5 mars 2015 par FAA Cassard - Marine Nationale
Après de longs mois d’arrêt technique et de nombreux essais, la FAA « Cassard » a enfin débuté sa MECO (Mise En Condition Opérationnelle). Cette période d’entraînement intensif pour l’équipage passe en revue un large éventail d’exercices aussi bien à quai qu’à la mer, afin de mécaniser les rôles de chacun, regagner les compétences indispensables à la navigation et s’entraîner au combat, le tout sous l’œil averti des entraîneurs de la Force d’Action Navale, chacun expert de leur domaine
La première semaine de MECO a commencé à quai avec des exercices de sécurité (voies d’eau, incendies) et de protection-défense basés sur des situations comparables à celles auxquelles un bâtiment militaire peut être confronté en escale (alertes à la bombe, mouvements de foule etc.). Cette montée en puissance s’est achevée avec la PPMC (Préparation Physique et Mentale du Combattant), sorte de parcours du combattant, lors duquel les entraîneurs ont pu apprécier la cohésion de l’équipage, la résistance physique individuelle et le potentiel de leadership des officiers dans des conditions rendues difficiles notamment par le froid.
Le 9 février, le « Cassard » a appareillé pour trois semaines complètes d’entraînement à la mer. Un scénario de crise avec menace asymétrique a été mis en place par les entraîneurs afin de simuler un appareillage sous menace. Les jours suivants ont été marqués par une série d’entraînement au mouillage, le bâtiment devant faire face à plusieurs attaques asymétriques de jour comme de nuit. La semaine a été également consacrée à des exercices de lutte anti sous-marine en profitant de la présence sur zone du SNA « Casabianca » qui effectuait lui aussi sa mise en condition et de la frégate anti sous marine « Jean de Vienne » qui effectuait son stage MECO parallèlement à celui du « Cassard »
La deuxième semaine a ensuite fait la part belle aux manœuvres. Dès le lundi 16, le « Cassard » a réalisé des ravitaillements à la mer (transfert de charges légères, de charges lourdes, ravitaillement en gazole) de jour comme de nuit, et parfois dans des conditions de mer difficiles. Ces exercices délicats ont permis de mécaniser le travail de coordination entre les différents organes du bâtiment en vérifiant la bonne connaissance des rôles de chacun. Ces manœuvres, qui garantissent l’interopérabilité d’un bâtiment militaire et sa capacité à rester déployé longtemps en mer, ont été bien exécutées et en sécurité ce qui a permis au bâtiment d’obtenir dans ce domaine sa qualification par les entraîneurs de la force d’action navale.
Dans le même temps, un détachement aéronautique de la 36ième Flottille et son Panther ont effectué un court séjour à bord. Grâce à la présence de l’hélicoptère, la chaîne fonctionnelle « aviation » a pu conduire des exercices d’appontage, de treuillage et de ravitaillement par les airs. Ce déploiement constituait aussi l’unique occasion d’entraîner les équipes qui seront amenées à travailler quotidiennement ensemble en mission.
Enfin, des exercices de lutte antiaérienne (ADEX) et antinavire (SURFEX) se sont également déroulés au cours de la deuxième partie de semaine ce qui a permis de tester la résistance physique des marins via la prise d’un régime de quart adapté à des situations de combat et leur maîtrise des systèmes d’armes complexes qu’ils sont amenés à mettre en œuvre en temps de crise. Le réalisme de ces exercices a pu être rehaussé d’une part par l’intégration du « Cassard » au dispositif « Gabian » regroupant plusieurs autres bâtiments pouvant jouer tour à tour l’ennemi ou l’allié et d’autre part par des aéronefs « marine » (patrouilleurs maritimes, hélicoptères) et de l’armée de l’air (avions de chasse) qui ont permis au « Cassard » de s’entraîner aux actions relevant de son cœur de métier, la maîtrise de l’espace aérien.
Après une escale de quelques jours à Barcelone, l’équipage a été à nouveau plongé dans des scénarios de guerre de type « ADEX » et « SURFEX ». Au cours de ces exercices, la chaîne « MACOPS » (Maintien des Capacités Opérationnelles : elle a pour but de donner au commandant une vision claire des moyens qui lui restent, après un impact, pour combattre et donne ses priorités concernant la gestion des sinistres) a été mise en œuvre afin de contrôler la résilience au combat du bâtiment. Des simulations d’impacts missile et torpille, diffusées via la passerelle, ont forcé l’équipage à se reconfigurer pour rester battant malgré de sévères dommages matériels et humains. Preuve de l’engagement des marins du Cassard, les entraîneurs ont pu observer des délais de réorganisation après impact de plus en plus courts à mesure que les entraînements se sont enchaînés.
Enfin, pour terminer la montée en puissance, les derniers jours de MECO ont été marqués par les exercices transverses (c’est-à-dire faisant jouer la quasi-totalité de l’équipage) les plus complexes dans tous les domaines : exercice sécurité avec feu sur les machines, exercice de visite sur un bâtiment suspecté de trafic de drogue, « MACOPEX » et enfin évacuation de ressortissants joués pour l’occasion par de nombreux élèves de la Préparation Militaire Marine (PMM) de Toulon.
Au terme de ce mois d’entraînement, la FAA Cassard est dorénavant prête à partir et à assurer l’intégralité du spectre des que la Marine Nationale peut confier à ce type de bâtiment. Au soir de ce dernier jour, il n’y a pas de doute sur la fierté qu’éprouvent les marins d’avoir traversé ensemble ces épreuves.
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