Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 08:55
Thales : Jean-Bernard Lévy détaille le plan Ambition 10

 

21/11/2013 Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges - Supersonique

 

Le patron de Thales n’avait jamais publiquement évoqué Ambition 10, « vision partagée » du groupe à dix ans dévoilée devant 650 cadres à Paris en septembre dernier. C’est désormais chose faite : dans une interview à Challenges (21 Nov 2013) et à latribune.fr accordée lors du salon de Dubaï, Jean-Bernard Lévy est revenu sur ce travail effectué depuis février dernier, peu après l’incroyable psychodrame qui avait abouti au remerciement de Luc Vigneron par l’Etat et Dassault fin 2012. « Le groupe avait les nerfs à fleur de peau, il était encalminé, en panne de croissance et de stratégie, raconte le PDG. Il a fallu faire retomber la fièvre ».

 

A l’inverse de la méthode Vigneron, marquée par le remerciement de la quasi-totalité de l’état-major et par une guerre sanglante avec les syndicats, le nouveau patron a tout de suite impliqué la base : « Nous avons lancé des groupes de travail partout dans le monde pour définir une vision partagée. Cela a abouti à Ambition 10, la vision du groupe à dix ans, qui sera déclinée en un plan stratégique mi-2014. » Les grands axes avaient été dévoilés par les Echos en septembre : une hausse de chiffre d’affaires de 10 milliards en 10 ans, ce qui porterait les ventes du groupe à près de 25 milliards d’euros, et une rentabilité opérationnelle de 10%, soit le même objectif qu’EADS s’est fixé… pour 2015. « Je n’ai pas démenti les chiffres parus dans la presse, sourit Jean-Bernard Lévy. Je sais bien qu’en parlant devant 650 cadres, ils n’ont pas forcément vocation à rester secrets. »

 

Mais Ambition 10, souligne le PDG de Thales, n’est pas un plan stratégique. Plutôt une « vision partagée » à 10 ans, qui n’a pas valeur d’engagement auprès des marchés. Cette « ambition » sera déclinée en un plan stratégique « à trois à cinq ans » début 2014, avec présentation aux investisseurs en avril, le premier plan directement rattaché à la nouvelle vision du groupe.

 

Au-delà des chiffres, Jean-Bernard Lévy fixe trois objectifs primordiaux : « retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents ». « On ne peut pas se satisfaire de voir Thales au même niveau de chiffre d’affaires en 2013 qu’en 2007, pointe le PDG de Thales. Il faut changer de braquet. Pas faire un peu mieux, faire beaucoup mieux. » La partie RH n’est pas un simple vœu pied, mais un objectif stratégique à part entière, notamment pour attirer les forts potentiels dans les pays émergents, où Thales n’est pas forcément connu.

 

L’objectif est clair : accélérer sur les pays émergents (au sens large), qui ne représentent que 22% du chiffre d’affaires : « L’objectif est que la croissance dans les pays émergents fasse plus que compenser la baisse des commandes dans les pays matures. J’essaie de faire partager ce sentiment d’urgence aux équipes. »

 

La grande nouveauté pour Thales sera la mise en place de « plans-pays » dans une dizaine de pays-clés : Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Brésil, Inde, Russie, Turquie… Ces plans rassembleront les « opportunités de marchés, les partenariat et transferts de technologies envisagés ». « Ce travail n’avait jamais été fait chez Thales », assure le PDG, qui souligne que le groupe travaillait plutôt sur les plans produits sous l’ère Vigneron, ce qui sera maintenu mais complété.

 

Cette accélération dans les émergents devra faire de Thales un « groupe vraiment mondial, et plus seulement multidomestique », assure Jean-Bernard Lévy. La dynamique des marchés (croissance forts dans l’aéronautique civile, déprime dans la défense) devrait aussi aboutir à une baisse de la part du militaire dans le chiffre d’affaires. Elle pourrait passer de 53% aujourd’hui à 40% dans les prochaines années, même si Thales restera « un groupe dual, où les technologies développées irriguent à la fois les marchés civil et militaire ».

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 12:55
"Thales doit devenir un groupe mondial" (Jean-Bernard Lévy, Thales)

Le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, estime que le groupe devait "créer sa vision, une vision stratégique partagée"

 

21/11/2013 Michel Cabirol à Dubaï – LaTribune.fr

 

Rencontré à la veille du salon aéronautique de Dubaï, le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy s'exprime pour la première fois sur sa vision stratégique Ambition 10. Ce plan repose sur trois piliers : retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents.

