07.06.2013 Marine nationale
Le groupe amphibie composé du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre et de la frégate anti-sous-marine (FASM) Georges Leygues, arrive à mi-parcours et entame une nouvelle phase de la mission Jeanne d’Arc 2013. Retour sur les actions conduites par le groupe auquel sont intégrés 133 officiers-élèves, dont dix médecins, onze commissaires, huit administrateurs et dix-huit élèves étrangers, qui effectuent leur premier déploiement opérationnel de longue durée avec les enseignes de la promotion École navale 2010.
Coopérations bilatérales et projection de force interarmées
Parti de Brest le 6 mars dernier, le groupe a conduit des actions de coopération bilatérale significatives au travers de manœuvres amphibies mettant en œuvre, outre les deux bâtiments, le groupe tactique embarqué (300 militaires de la 6ème BLB et du 2èmeREI), un détachement de la flottille amphibie, un sous-groupement aéromobile (ALAT) et un détachement de l’aéronautique navale (22S). Cette capacité amphibie interarmées a été mise en œuvre à Portsmouth dans le cadre de l’exercice Gant de fer, lors de l’exercice franco-libanais Cèdre Bleuau nord de Beyrouth, à l’occasion encore de l’exercice franco-jordanien Mercy au nord d’Aqaba et de Tonnerre d’Acier, un exercice amphibie mené conjointement avec les Forces Françaises stationnées à DJibouti (FFDJ), en collaboration avec l’US Air Force et les Forces Armées Djiboutiennes (FAD). Ces actions conjointes ont permis de mettre en avant, outre toute la valeur du concept d’emploi des BPC, le savoir-faire du groupe dans le domaine des opérations amphibies et sa capacité à œuvrer efficacement en interarmées et en coopération avec des armées étrangères. Ces interactions constituent parallèlement un terrain de formation privilégié pour les officiers-élèves embarqués. C’est dans ce contexte interarmées, interallié et international qu’ils auront à conduire leurs missions demain.
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Action européenne
À l’ouvert de l’océan Indien, le groupe amphibie a basculé dans une nouvelle phase de son déploiement en rejoignant le 12 avril l’opération européenne de lutte anti-piraterie Atalante, aux côtés de la frégate de surveillance (FS) Nivôse et du patrouilleur de surveillance océanique (PSO) L’Adroit. Ce deuxième temps de la mission s’est inscrit dans les objectifs de sécurisation du trafic maritime, de dissuasion et de répression des actes de piraterie au large des côtes somaliennes. En particulier, quatre « friendly approachs » (approches amicales) ont été conduites sur des boutres au large de la Somalie. Ces interventions permettent d’expliquer aux pêcheurs et marins de commerce de la zone, la raison d’une présence militaire et de sensibiliser les équipages aux attaques de pirates qui y sévissent. A cette occasion sont ainsi rappelées les bonnes conduites à appliquer (« Best Management Practices ») au titre du volet prévention de la mission Atalante.
Avec 3 attaques à ce jour en 2013 contre 35 attaques en 2012, 176 en 2011 et 174 en 2010. La baisse des chiffres de la piraterie traduit le succès de l’action de la force européenne, conjointement à celles engagées sous d’autres mandats (OTAN, nationaux, …).
L’action maritime du groupe a trouvé son prolongement en escale à Port-Victoria lors de sa relâche opérationnelle. Le BPC Tonnerre a notamment apporté son concours au premier exercice de lutte contre la piraterie organisé avec les gardes-côtes seychellois par l’antenne locale d’EUCAP NESTOR, inaugurée à l’occasion de l’escale du groupe. Par cette antenne, EUCAP NESTOR contribue au développement des capacités maritimes seychelloises. Cette mission de l’UE, moins connue qu’Atalante, est placée sous la direction de l’Amiral (2s) Launay et complète, avec la mission EUTM Somalia, l’approche globale qu’adopte l’Union Européenne pour la corne de l’Afrique. Là encore, les officiers-élèves ont pu tirer profit de leur pleine intégration aux équipages des deux bâtiments pour appréhender in situ l’action de la force européenne, au plus proche des réalités opérationnelles.
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À mi- parcours : même mission, nouvelle phase
À présent, le groupe amphibie poursuit son déploiement de l’océan Indien jusqu’à la mer de Chine méridionale afin d’honorer deux missions. La première vise à développer nos partenariats et à mener des actions de coopérations bilatérales afin d’appuyer l’action diplomatique française. La seconde consiste à apporter un concours au soutien à l’exportation des industries de défense grâce à la démonstration ou à la présentation in situ de nos matériels militaires.
Ce volet du déploiement met en exergue une fonction inhérente aux bâtiments hauturiers de la marine nationale, celle d’ambassadeur[1]. Il s’inscrit également dans la fonction connaissance et anticipation, reprise et appuyée dans le nouveau Livre blanc de 2013, en ouvrant un accès géographique à cette région du globe vers lequel le centre de gravité s’est déplacé. Plus que jamais, les officiers-élèves sont au cœur du sujet.
[1] Le meilleur des ambassadeurs, Hervé Couteau-Bégarie.
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