25/08/2014 B. Edinger - Armée de Terre
Alain Raphael était pilote de char dans l'escadron de protection du général Leclerc. Le 25 août 1944, il entre dans Paris avec la 2e division blindée et participe aux violents combats qui aboutiront à la libération de la capitale.
« Je faisais partie du 501 (le 501e régiment de chars de combat) où je m'étais engagé en 1943, en Afrique du Nord. J’avais alors dix-sept ans et triché sur mon âge, après avoir passé huit mois de prison en Espagne. J'y étais rentré clandestinement, en 1942, avec la volonté absolue de m'engager chez de Gaulle », raconte Alain Raphael.
« Quand nous sommes entrés par la porte d’Orléans, la foule était en délire. Mais, rapidement, on a basculé dans la guerre », se souvient-il. Il reste environ 20 000 Allemands dans la capitale, dont certains opposeront une résistance farouche qui fera 163 morts et 400 blessés dans les rangs de la division.
« La mission de mon unité était d’empêcher l’ennemi, retranché dans le périmètre comprenant l’École des Mines, le jardin du Luxembourg et le Sénat, ceinturé de petits blockhaus, de tenter une sortie vers la gare Montparnasse où le général Leclerc avait installé son PC avancé, poursuit M. Raphael. Arrivés devant les grilles fermées du Luxembourg, nous avons été arrosés par des tirs de mortiers et de mitrailleuses. Notre chef de peloton, le lieutenant de la Fouchardière, est monté dans un immeuble pour observer le Sénat et il s’est aperçu qu’il y avait un poste d’observation allemand dans la lanterne du bâtiment d’entrée. Nous avons tiré et l’avons foutu en l’air! »
« Mais on a eu des morts. Chaque année, je retourne sur les lieux me recueillir devant les plaques apposées à la mémoire de mes camarades, ajoute avec émotion l’ancien combattant qui a terminé la guerre en atteignant le Berghof, résidence privée d’Adolf Hitler dans les Alpes bavaroises.