07 décembre 2013 Par RFI
Après l'accord de Genève qui a permis de débloquer le dossier du nucléaire iranien, et en attendant la levée partielle des sanctions européennes, censée intervenir ce mois-ci, l'Iran a invité ce dimanche 8 décembre les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à visiter l'un des sites les plus sensibles en Iran : le réacteur d'Arak.
C'est à Arak, à 240 km au sud-ouest de Téhéran, que la République islamique a entrepris la construction d'un réacteur à eau lourde. Une installation qui relève de la filière plutonium et dont l'Iran assure qu'elle doit servir à la recherche médicale.
Le problème c'est qu'en Occident beaucoup doutent de cette version officielle et il plane sur le projet d'Arak le même soupçon que sur les sites d'enrichissement d'uranium de la République islamique : et s'il s'agissait d'un programme militaire destiné à produire une bombe atomique ?
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Le sort d'Arak a été l'un des points les plus délicats à négocier en octobre et novembre dernier, lors des longues séances de discussions entre l'Iran et ses interlocuteurs du Groupe des Six (les 5 membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne).
À l'arrivée, Téhéran a accepté de geler les travaux de construction d'Arak. Mais l'accord de Genève n'est qu'un document intérimaire. Les uns et les autres doivent désormais travailler à un règlement définitif. Et là encore, se pose la question d'Arak. Pour l'Iran, pas question de démanteler ce site. « C’est une ligne rouge », selon le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.
Démantèlement
À l'inverse, aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat adjointe Wendy Sherman a récemment déclaré qu'elle ne voyait pas d'autre issue que le démantèlement d'Arak. « À quoi peut bien servir un tel réacteur si vous n'avez que des intentions pacifiques ? », s'est publiquement interrogée cette responsable américaine.
L'accord conclu à Genève ne devrait pas d'ailleurs avoir une incidence dans l'immédiat quant à la présence militaire des Etats-Unis dans la région. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Chuck Hagel, le secrétaire américain à la Défense, lors d'une conférence sur la sécurité régionale qui se tient en ce moment à Manama.
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