13 juin 2013 Romandie.com (AFP)
OUAGADOUGOU - Les discussions ont repris jeudi à Ouagadougou pour parvenir à un accord entre le pouvoir malien et les rebelles touareg occupant Kidal, dans le nord du Mali, au lendemain de tractations à Bamako qui n'ont pas permis d'aboutir.
De retour du Mali, le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé a retrouvé dans la soirée pour des entretiens formels la délégation conjointe touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA), a constaté un journaliste de l'AFP.
M. Bassolé est accompagné des diplomates (ONU, Union africaine, Union européenne, entre autres) qui l'assistent au nom de la communauté internationale. Il a eu avec eux en milieu de journée une longue séance de travail.
L'émissaire principal des autorités maliennes, l'ancien ministre Tiébilé Dramé, qui aura pour la première fois des militaires dans sa délégation, doit faire son retour dans la soirée dans la capitale burkinabè, a-t-on appris de source proche de la médiation.
Lancées le 8 juin par le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur régional, les négociations ont pour objectif de permettre un retour de l'armée malienne dans la ville de Kidal, dans la perspective de l'élection présidentielle prévue le 28 juillet dans tout le Mali.
Il s'agit désormais de rediscuter le texte élaboré ces derniers jours et accepté par les mouvements touareg, mais rejeté en l'état par Bamako.
D'intenses tractations menées par M. Bassolé et ses partenaires internationaux, venus rencontrer mercredi à Bamako le président malien par intérim Dioncounda Traoré, ont échoué à convaincre le régime malien de signer l'accord mis au point à Ouagadougou. Attendu en début de semaine, un accord n'est désormais plus espéré avant quelques jours.
Selon des participants, les négociations bloquent surtout, du côté du pouvoir malien, sur le calendrier du cantonnement et du désarmement des combattants touareg, et sur les poursuites judiciaires engagées contre des chefs rebelles, dont Bamako refuse la suspension prévue dans le projet d'accord.
Un diplomate participant aux discussions se montrait jeudi pessimiste pour les prochains jours: le gouvernement à Bamako est fragile, l'opinion est surchauffée, finaliser un accord risque de prendre du temps, a-t-il affirmé à l'AFP.
Les rebelles touareg se sont installés fin janvier à Kidal à la faveur de l'intervention militaire française contre les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda. Les jihadistes avaient pris en 2012 le contrôle du nord du Mali, s'alliant d'abord au MNLA qui avait lancé l'offensive, avant d'évincer ce mouvement dans la région.
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