01/10/2014 by SITTA
Le salon AAD 2014 a ouvert ses portes le 17 septembre pour se terminer par un show aérien les 20 et 21 septembre. Les organisateurs ont semble t-il avant tout souhaité fêter les 20 ans d’existence du salon. De nombreuses nouveautés ont été exposées et dans le même temps de nouveaux producteurs étrangers ont présenté leur matériel. Ainsi l’Ouganda, la Namibie, la Lituanie, l’Australie ou encore les Émirats-Arabes-Unis se sont investis dans ce salon qui confirme qu’il demeure, comme le disent les organisateurs, le salon majeur d’Afrique dans les domaines terrestre, aérien et marin. Ainsi c’est plus de 300 exposants, en majorité sud africains qui présentaient leurs nouveautés. Plus de 15 pavillons nationaux dont, pour les plus importants, les États-Unis, la Russie, la Chine, l’Italie, l’Allemagne, l’Inde ou le Pakistan.
Point de détail qui a son importance, le groupe PARAMOUNT a souhaité placer le salon sous la protection du robot PARABOT, géant de près de 10 m et pesant une tonne.
Si le salon tendait à démontrer l’ensemble des savoirs faire technologiques dans les domaines terre air et mer, les tendances sud africaines sont restées axées sur ce qu’ils produisent de mieux, c’est-à-dire les blindés, les munitions et les drones. De plus l’Afrique du Sud démontre encore une fois toute l’étendue de son savoir au travers de bureaux de recherche et de développement. Enfin plusieurs exposants ont pu démontrer qu’il était possible de produire des matériels compétitifs et efficaces mais dans des couts plus qu’abordables.
Le groupe sud africain a présenté en exclusivité le 18 septembre son nouveau véhicule de gamme MUT (Medium sized Utility Truck) : l’ORIBI. Ce véhicule 4X4 est le fruit d’un partenariat du groupe DCD avec la compagnie sud-africaine HISTOMART, le tout sur fonds propres. Le véhicule est monté sur un châssis italien BREMACH et doté d’un moteur également italien IVECO de 200 chevaux environ. Sa vitesse est donnée pour 100 km/h pour une autonomie maximale de 600 km. S’il existe en plusieurs versions telles ambulance, transport, cargo, citerne pour aéronef, le camion présenté était en version transport de personnel (trois places en cabine et cinq places en caisse. L’ORIBI est décliné en trois longueurs : 2,6 m, 3,1 m et 3,54 m. ce véhicule bas cout peut cependant recevoir de nombreuses options comme le gonflage centralisé des roues ou une carapace blindée. L’ORIBI est destiné aux marchés militaires et civils. Ses possibilités en tout terrain étant d’un niveau élevé selon le producteur, le véhicule n’aura pas de difficulté à être rapidement vendu notamment sur le continent africain.
Oribi (Afrique du sud)
La dernière version du blindé MBOMBE a été présentée à grands renforts de publicité, y compris au travers de la réplique d’un robot de type Transformer dénommé PARABOT. Un lien fort semble lier ce blindé, en tout cas son nom, avec la protection du rhinocéros sud-africain. A coté de cette tendance humaniste, plusieurs informations parlent d’une troisième version de MBOMBE 8X8 qui entrerait alors en concurrence directe avec le BADGER de chez DENEL. Il faut avant tout prendre en compte que les blindés 6X6 ne sont pas légion, notamment au niveau des productions sud-africaines, spécialisées dans les véhicules 4X4 et depuis peu 8X8. Le MBOMBE a été construit en adaptant toutes les améliorations possibles en termes de protection et de mobilité pour un blindé prévu pour être employé sur le continent africain.
