13/03/2013 ASP AC Marel - Armée de Terre
Sur le camp de Canjuers, le 2e escadron du 3erégiment de hussard (3e RH) a évalué ses aptitudes au tir lors de parcours de reconnaissance. De jour comme de nuit, les pelotons se sont entraînés ce lundi 23 avril, pour entretenir leurs capacités opérationnelles.
« Engagé en octobre 2011, j’ai effectué mon stage de formation de tireur sur AMX 10 RC pendant trois semaines à Canjuers, confie le jeune 2e classe Alexis Ledeur. Aujourd’hui, .je tire pour la première fois au sein d’un peloton constitué. Malgré le peu d’expérience, mon chef d’engin a confiance en moi. Grâce à lui, j’ai suffisamment d’autonomie pour m’améliorer rapidement. » Les pelotons équipés de trois AMX 10 RC et d’une escouade de trois véhicules blindés légers (VBL) s’exercent ce matin là sur le pas de tir de Lagne. L’équipage de chaque blindé se compose d’un pilote, d’un chargeur, du tireur et de son chef d’engin. Sur le parcours, 33 cibles. Les engins sont tous équipés de 11 obus, rechargés à chaque passage. Pour faire un sans faute, il faut détecter toutes les cibles et faire but au premier coup.
Prioriser la menace
« Pour tous les tireurs, le chef de peloton a un rôle primordial de coordinateur. Il synthétise le compte-rendu de ses deux autres chef d’engin, décide de la stratégie à adopter et répartit les cibles et les secteurs », insiste l’adjudant Mathieu Dumay, chef du premier peloton. Ses hommes sont prêts à s’élancer. Le scénario auquel ils se confrontent est à dominante offensive. Arrivé au premier poste d’observation, chaque tandem pilote/chef d’engin se voit attribuer sa zone de surveillance. Prenant l’aspect d’un fantassin ou char ennemi, plusieurs types de cibles basculantes se retrouvent sur le parcours. Celles dotées d’un figuratif rouge sont à traiter en moins de 25 secondes. Le danger est imminent car elles représentent un ennemi attaquant. Au contraire, celles munies d’un figuratif noir sont postées. Elles ne présentent pas de danger immédiat et se rabaissent au bout de 45 secondes. Le tireur doit prioriser la menace afin de détruire l’ensemble des cibles. Selon les scénarios, elles se lèvent simultanément, testant la réactivité et les réflexes du tireur. « Il s’agit de mon quatrième entraînement à Canjuers »,explique le brigadier Francesco Dattoli, tireur sur AMX 10 RC. « Ici, les parcours sont très réalistes. Les objectifs sont difficiles à déceler. Ils sont vraiment camouflés. Ma concentration doit rester optimale pour les trouver et d’autant plus pour les détruire. »
Au cours d’un exercice dynamique comme celui-ci, le tireur réalise une partie de son travail d'acquisition et de préparation du tir (mesure de la distance) en autonomie. C'est le chef d'engin qui autorise ensuite le tir. « Si la cible est éloignée, le réflexe est de la télémétrer. Une fois les paramètres ajustés et le canon pointé, je déclenche le départ de l’obus. » Pour un tireur expérimenté, comme le brigadier, cette phase ne dure pas plus de 10 secondes. Le chef d’engin vérifie la destruction de l’objectif et continue la surveillance. Il peut rallierle canon de l’AMX sur une cible qu’il est le premier à voir.
Vision thermique
« Il existe deux difficultés majeures au tir de nuit : la détection et la visée », expose le lieutenant Julien Marceaux, chef de peloton au 2e escadron. Pour l’exercice de nuit, les AMX 10 RC sont alignés sur le pas de tir des Amendiers. Neuf cibles chauffées pour être détectables à la caméra thermique se lèveront simultanément ou successivement jusqu’à une distance maximum de 1 400 mètres. Les tireurs devront les détruire en moins de 45 secondes. Ce soir là, la pluie et le brouillard sont au rendez-vous. Malgré les mauvaises conditions, les équipages sont prêts. Dans la tour de contrôle, des écrans retransmettent les images thermiques de la zone. Les cibles sont difficiles à détecter. Pour une phase statique comme celle-ci, les tirs se font sur ordre du chef de peloton. « Le télémétrage ne fonctionne pas toujours à cause des gouttes de pluie et j’ai dû paramétrer manuellement la plupart des tirs, explique le brigadier Dattoli. Pour viser, je dois rapprocher quatre réticulesafin de cerner la cible. Je détermine ainsi sa distance et je peux enfin tirer. »
À l’issue de la journée, les résultats sont donnés. L’escadron au complet passe le niveau requis pour être opérationnel. « La finalité de cette journée est d’évaluer l’opérabilité de l’escadron. Après six mois passés au Kosovo sans les engins, le niveau d'ensemble reste bon, même s'il y a encore du travail dans le cadre de notre projection à Djibouti en mars 2013 », conclut le capitaine Paul Janin, commandant de l’unité présente.