 

Mine de rien, le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, n'avait jamais encore évoqué de façon publique la vision stratégique Ambition 10 destiné à redonner de la croissance au groupe pour les dix ans qui viennent. Interrogé sur un objectif de 10 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 10 ans, il répond ne pas vouloir s'engager en public. Après une semaine passée en Asie, notamment en Chine, et une courte nuit dans un long-courrier, Jean-Bernard Lévy, un peu fatigué mais détendu, a livré samedi dernier à la veille de l'ouverture du salon aéronautique de Dubaï sa vision sur ce que devrait être le Thales de demain.

D'autant que ce plan sera décliné à partir de 2014. Déjà le budget 2014 intègre certains des objectifs d'Ambition 10. Le PDG de Thales donnera une nouvelle "guidance" en début d'année aux marchés. Et Thales prépare dans la foulée un plan sur trois à cinq ans, qui sera prêt à la fin du premier semestre 2014, "qui traduira Ambition 10". "Thales doit changer de braquet", estime Jean-Bernard Lévy.

 

Thales doit devenir un groupe mondial

Jean-Bernard Lévy s'est donc expliqué sur ce plan, un projet d'abord construit par les équipes du groupe, et en particulier par 600 cadres. Avec pour objectif : devenir un groupe mondial. "Thales est un groupe multidomestique mais n'est pas un groupe mondial", souligne Jean-Bernard Lévy. Car, Thales, précise-t-il, "est présent dans les pays matures mais pas encore dans les pays émergents". Pour faire simple, tous les pays, qui ne sont pas en Europe et en Amérique du Nord, font partie des pays émergents selon l'organisation de Thales même si Pascale Sourisse, en charge des pays émergents, rappelle que certains pays sont déjà très "émergés" à l'image de Singapour, Japon, Corée du sud…

Pourquoi Ambition 10 ? "Il fallait créer notre vision, une vision stratégique partagée, souligne-t-il. Thales était encalminé, en panne de stratégie, de progrès et de projets. J'ai donc demandé aux équipes de construire un plan ambitieux, Ambition 10, que j'ai présenté devant 650 cadres venus du monde entier en septembre à Paris". Près d'un an après son arrivée à la tête du groupe, c'était donc le moment pour lui de lancer les bases d'un nouveau Thales conquérant. Car "il y a un sentiment d'urgence", affirme-t-il.

Ce plan repose sur trois piliers : "retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents", selon Jean-Bernard Lévy. Le groupe ambitionnerait d'atteindre une marge d'exploitation de 10 %, selon "Les Echos". Mais contrairement à Probasis lancé par Luc Vigneron qui n'était qu'un plan de compétitivité pure, la croissance et la compétitivité de la vision Ambition 10 doivent marcher de concert.

 

"Zéro croissance organique depuis sept ans"

Après avoir remis le groupe, ébranlé et démotivé par la gestion de son prédécesseur, en ordre de marche - "la fièvre est retombée", assure-t-il -, il fallait un nouveau cap pour Thales. "Nous avons besoin de la croissance pour attirer les nouveaux talents, motiver tous les salariés du groupe et les entraîner dans un projet ambitieux", souligne Jean-Bernard Lévy. Et de rappeler qu'il y avait eu dans le groupe "zéro croissance organique depuis sept ans". Donc le salut pour Thales passera (ou pas) par des succès commerciaux dans les fameux pays émergents.

"Nous devons faire en sorte d'avoir une croissance rapide dans les pays émergents, explique le patron de Thales. Le risque, c'est un solde négatif qui entraînerait une baisse du chiffre d'affaires". D'où le sentiment d'urgence de Jean-Bernard Lévy de relancer le groupe. Il mise pour cela sur les marchés en croissance dans le domaine civil (aéronautique, transport ferroviaire et billettique) en raison de la contraction des budgets de défense dans les pays matures. Du coup, le chiffre d'affaire dans la défense pourrait passer à moyen terme autour de 40 % (contre 53 % aujourd'hui).

 

Des plans pays dans les pays émergents clés

Déjà Thales fera mieux en 2013 qu'en 2012. Neuf grands contrats d'un montant supérieur à 100 millions d'euros, dont cinq dans les pays émergents, ont été engrangés par Thales au 30 septembre. En 2012, le groupe, qui fait la moitié de ses commandes sur des contrat de moins de 10 millions, en avait décroché huit seulement, dont deux dans les pays émergents. C'est déjà un premier succès certes timide mais un succès qui colle avec la vision de Jean-Bernard Lévy.