MBOMBE 6x6 (Afrique du Sud)
Plusieurs blindés REVA étaient présentés lors du salon sud africain, parmi lesquels les REVAambulance et REVA VI ARV (Armoured Recovery Vehicle). Les caractéristiques relatives à ce dernier sont élogieuses, notamment en ce qui concerne ses capacités. Un engin 6x6 capable de tracter plus lourd que sa propre masse (18 tonnes) lui confère une puissance importante. Son moteur de 370 chevaux (boite à 10 vitesses) lui permet de rouler à une vitesse de 100 km/h. le REVA ARV est doté de deux réservoirs de carburant de 200 l chacun mais également de deux réservoirs d’eau d’une contenance de 50 l. Ce véhicule de dépannage peut opérer en protégeant son équipage, son niveau de protection balistique étant annoncé en B7 et 4B pour ce qui est de la protection ventrale.
Le groupe REVA démontre l’étendue de ses capacités en disposant de véhicules dédiés à toutes les missions (reconnaissance, soutien, dépannage…). Ainsi dans le cadre des programmes majeurs de véhicules multi rôles sur châssis unique, la compagnie sud africaine se place dans le peloton de tête.
REVA VI ARV (Afrique du Sud)
Autre version de blindé REVA, l’ambulance est montée sur un châssis REVA V. Le véhicule conserve les mêmes capacités techniques (motorisation, franchissement, protection) que les versions initiales mais a été adapté aux missions de soutien de l’homme. Capable de transporter deux blessés allongés et deux assis, voire huit blessés assis, ce véhicule est en mesure de suivre les unités mobiles sur le terrain et ainsi les soutenir au plus près.
Son moteur diesel de 170 chevaux lui permet d’atteindre 100 km/h pour une autonomie de 500 km. Comme les autres véhicules de la marque, la version ambulance peut être dotée de nombreuses options.
REVA V AMBULANCE (Afrique du Sud)
Le représentant du groupe REVA était heureux d’annoncer que plus de 700 véhicules REVA III et REVA V étaient d’ores et déjà vendus. Dans un même temps plusieurs panneaux présentaient les capacités de protection des blindés au travers d’images relatives à des attaques EEI en Thaïlande en 2012 et 2013, mais également au Yémen.
Il est rare de pouvoir observer les groupes industriels et les productions en provenance de Namibie. Le groupe WMF présentait deux véhicules : l’AGRALE et le MK3. Ce dernier est une production en collaboration avec le groupe italien IVECO. L’aspect extérieur semble similaire aux productions sud africaines. Le groupe namibien veut au travers de ces présentations démontrer leur savoir faire, même si un partenariat avec le groupe IVECO semble obligatoire. Les capacités technico-opérationnelles sont de niveau équivalent aux productions les plus connues : elles peuvent être comparées à un véhicule reconnu « combat proven » comme le RG-31 ou le REVA. Le groupe WMF pourrait par ces productions, être un concurrent si petit soit il sur le marché africain.
MK 3 (Namibie)
DENEL est peut être le groupe industriel de défense le plus important, en tout cas en Afrique. Il reste encore l’un des leaders dans la construction de véhicules blindés. Le groupe présentait la dernière évolution du célèbre blindé CASSPIR. Cette version existe en trois versions : le NG2000, NG2000A et NG2000B(production en partenariat avec la Chine). Les modernisations ont été opérées sur la motorisation (moteur diesel et boite 8 vitesses), l’habitabilité et la protection balistique (réévaluée au niveau 3). Sa caisse mono coque reste une référence pour la production des autres blindés de type MRAP. Pour exemple, la caisse a été évaluée en protection ventrale avec une charge de 14 kg. Les versions NG2000 et NG2000 B ambulance étaient présentée. La version ambulance est produite en partenariat avec le groupe sud africain MECHEM. Les trois premières ambulances viennent d’être livrées au profit des forces de l’ONU présentes en Somalie (AMISOM). D’autres CASSPIR NG2000 ont été livrés au Sud-Soudan.
