Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 07:30
Dans le Sinaï, la branche égyptienne de l’EI gagne en puissance

 

2 février 2015 45eNord.ca (AFP)

 

Les derniers attentats, particulièrement meurtriers, perpétrés dans le Sinaï par des djihadistes liés au groupe État islamique (EI), sont de véritables camouflets pour l’armée égyptienne qui, malgré une offensive sans précédent, peine à enrayer une insurrection de plus en plus violente.

 

Les attaques du principal groupe armé Ansar Beït al-Maqdess sont de plus en plus sophistiquées, grâce notamment au savoir-faire de combattants de l’EI revenus de Syrie ou d’Irak, estiment les experts. Visant quasi-exclusivement les forces de l’ordre, elles se sont espacées mais ont laissé place à des attentats coordonnés et apparemment bien planifiés, beaucoup plus meurtriers.

Et les frappes et bombardements de l’armée dans la péninsule du Sinaï (nord-est), qui durent depuis plus d’un an à une échelle inédite dans l’histoire récente de l’Egypte, sont loin d’avoir mis un terme aux violences des jihadistes.

Ansar Beït al-Maqdess (Partisans de Jérusalem, en arabe) est né en mars 2011 avec comme objectif revendiqué alors de s’en prendre à Israël, frontalier du Sinaï, et d’empêcher la coopération égypto-israélienne.

Mais, il s’en prend systématiquement au nouveau pouvoir égyptien depuis que l’armée a destitué en juillet 2013 le président islamiste Mohamed Morsi, assurant frapper les forces armées en représailles à la sanglante répression menée contre les pro-Morsi.

Depuis qu’il a fait allégeance à l’EI en novembre 2014, le groupe a adopté un nouveau nom, « Province du Sinaï », pour bien marquer que son bastion fait partie du « Califat islamique » proclamé par l’EI sur les territoires qu’il occupe en Syrie et en Irak.

« Ils accélèrent clairement le rythme de leurs opérations, ce qui suggère un renforcement de leurs capacités, probablement grâce à des financements supplémentaires de l’EI » et à son expertise, analyse Aaron Reese, un chercheur de l’Institute for the study of war, basé à Washington.

 

‘Conquête territoriale’

Jeudi, malgré un couvre-feu drastique dans certaines régions du nord du Sinaï, les djihadistes ont mené une série d’attaques audacieuses contre des installations de la police et de l’armée, faisant 30 morts, en majorité des soldats.

Ils ont notamment pris pour cible un périmètre ultra-sécurisé au coeur d’Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, au moyen de pièces d’artillerie volées à l’armée lors d’une attaque en octobre, a dit à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hani Abdel Latif, qui appelle à ne pas sous-estimer « l’important armement » dont dispose le groupe.

Le 24 octobre, 30 soldats avaient été tués dans l’attaque également très sophistiquée d’un campement militaire près d’Al-Arich, l’assaut le plus meurtrier depuis des années.

Pour Mathieu Guidère, spécialiste français des mouvements jihadistes, Ansar Beït al-Maqdess est passé d’une logique de « ciblage d’individus » à une stratégie de « conquête territoriale ».

« Il y a probablement un ou deux chefs de l’EI qui sont revenus dans le Sinaï pour structurer et organiser le groupe, » explique ce professeur d’islamologie et de géopolitique à l’Université de Toulouse en France.

 

Sympathiser avec les djihadistes

La tâche de l’armée dans le Sinaï est rendue encore plus ardue par la nature géographique de la péninsule désertique et montagneuse, qui permet aux djihadistes d’échapper facilement à l’armée.

Également, ces derniers se fondent dans une population qui leur est en partie acquise ou est terrorisée, dans les villages reculés du nord-Sinaï, se déplaçant rapidement d’une localité à l’autre lorsque l’armée lance ses opérations.

Pour les experts, la stratégie de l’armée pousse en outre une partie de la population, victime collatérale de sa guerre à outrance « contre le terrorisme », à sympathiser avec les djihadistes.

Après l’attentat d’octobre, un état d’urgence et un couvre-feu ont été imposés dans une partie du nord-Sinaï, près de la frontière avec la bande de Gaza palestinienne. L’armée a aussi entamé la construction d’une zone tampon le long de cette frontière, ce qui a entraîné l’expulsion de plus d’un millier de familles et la destruction de centaines de maisons.

Pour les autorités, la zone tampon devrait permettre d’isoler les « terroristes » dans un secteur désertique et éliminer les tunnels clandestins vers Gaza, qui seraient utilisés pour le trafic d’armes et le passage des jihadistes.

« Les pertes civiles causées par les représailles de l’armée, la démolition des maisons, malheureusement tout cela provoque la colère contre le gouvernement et encourage le recrutement des groupes djihadistes, » estime M. Reese.

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 12:30
Daesh peut compter sur de nouveaux soutiens au Moyen-Orient

Le groupe terroriste égyptien Ansar Beit Al-Maqdess a annoncé son allégeance à l'Etat Islamique (Archives/Al-Arham)

 

10 novembre 2014 par Clémentine Michallon – 45eNord.ca

 

 

 

L’«État islamique» (EI) se fait de nouveaux alliés. Ce lundi, l’organisation terroriste a obtenu l’allégeance du principal groupe djihadiste égyptien afin d’étendre son influence au Moyen-Orient.

 

«Nous annonçons prêter allégeance au calife Ibrahim Ibn Awad (…) pour écouter et obéir», a déclaré le groupe égyptien Ansar Beït al-Maqdess dans un enregistrement audio, en référence au nom religieux du chef de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi.

Ansar Beït al-Maqdess ou «Les partisans de Jérusalem», n’a cessé de multiplier les attentats meurtriers ces derniers mois contre les forces de l’ordre en Egypte, et plus particulièrement dans la région du Sinaï, où il est basé.

Ces agissements auraient pour motif les représailles à la répression sanglante qui s’est abattue sur les islamistes après la destitution par l’armée du président Mohamed Morsi, au début de l’été 2013.

 

La guerre des clans

Jean-Pierre Filiu, spécialiste de l’islam radical, est convaincu que l’EI «a définitivement détrôné Al-Qaïda comme référence ultime du djihad global à vocation planétaire».

En effet, l’allégeance du groupe Ansar Beït al-Maqdess à l’EI, ne fait que renforcer l’influence de l’Etat islamiste influence au Moyen-Orient, alors que le groupe égyptien affirmait jusqu’à présent s’inspirer d’Al-Qaïda.

Néanmoins, les principales franchises d’Al-Qaïda en Afghanistan, Syrie, Somalie, Sahel et Yémen, demeurent toujours fidèles au chef de ce réseau, Ayman al-Zawahiri, très critique à l’égard de l’EI.

L’annonce d’Ansar Beït al-Maqdess intervient après un week-end de rumeurs et d’informations contradictoires selon lesquelles Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de l’EI, aurait été blessé, voire tué, dans des raids de la coalition ayant visé vendredi des dirigeants de l’EI.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories