre de travaux scientifiques. Igor Korotchenko, rédacteur en chef de la revue Défense nationale, a déclaré que la CIA n'était pas la seule à effectuer les recherches sur l'arme climatique. Selon lui, le Pentagone financerait également ces recherches avec un budget confidentiel.
"A l'heure actuelle, il n'existe pas d'arme climatique opérationnelle. Cependant, les USA mènent des recherches pour identifier les problèmes d’une telle arme et analyser les méthodes qui permettraient de les résoudre. Les Américains cherchent un moyen de générer des phénomènes naturels et de les contrôler grâce aux nouvelles technologies. Bien que la création d'une arme climatique soit longue – cela prendra entre 20 et 40 ans – le travail des USA dans ce sens prouve que Washington voit un sens pratique à ces recherches", explique Igor Korotchenko.
D'après l'expert, en cas de succès des travaux fondamentaux et pratiques pour la création de l'arme climatique, sa principale mission pourrait être de "déstabiliser économiquement certains pays" en y provoquant la sécheresse, des pluies de mousson ou des tornades. Ces catastrophes pourraient provoquer des manifestations antigouvernementales, voire des renversements de régime.
Rappelons que conformément à la résolution de l'Onu de 1977, il est interdit d'utiliser des technologies de changement climatique à des fins hostiles. Un traité international a été ratifié à cet effet par les USA en 1978. Mais selon l'expert, les accords en vigueur n'arrêteront pas Washington.
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