CASSPIR NG 2000 (Afrique du Sud)
Le groupe chinois, qui d’ailleurs n’était pas regroupé au sein du pavillon chinois, présentait la version 6X6 du MENGSHI. La version 4X4 avait été présentée lors du salon INTERPOLITEX 2013. Les exposants chinois sont parmi les plus présents en Afrique mais la présence des véhicules MENGSHI ne correspondait pas à la tendance actuelle plus axée sur les véhicules MRAP. Cette tendance a été prise en compte par le groupe DFM qui n’oubliait pas de présenter les autres véhicules 4X4 produits par ses usines. Le MENGSHI 6X6 est un véhicule surprenant: l’espace entre le premier et le deuxième essieu est de 3,30 m et pour ce qui est de l’espace intérieur, les places assises au milieu du véhicule sont très espacés (4 places au centre du véhicule et deux aux portes arrière. Entre elles l’espace est dédié au transport du fret. Pour la partie « armement » seul un tourelleau situé à l’avant droit du véhicule permet de protéger l’équipage. Enfin les baies latérales arrière sont coulissantes sur rail, et il faut noter l’absence de meurtrière.
MENGSHI 6x6 (Chine)
Le groupe sud africain présentait son MRAP ML-3 (Mountain Lion) dans sa version antichar. La tourelle ALRRT-4M armée de 4 missiles INGWE à guidage laser a déjà été observée sur VBL lors du salon IDEX en 2007 et sur blindé chinois VN-1 lors d’AAD2012. Le ML-3 comme nombre de MRAPde dernière génération reprend l’ensemble des points forts de cette gamme de véhicules, à savoir une protection élevée, une mobilité supérieure et une adaptation permanente aux besoins des clients.
Le groupe DCD spécialisé dans la protection balistique, présentait dans le même temps le blindé SPRINGBUCK équipé quant à lui d’une colonne de tir missile antichar INGWE avec une rampe. Ce système de tir n’est pas automatique et le tireur doit sortir la partie haute de son corps pour utiliser le poste de tir antichar. Il semble que le groupe sud africain ait fait l’effort sur la problématique antichar.
Enfin, DCD présentait également son véhicule de détection de mines et d’EEI HUSKY, la référence du groupe ainsi qu’un drone terrestre le TESTUDO, destiné à la détection et à la destruction de mines terrestres, mais également à la mise en sécurité de bâtiments, à la reconnaissance et à la surveillance de zones.
ML 3 INGWE (Afrique du Sud)
Le groupe sud africain présentait une version modernisée du célèbre MRAP 4X4 MAMBA. Ce groupe est spécialisé dans la remise à niveau, la reconstruction et la revente de blindés. Cependant ce véhicule est le fruit d’une collaboration avec le groupe allemand MAGIRUSDEUTZ, une autre version existe en coopération avec le groupe italien IVECO. La version présentée est annoncée comme la dernière génération de MRAP sur le marché. Le design a été repensé, le blindé a été remotorisé (moteur, transmission et suspensions DEUTZ) et une part importante des nouveautés en termes de mobilité et de protection peut être installée. Le MAMBA peut monter son niveau de protection balistique et anti blast à niveau 4. Sa possibilité d’emport atteint près de 6 tonnes pour une vitesse maximale de plus de 110 km/h. Le groupe OSPREA met en avant les possibilités de revalorisation de blindés pour les placer à un niveau opérationnel compétitif en prenant en compte les couts et la problématique énergétique. Ce qui revient à dire qu’il est sans doute mieux de vendre des produits revalorisés que du neuf. En tout état de cause, le groupe OSPREA est l’un des leader dans ce domaine et il soutient ardemment les forces africaines de l’ONU en Afrique.