Le groupe se met également en ordre de marche dans les pays émergents. Sous la houlette de Pascale Sourisse, des plans pays - une dizaine, dont Chine, Inde, Singapour, Brésil, Russie, certains pays du Golfe… - sont en train d'être terminés. Deux plans pays vont être étudiés cet hiver. "Ce sont nos ambitions à dix ans dans les pays clés", précise Jean-Bernard Lévy, qui souhaite attirer les talents dans les pays émergents. "Il y a une dimension humaine dans la stratégie des pays émergents. Comment fait-on pour attirer des talents dans ces pays où Thales n'est pas forcément très connu".  

C'est quoi un plan pays ? Pour le patron de Thales, c'est de définir quelles seront les priorités, les implantations locales, les marchés visés, le ou les partenariats(s) avec les groupes locaux, les transferts de technologies, les offsets s'il y a eu lieu. Jean-Bernard Lévy souhaite une feuille de route précise dans chacun de ses pays et répondant à toutes ces questions. Et de "ne plus se contenter d'une course aux appels d'offres comme seule stratégie".

 

Des acquisitions ?

Interrogé pour savoir si la croissance passera par des acquisitions, la réponse fuse : "pas question de se cacher derrière des acquisitions pour réaliser nos objectifs. Nous serions dans le déni. Je ne suis pas venu chez Thales pour faire des fusions/acquisitions". Pour Jean-Bernard Lévy, l'essentiel de la croissance "viendra des efforts réalisés en interne". Ce qui ne veut pas dire que Thales ne fera pas "de temps en temps" des acquisitions. Et la diversification ? "Je n'y suis pas favorable. Le groupe doit se concentrer sur ses activités et ne pas se disperser".

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 12:55
Thales veut grossir de 10 milliards d'euros en dix ans

03/10 Par Alain Ruello - LesEchos.fr

 

C'est l'un des objectifs chiffrés du plan stratégique Ambition 10 dévoilé en interne.

 

Dans dix ans, Thales pèsera 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires de plus. C'est l'un des objectifs du plan stratégique Ambition 10 que Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe de défense et d'aéronautique, a dévoilé la semaine dernière devant plusieurs centaines de cadres réunis en séminaire à Paris, près de Montparnasse.

 

Pour parvenir à gonfler ses revenus à hauteur de 24 milliards d'euros, Thales mise évidemment sur les pays émergents. Sans surprise, puisque c'est en Inde, au Brésil ou encore en Asie du Sud-Est, que les budgets militaires ou de sécurité présentent les meilleures perspectives, malgré la volatilité de leurs devises locales.

 

Regrettant sitôt sa prise de fonction en fin d'année dernière le retard pris par le groupe dans ces pays, Jean-Bernard Lévy en a fait une priorité absolue. D'autant qu'il doit compenser une situation difficile dans les pays dits mâtures. Résultat : Ambition 10 vise une croissance moyenne annuelle de 10 % dans les premiers, contre 4 % dans les seconds.

 

L'autre donnée chiffrée confirmée, c'est le taux de marge d'exploitation visé de 10 %, contre 6,5 % aujourd'hui. Avec, visiblement, l'intention de ne pas attendre dix ans pour y parvenir. « Le plus tôt sera le mieux », décrypte un cadre, tout en se demandant si le grand export dans les pays émergents rimera avec amélioration de la rentabilité.

Une approche « bottom up »

 

Jean-Bernard Lévy y a sûrement pensé puisque, comme tout plan stratégique qui se respecte, Ambition 10 comprend un volet d'amélioration de la performance baptisé « Ambition boost ». Mais là, pas de détail chiffré : l'approche se veut « bottom up ». En clair, les pistes d'économies doivent venir du terrain, dans un souci réitéré de favoriser l'adhésion des troupes et donc de trancher avec la gestion de son prédécesseur. Même s'ils saluent le retour d'un dialogue social digne de ce nom, les syndicats attendent avec hâte le prochain comité de groupe européen pour en savoir plus.

 

En attendant, le volontarisme du PDG de Thales a fait mouche après les années de serrage de boulons. « Le discours de conquête permanente a plu, même s'il n'a pas oublié qu'il faut livrer les contrats à l'heure », estime un autre cadre. Jean-Bernard Lévy a par ailleurs annoncé la création d'un poste de responsable marketing groupe. Contacté, Thales n'a pas souhaité faire de commentaire.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories