09.09.2013, leParisien.fr
La Syrie et le débat sur une action armée contre le régime de Bachar al-Assad devraient être au centre des discussions de la 11e Université d'été de la Défense, qui réunira plusieurs centaines de parlementaires et de spécialistes du secteur lundi et mardi à Pau.
Centrée initialement sur la Loi de programmation militaire (LPM), discutée cet automne au Parlement, la réunion s'ouvrira le jour même où le Congrès américain, qui doit débattre d'éventuelles frappes contre le régime syrien, fera sa rentrée.
En France, la classe politique s'est montrée divisée sur une participation à une coalition conduite par les Etats-Unis pour "punir", selon le mot du chef de l'Etat, le régime syrien après l'attaque chimique du 21 août près de Damas, qui lui est imputée. Des divisions qui vont au-delà des clivages traditionnels, une partie de l'opposition de droite et du centre, mais aussi la gauche de la gauche, s'opposant à une intervention française hors du cadre strict de l'ONU.
Le débat entamé mercredi au Parlement devrait se poursuivre à Pau (Pyrénées-Atlantiques), où Jean-Yves Le Drian s'exprimera mardi en clôture des travaux.
Le ministre de la Défense s'est entretenu ces derniers jours avec ses principaux homologues européens pour les sensibiliser "à la nécessité d'une sanction ferme" contre le régime syrien. Les Européens n'en restent pas moins réticents, voire hostiles, à une intervention armée en Syrie.
L'outil de défense au centre du jeu politique et diplomatique
Huit mois après le début de l'intervention française au Mali, les parlementaires tireront les enseignements de l'opération Serval. Succès militaire, mais qui a révélé les lacunes des armées, notamment dans le domaine logistique et le renseignement.
La LPM 2014-2019 reste l'un des thèmes majeurs de ces rencontres, au moment où démarre le parcours parlementaire du projet de loi, avec l'audition en commission des principaux responsables de la défense.
Lors de l'élaboration du Livre blanc, début 2013, puis de la LPM, députés et sénateurs, toutes tendances politiques confondues, ont été en pointe pour défendre les crédits de la défense et préserver les ambitions stratégiques de la France.
Après l'intervention en Libye en 2011, l'opération au Mali, puis la crise syrienne, ont en effet replacé l'outil de défense au centre du jeu politique et diplomatique. Le thème de la séance du mardi, "Ressources comptées, stratégies contraintes ?", résume l'inquiétude des parlementaires sur le maintien des capacités militaires de la France.
Discussions attendues également autour des industries de défense - l'un des rares secteurs français exportateurs - dont le ministre a fait l'une de ses priorités. Une réflexion sur les liens entre les secteurs public et privé en matière de cyberdéfense et de protection des systèmes informatiques complètera le volet économique.
Avant le Conseil européen qui doit être consacré en décembre à la défense, une quarantaine de responsables politiques et militaires des pays de l'UE, mais aussi des Etats-Unis, du Brésil ou de l'Otan sont attendus lors de ces rencontres.
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