MAMBA MK 5 (Afrique du Sud)
Le groupe BAE System/Afrique du Sud présentait pour la première fois le dernier né de la famille RG déjà fort connue et très répandue dans le monde : le RG-21. Le premier point sur lequel les représentants de BAE ont insisté est le cout de la construction du blindé et de la rentabilité qu’il représente quant à sa maintenance. En résumé il s’agit d’un blindé low cost qui conserve les mêmes capacités en termes de mobilité et de protection. Le blindé est monté à partir d’un châssis italien de la marque IVECO. Le niveau de mobilité du blindé reste de très haut niveau. BAE System/Afrique du Sud a repris l’ensemble des moyens de protection les plus performants pour les adapter au véhicule. Ainsi le véhicule résiste à une charge de 21 kg sous la roue et 14 kg en ventral. Le soutien du RG-21 est très facile. Le groupe BAE entend vendre ce blindé à une part importante de l’Afrique, qui connait déjà les capacités opérationnelles des autres blindés de la famille et qui n’aurait pas besoin d’un matériels hyper sophistiqué mais qui déplace et protège son équipage avec une assurance maximale.
RG 21 (Afrique du Sud)
Le camion de gamme civile de dernière génération HD9 était présent sur le salon, présenté par son dépositaire en Afrique, le groupe ougandais IMPALA. Pour l’heure, cette gamme de camion est destinée au marché civil, mais une acquisition par les forces armées ne serait pas à exclure. Si le camion est de marque italienne ASTRA, le châssis est un modèle IVECO également italien. La version 6X4 64-48 est dotée d’un moteur F3B de 480 chevaux à géométrie variable. Le véhicule exposé était en version benne, mais il existe en de multiples versions, notamment dans la partie cargo et transport logistique.
Astra HD 9 64-48 (Ouganda)
Il faut noter que le groupe ougandais IMPALA associé avec la société sud africaine TWIGA, produit plusieurs véhicules ainsi que des optiques, et est également spécialisé dans la reconstruction de matériels. Le blindé de type MRAP NYOKA est l’un des produits majeurs de la société. Ce blindé ressemble fort à d’autres productions, notamment sud africaines, comme les NYALA et autre RG-31. Equipé d’un moteur MERCEDES BENZ de 124 chevaux, le NYOKA est destiné essentiellement au transport de personnel et aux opérations de maintien de l’ordre. II transporte jusqu’à 11 personnes ou une tonne de fret. Ce matériel est en service au sein des forces ougandaises et notamment celles stationnées en Somalie au profit de l’AMISOM.
NYOKA (Ouganda)
Le salon AAD 2014 a permis de découvrir un nouveau consortium, cette fois sino-africain avec le regroupement de la compagnie chinoise FAW spécialisée dans la production de camions civils et militaires et le groupe sud africain PAMODZI. Le groupe chinois entre dans le capital à hauteur de 49%. L’entreprise sera implantée dans la région du Cap et a annoncé son intention de produire en moyenne 5 000 véhicules par an. Le premier client de ces productions devrait être l’Afrique du Sud qui souhaite moderniser son parc logistique et remplacer les vieux SAMIL. La concurrence sera cependant rude avec l’entrée sur le marché africain des groupes allemands RHEINMETAL et MERCEDES BENZ et italien IVECO. Deux camions, les derniers modèles du groupe chinois étaient présentés à cette occasion, le premier en version 4X4 et l’autre en version 6X6.
PAMODZI FAW (Chine/Afrique du Sud)
Le groupe sud africain a présenté en exclusivité le 17 septembre sa tourelle 1-homme LCT-MC(Light Combat Turret-Multi Caliber). Cette tourelle est destinée à être montée sur véhicule blindés 6X6 comme le CASSPIR. L’accent a été mis sur la simplicité, la modularité et le cout. Cette tourelle est beaucoup moins chère qu’une tourelle télé opérée et son emploi est très simple. La tourelle accepte les mitrailleuses SS77 de 7,62 mm, de 12,7 mm mais aussi les canons de 20 mm GA1 et les lance-grenades automatiques de 40 mm. Elle est protégée contre les munitions perforantes. La LCT est opérationnelle sur 360° en gisement et de -12 à +45° en site. Elle reçoit, en termes de moyens optiques, un module complet monté sur le coté droit. Ce module comprend une lunette jour à trois champ, une lunette thermique et un télémètre laser permettant au tireur de tirer rapidement avec un maximum de précision.
