12 décembre, 2013 Guillaume Belan (FOB)
Crédits: ECPAD/ Ministère de la Défense
L’État Major des Armées (EMA) est revenu ce matin, lors du point presse du Ministère de la Défense sur l’opération Sangaris en Centrafrique. Les 1200 soldats déployés (en plus de la mission Boali déjà sur place, soit environ 400 éléments) sont arrivés entre le 5 et le 7 décembre. En deux jours seulement donc, les 1600 français de l’opération Sangaris, sous les ordres du général Soriano, arrivé lui le 6 décembre, ont pris place en RCA. L’essentiel des effectifs est installé dans la capitale, soit 1200 soldats à Bangui, ou plus exactement à l’aéroport de M’Poko.
Les unités de Sangaris
Les cinq compagnies de combat de l’opération Sangaris sont aujourd’hui fournies par des éléments du 8ème RPIMa (régiment de parachutistes d’infanterie de marine); 21ème RIMa (régiment d’infanterie de marine), 1er RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) d’alerte Guépard ainsi d’un escadron d’aide à l’engagement du 1er RHP (régiment de Hussards Parachutistes), renforcé par un peloton blindé d’ERC90 Sagaie des forces françaises au Gabon (FFG) du 1er REC (régiment étranger de cavalerie).
Le sous groupement aéromobile comprend quatre hélicoptères de transports Puma, deux d’attaque Gazelle ainsi que deux hélicoptères Fennec de l’armée de l’air.
Crédits: ECPAD/ Ministère de la Défense
Les opérations
Dès le 7 décembre, « la densité des patrouilles françaises dans Bangui a été multipliée par trois », a précisé le colonel Jaron, porte-parole de l’EMA. Les français sont également présents à Bossangoa, qualifiée de « seconde ville la plus instable du pays ».
Dès le lundi 9 décembre au matin, les « mesures de confiance » sont entrées en vigueur, à savoir que seules les forces de sécurité locales reconnues (police et armées) ont le droit de porter des armes tandis que les groupes armés doivent regagner leur cantonnement. Le colonel Jaron a indiqué que cela s’est immédiatement traduit sur place par « une baisse importante du niveau de violence ». De nombreux centrafricains ont trouvé refuge près des français, sur l’aéroport M’Poko: ils sont évalués à 10 000 la journée et deux à trois fois plus la nuit!
Les patrouilles françaises ont rencontré de nombreux tirs fugaces, qui cessent immédiatement dès leur arrivée. Peu de contacts donc, cependant le 6 décembre, un groupe d’une dizaine de personnes a engagé le feu contre une patrouille qui a répondu et a détruit un véhicule. Bilan: 4 morts et 6 blessés chez les groupes rebelles, aucun français touché. Mardi, un pick-up a ouvert le feu sur une patrouille française qui a immédiatement détruit le véhicule: 3 morts non confirmés. L’accrochage meurtrier pour les deux paras français est intervenu dans la nuit de lundi à mardi vers 23h30. Une section (30 soldats) a été brutalement prise à partie par un groupe d’au moins 5 rebelles.
« La majorité des groupes armés ont regagné leur cantonnement » a indiqué le colonel Jaron, qui se refuse à faire un premier bilan du désarmement, « trop tôt ». Cependant, « la plupart des groupes armés ont quittés les points et axes qu’ils occupaient ». L’EMA a également précisé que les prisonniers étaient remis à la FOMAC, qui va dans quelques jours se muer en MISCA.