Aujourd’hui, un chef de section doit-être capable de parler le langage de l’infanterie, de la cavalerie ou encore de l’artillerie. photo EMA
Un chef de section doit aujourd’hui, au combat, être capable d’appréhender les métiers de ses collègues d’autres armes, mais aussi d’autres armées et d’autres pays. Des réalités, en matière de tactique, qui amènent aujourd’hui à envisager y compris à cet échelon un raisonnement global incluant les enjeux civilo-militaires.
En matière de combat aéroterrestre, il est des problématiques qui ne doivent plus faire débat tant les engagements modernes apportent clairement des réponses aux questions posées. Par exemple, le fait « interarmes » s’impose avec une évidence telle qu’il peut difficilement être traité autrement qu’en compilant, au mieux des exemples, au pire des truismes.
Tout a déjà été écrit dans le document relatif aux « fondamentaux de la manœuvre interarmes ». Seule la combinaison judicieuse des capacités des différentes fonctions opérationnelles permet de démultiplier l’efficacité d’une opération tactique d’ensemble visant à la fois à contraindre l’adversaire, à contrôler le milieu physique et humain et à influencer les perceptions. Le concept de « one army » auquel tenait tant le général Antoine Lecerf, est une réalité depuis de nombreuses années.
S’il n’est qu’un exemple parmi d’autres, le cas particulier des opérations planifiées et conduites en Kapisa et en Surobi par les soldats français de la brigade La Fayette est particulièrement illustratif de « l’évidence interarmes ».
Pour leurs concepteurs comme pour ceux qui les exécutent, il s’agit de faire preuve de compétence(s) c’est-à-dire de parfaite connaissance des effets et des contraintes d’emploi des capacités utilisées, mais aussi de maîtrise du vocabulaire de chacun. N’oublions pas par exemple que le mot « neutraliser » n’a pas la même signification selon qu’il est prononcé par un fantassin, un cavalier ou un sapeur…
J’ai la conviction que cette compétence est acquise, du fait d’un système de formation performant et du sérieux des mises en condition avant projection.
Tout aussi indiscutables sont les faits « interarmées » et « international ». Afin d’éviter les platitudes, je ne fais que les évoquer sauf pour indiquer que tout comme « l’interarmes », ils sont une réalité à prendre en compte dès les premiers niveaux de commandement. L’avion de chasse ou de transport comme le bâtiment de projection et de commandement, sont aussi familiers au chef de section/peloton que le Caesar ou le drone. Par ailleurs, je suis convaincu qu’un cadre qui ne se sait pas se faire comprendre en langue anglaise militaire, est inutile à ses chefs et à ses soldats.
A mon sens, la vraie problématique est celle de la parfaite compréhension du mot « opératif ». Il me semble que le sujet n’est donc plus seulement l’interarmes, ni même l’interarmées ou l’international, mais bien le « civilo-militaire » dans son acception la plus développée, c’est-à-dire profondément interministérielle.
Cet article a été initialement publié dans la revue Doctrine tactique, éditée par le Centre de doctrine et d’emploi des forces (CDEF)
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