Après avoir été prompt à suivre George W. Bush en Irak en 2003, l'Italie ne participera pas à l'opération internationale qui se prépare contre le régime de Bachar el-Assad en Syrie. Le gouvernement se déclare certes en «harmonie avec ses alliés», mais sa ministre des Affaires étrangères, Emma Bonino, a estimé mercredi sur CNN qu'il ne serait pas «sage» d'intervenir sans le feu vert - peu probable - du Conseil de sécurité de l'ONU. «Franchement, je ne sais pas ce qu'ils - la coalition - veulent vraiment faire. Punir Assad? Mettre fin au conflit? Ce n'est pas du tout clair pour moi», a renchéri la chef de la diplomatie. «Il n'y a aucune chance que l'Italie prenne une part active à une quelconque nouvelle action militaire», a tout bonnement tranché mercredi son collègue à la Défense, Mario Mauro, dans une interview à Avvenire.
Le refus italien d'ouvrir un nouveau front s'explique en partie par les réticences de l'opinion publique, qui redoute une action potentiellement inefficace et coûteuse, en pleine polémique sur les dépenses de défense. D'ailleurs, les Italiens sont déjà «engagés et même sur-engagés» militairement dans d'autres régions du monde, dont l'Afghanistan, a insisté Emma Bonino, comme pour se justifier.
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