10/04/2014 CNE A. Philibert - Armée de Terre
Depuis 2011, l’armée de Terre expérimente un dispositif inédit appelé simulation instrumentée du centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (SYMULZUB), pour entraîner les sections au combat en zone urbaine, dans des conditions de réalisme aux limites des capacités de la simulation.
De la fumée, des sirènes, des coups de feu ; nous ne sommes pas en plein cœur d’une zone de combat. Bienvenue dans la ville de Jeoffrécourt au centre d’entraînement aux actions en zone urbaine-94e régiment d’infanterie (CENZUB-94e RI) durant un entraînement sur le SYMULZUB. « Le soldat est plongé dans une bulle dont l’environnement sonore et visuel est proche du réel », explique le chef de bataillon Collinet de La Salle, chef du pôle simulation du CENZUB²-94e RI. Depuis fin 2013, ce parcours est entré officiellement dans la programmation du commandement des forces terrestres (CFT), ouvrant à chaque régiment d’infanterie la possibilité d’y recourir. Concrètement, SYMULZUB est un ensemble de bâtiments instrumentés avec des équipements produisant des effets (fumée, bruits), des capteurs de localisation et de caméras permettant de suivre en permanence l’évolution des combattants, à l’intérieur comme à l’extérieur, et d’animer la zone de combat. « C’est une manière de s’entraîner très intéressante et moderne, dans laquelle le soldat s’approprie le dispositif pour devenir son propre instructeur », ajoute le CBA de La Salle.
Tension palpable
Dans l’obscurité totale d’un sous-sol, un groupe de combat s’apprête à bondir au « top » de son chef. Ces hommes seront projetés au Mali dans quelques semaines. Les bruits de survol d’hélicoptères, de rafales, d’armes automatiques, de cris et d’explosions se mêlent à ceux, bien réels, du trinôme de tête qui progresse, Minimi en tête. « Les conditions sont telles que mes hommes n’ont plus l’impression de s’entraîner, mais bien de livrer un véritable combat. Je ressens la tension de mes chefs de groupe à la radio », constate un chef de section.
Durant les deux jours d’exercice, plusieurs scénarios se succèdent. Au CO, l’équipe chargée de l’analyse tactique et de la conduite observe chaque mouvement, en direct. Les émetteurs intégrés dans les gilets de simulation permettent de localiser les joueurs, où qu’ils soient. « On ne peut pas tricher ! », assure le CBA de La Salle. Toutes les informations sont enregistrées pour être analysées et réutilisées. Les joueurs sont confrontés à la réalité de leur action : tirs fratricides, manœuvres hésitantes, manipulations hasardeuses de l’armement, regroupements intempestifs sont autant de constats dont les leçons sont immédiatement prises en compte. « Les premiers retours sont excellents. Cet exercice, clé en main, emporte l’adhésion de tous », confirme le responsable du pôle simulation.