DENEL LCT MC (Afrique du Sud)
Le délai pour modifier l’armement est très court et sa mise en œuvre est immédiate. La tourelle est un concept sur fonds propres et la société DENEL, qui vient de terminer les essais technico opérationnels attend la première commande avant de lancer la production.
Le blindé 8X8 ST-1 était présenté, sous forme de maquette, par le groupe chinois NORINCO. Une étiquette posée sur la maquette le présentait comme le SH-5 ce qui ne semble pas correspondre aux différentes brochures émises par la compagnie chinoise. La version « DESTROYER » initiale était montée sur châssis 6X6. Ce blindé 8X8 est équipé d’une tourelle capable de tirer toutes les munitions de 105 mm mais également le missile antichar de 105 mm de production chinoise jusqu’à 5 000 m. les capacités moteur du blindé font de ce nouveau système un véhicule d’appui efficace, et avec ce concept la Chine peut s’affirmer être un concurrent sérieux pour les véhicules occidentaux équipé de ce même type de tourelle. Les premières informations concernant ce blindé ont été délivrées lors du salon EUROSATORY 2014.
ST 1 (Chine)
AAD 2014 a été l’occasion d’observer pour la première fois le lance-roquettes consommable SLR (Shoulder Launched Rocket) dénommé SHOKER-1. D’aspect extérieur il ressemble au système déjà observé DZJ-08 mais se veut résolument moderne, et a été optimisé pour être employé dans les zones urbaines, être tiré en espace clos (une contre masse empêche la projection de blast et de fragments en arrière) en amenuisant les effets collatéraux (projection des fragments à moins de 7 m). Sa munition est de type anti-infrastructure. Ses performances se résument à des destructions de portes blindées ou d’ouvertures et à des tirs contre des véhicules légèrement blindés. Pour exemple, la roquette fonctionne après avoir perforé un mur d’une épaisseur de 12 cm.
Le constructeur affirme que la trajectoire de la munition est optimale, malgré la forme de la roquette, grâce aux ailettes de stabilisation. La portée de tir va de 25 m à près de 200 m .
SLR SHOCKER (Chine)
Le groupe turc ASELSAN possède une succursale en Afrique du Sud. Cette dernière présentait un nombre important de moyen d’observation à intensification de lumière mais aussi en thermique. Plusieurs lunettes thermiques et systèmes optiques ont été présentés notamment les PERI EYE destinées aux véhicules blindés et aux chars de bataille, la caméra ATS-60 et la lunette SAGER produite pour être montée entre autres sur le poste de tir antichar russe KORNET. La lunette ressemble dans son architecture extérieure aux lunettes 1PN79 russes. Cette lunette de 7 kg est active en moins de 7 minutes et fonctionne dans la bande 3 – 5 µm.
SAGER (Turquie)
La dernière évolution de la lunette thermique russe 1PN79 était présentée, montée sur son poste de tir missile KORNET. Cette version a été modernisée et offre des possibilités bien supérieures à la version initiale. La bouteille cryogénique a été remplacée par une machine à froid intégrée dans la lunette, ce qui allège les mises en service et les remises en fonctionnement. Les performances de la lunette ont été améliorées de manière à être employées par la version longue portée du système missile, le KORNET EM, ainsi la version initiale permettait de tirer à près de 3 500 m alors que la version M-3 permet de prendre en compte des cibles à près de 8 km. En mode continue, la lunette fonctionne au moins 1,5 heure et il faut moins de 7 minutes pour la mettre en fonction.
