05 juin 2013 Romandie.com (AFP)
LONDRES - Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a déclaré mercredi que les Nations unies devaient vérifier indépendamment les soupçons d'utilisation d'armes chimiques en Syrie, sur lesquels la France a annoncé mardi avoir des certitudes.
Mardi matin, un porte-parole du gouvernement britannique a déclaré que les résultats d'analyses d'échantillons physiologiques prélevés en Syrie, et testés en Angleterre, avaient révélé la présence de gaz sarin. Ces éléments de preuve ont été transmis aux Nations unies il y a plus d'une semaine, a précisé ce porte-parole.
Cela ne nous dit rien, évidemment, sur l'ampleur ou la fréquence de cette utilisation mais, pour nous, c'est une preuve très solide qu'il (le gaz sarin: NDLR) a été utilisé en plus d'une occasion, a déclaré sur BBC radio le chef de la diplomatie britannique.
C'est extrêmement inquiétant, c'est pourquoi nous avons fait part au secrétaire général des Nations unies de plusieurs incidents lors desquels il y a eu un usage présumé d'armes chimiques, a ajouté le ministre.
William Hague a néanmoins insisté sur le fait qu'il ne s'empressait pas de tirer d'autres conclusions sur ce sujet, ajoutant: La prochaine étape est une enquête des Nations unies.
Je pense que tout le monde sera d'accord, surtout après toutes les controverses sur l'Irak, qu'il est important pour nous d'avoir une vision aussi indépendante que possible, c'est pourquoi les Nations unies doivent conduire cette enquête, a-t-il fait valoir.
Le 10 mai, le Premier ministre David Cameron avait déclaré sur la BBC avoir des preuves croissantes de l'utilisation d'armes chimiques, probablement par le régime (syrien de Bachar al-Assad, NDLR).
Mardi matin, le porte-parole du gouvernement britannique a également indiqué que selon les estimations britanniques, l'utilisation d'armes chimiques en Syrie est très probablement du fait du régime de Damas.
Il a ajouté que le Royaume-Uni n'avait pas à ce jour de preuve de l'utilisation par l'opposition syrienne d'armes chimiques.
Il a rappelé que Londres demandait au président Assad d'accorder aux enquêteurs de l'ONU un accès immédiat et sans restriction au territoire syrien. Assad a constitué des stocks d'armes (chimiques), a formé des unités militaires à leur utilisation, et continue de contrôler ces unités. Il lui revient donc la responsabilité urgente de mettre un terme à leur utilisation (...) et de permettre une enquête complète et sans entraves.
Mardi, la France a affirmé avoir la certitude que le régime syrien a utilisé à au moins une reprise du gaz sarin en Syrie, assurant que toutes les options étaient désormais sur la table pour la communauté internationale. Mercredi, le président français François Hollande a ajouté que ces éléments de preuves obligent la communauté internationale à agir.
Le sarin est un puissant gaz neurotoxique, inodore et invisible. Outre son inhalation, le simple contact avec la peau de ce gaz bloque la transmission de l'influx nerveux et entraîne la mort par arrêt cardio-respiratoire. La dose létale est d'un demi-milligramme pour un adulte.
Le conflit en Syrie a fait depuis mars 2011 plus de 94.000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et provoqué le déplacement de 4,25 millions de personnes. Dans son dernier rapport présenté mardi à Genève, la commission d'enquête de l'ONU sur la Syrie a relevé que les crimes de guerre et crimes contre l'humanité étaient devenus une réalité quotidienne.
Une réunion préparatoire à une conférence internationale sur la Syrie aura lieu le 25 juin, a annoncé mercredi l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakdhar Brahimi.
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