1 PN 79 M 3 (Russie)
La compagnie présentait son système complet anti émeute STORM 500. Capable d’envoyer des sons jusqu’à 2 000 m, il émet également un bruit strident de plus de 149 dB à 1 m et plus de 88 dB à près de 650 m. ce système LRAD est couplé à un moyen de recherche infrarouge et à un système de détection laser. Ce matériel est destiné essentiellement aux unités de maintien de l’ordre mais peut également être employé dans des missions de PsyOpssur les théâtres d’opération. Le système peut être monté sur véhicule blindé comme sur trépied, l’inconvénient de ce dernier sera lié à la masse totale du système. Au contraire d’un autre système similaire observé sur le salon (NL RWS du groupe sud africain ARE), le STORM 500 n’est pas équipé de moyen de dispersion de foule.
STORM 500 (EAU)
D’après le producteur, le STORM 500 a été testé et approuvé lors de missions de maintien de l’ordre. A noter que la société ELCOME est spécialisée et reconnue dans le domaine des radars de surveillance et de détection pour plateformes fixes, aéroportuaires, et destinés aux missions de défense côtière.
Le représentant sud africain de la marque britannique ACCURACY présentait entre autres sa dernière production à savoir le fusil pour tireur d’élite AXMC, « MC » signifiant Multi Calibre. Cette arme peut, en inter-changeant plusieurs pièces comme le canon, la culasse et le chargeur, tirer des cartouches de calibre .300 MAG, .308 WIN et .338 LAP MAG. L’échange de calibre s’opère dans un minimum de temps. En version « .338 », le chargeur contient 10 cartouches. Comme pour les autres armes dans cette configuration, toutes les facilités d’emploi comme la mise en place de rails Picatinny, d’un bipied modulaire et de moyens optiques en version Clip-On ont été mises en place. Cette arme quoique que récente est déjà comme celles qui ont précédé une référence pour les utilisateurs, en grande partie appartenant aux forces de police. Autre détail qui a son importance, l’arme tient dans une valise de taille réduite, une fois le canon dévissé et la crosse repliée, ce qui est un avantage certain dans le transport notamment et la discrétion. A la question posée sur les opportunités de production future de fusils anti-matériels de gros calibre (20 mm par exemple), la réponse n’a pas été négative, ce qui laisse présager de nouvelles productions par le groupe britannique.
AXMC (Royaume-Uni)
Le stand RIPPEL présentait pour la première fois le lance-grenades RLL 37/38 destiné aux opérations de maintien de l’ordre. RLL signifie d’ailleurs « RIPPEL Less Lethal ». Ce système comporte plusieurs particularités. Il peut être modifié en modifiant le canon et en changeant le barillet de passer de 38 mm à 40 mm. Cette configuration permet de passer de missions de maintien de l’ordre et de l’emploi de grenades encartouchées en Gomme, fumigène ou incapacitantes à des munitions plus vulnérantes avec le 40 mm. La portée de tir dépend de la munition employée. Le RLL 37/38 est ambidextre et même le levier d’armement peut être changé de coté. Une petite mollette permet de pivoter le barillet pour le recharger plus rapidement. D’un poids minimaliste (moins de 4 kg) et d’un encombrement réduit par l’apport d’une crosse télescopique, ce système n’est pas encore en service mais la société annonce déjà que plusieurs clients sont d’ores et déjà fortement intéressés, comme les États-unis.
RIPPEL RLL 37/38 (Afrique du Sud)
Le bureau d’étude sud africain INKWAZI Software Solution présentait le PAM-16 (Precision Azimuth Measurement). Ce module électronique est monté de manière très rapide et permet de régler un mortier après avoir reçu toutes les informations nécessaires. Le module est équipé d’une batterie autonome et d’un GPS qui indique à l’utilisateur sa position et lui permet d’orienter le tube en gisement et en site. L’erreur de calcul étant quasi nulle, l’impact de la munition devrait correspondre à la position reçue. L’ensemble des tests a déjà été effectué sur des mortiers de 60 mm, et ceux correspondant au calibre 81 mm devraient avoir lieu vers le mois d’octobre 2014. Ce module simple d’emploi et peu couteux apportera en tout cas efficacité de tir pour les utilisateurs et cout modéré quant à l’emploi réduit de munitions.
PAM 16 (Afrique du Sud)
Quelques stands de drones étaient présents lors de cette édition 2014, parmi lesquels le groupe sud africain S-PLANE. Le groupe présentait son dernier concept modulaire UAS (Unmanned Aerial System) SWIFT. Ce drone d’une envergure de 7,5 m et actionné par un moteur UEL AR-741 rotatif placé à l’arrière du vecteur (réservoir de 75 l au centre du vecteur), est en réalité le porteur de sous ensembles mis en place très rapidement en lien avec les missions demandées. Ainsi nombre de modules « X-Series » peuvent être montés sous le ventre au centre du vecteur mais également à l’arrière. Les missions dévolues au SWIFT vont de la surveillance jour/nuit avec la mise en place de moyens optiques, à l’écoute, à la recherche radar ou même au brouillage. Son autonomie de vol, d’environ 12 heures selon le chargement permet d’effectuer ces missions sans difficulté. Les ingénieurs en charge de cet UAS ont pris en compte les problématiques liées à l’Afrique du Sud (surveillance aux frontières, contrôle des cotes, renseignement) et le SWIFT semble correspondre à leur besoin.
SWIFT (Afrique du Sud)
C’est la première présentation de matériels organisée par le tout nouveau consortium regroupant trois pays : l’Afrique du Sud, l’Ukraine et la Lituanie. Plusieurs systèmes étaient présentés, comme le système antichar ukrainien SKIF, des moyens optiques et de communication et le radar mobile de surveillance aérienne GCA-23LM. Ce radar initialement monté sur châssis ukrainien KRAZ était cette fois monté sur châssis italien IVECO. Les capacités de travail du radar restent cependant inchangées. Il est en mesure de détecter un aéronef de 2 500 m à 150 km avec une probabilité d’erreur de 150 m à distance maximale. il peut également prendre en compte les coordonnées de vol du vecteur et envoyer ses éléments aux batteries de défense anti aérienne. Ce système travaille en bande L. Le délai de mise en œuvre, déploiement de l’antenne compris, est inférieur à 15 minutes. Ce système est en service, au moins en Ukraine et en Lituanie.
GCA 23 LM (Afrique du Sud/Ukraine/Lituanie)
Le groupe CSIR (Council for Scientific and Industrial Research) a vu le jour en 1945. Cet Institut est un support permanent dans les recherches nationales sud-africaines et contribue a développer dans un grand nombre de domaines : aéronautique, radar, guerre électronique, protection balistique et contre les blast, optique et optronique, soutien technologique aux opérations spéciales, espace, environnement…Plusieurs partenariats existent entre ce conseil supérieur et des entreprises de défense locales. C’est le cas du groupe DENEL, important producteur de munitions, qui assure une relation permanente avec le CSIR dans l’étude des protections balistiques. En plus d’effectuer des recherches visant à développer les systèmes futurs, le groupe produit des concepts, tels des drones, des blindages, des lasers…
Focus sur la partie menace des explosifs
Le CSIR est le maitre d’œuvre national dans la lutte contre les effets des explosifs et des EEI. Ses recherches portent sur la détection d’explosifs, leur neutralisation et la protection contre les effets de blast et de projection. Le CSIR commence toute recherche par une analyse poussée de la menace, avant d’en délimiter les critères à appliquer. Des recherches sur les projectiles, qu’ils soient sous forme de CGN (Charge génératrice de Noyau) ou EFP (Explosively Formed Projectile) ou sous forme de charge creuse, sont effectuées sans cesse pour tenter de trouver les solutions pour s’en protéger au maximum
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