9 décembre, 2015 Christina Mackenzie (FOB)
Jetant notre filet un peu plus loin que d’habitude pour aller à la pêche aux informations et vous en rapporter d’au-delà des frontières de l’Europe, nous avons découvert que Paramount Group, la plus grande entreprise privée de défense et d’aérospatiale d’Afrique, a récemment démarré la production de l’Arlan, une variante de son véhicule de combat blindé Marauder, dans une usine dernier cri ouverte il y a quelques jours au Kazakhstan.
D’après le groupe sud-africain, basé à Johannesburg et fondé en 1994, cette nouvelle fabrique est le fruit d’une joint venture valorisée à 62.5 millions d’euros, Kazakhstan Paramount Engineering (KPE), formée l’an passé avec Kazakhstan Engineering Distribution.
Cette nouvelle unité de production de véhicules blindés située dans la zone de libre échange de Zhana Kala, dans la capitale kazakhe Astana, peut produire plus de 200 véhicules blindés par an, créant de facto près de 150 emplois qualifiés.
KPE est la première usine de véhicules blindés de cette république d’Asie centrale et la première usine défense présentant de telles capacités de production dans la région. L’Arlan a été conçu et développé pour résister à la neige et aux conditions hivernales rudes en collaboration avec l’armée kazakhe, et ses prototypes ont subi des tests rigoureux afin de répondre aux besoins opérationnels spécifiques des militaires kazakhs.
Pour marquer le lancement de production dans cette usine de 15 000 m2, elle a reçu la visite le 30 novembre dernier du président de la République du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, qui était accompagné par son ministre de la défense, Imangali Tasmagambetov, le directeur exécutif de Paramount, Ivor Ichikowitz, et le président de Kazakhstan Engineering, Yerlan Idrissov.
« L’usine de KPE est conçue pour la production complète de bout en bout et la fabrication locale de produits finis. À travers cet investissement, nous allons activement créer un savoir-faire local en formant de jeunes ingénieurs à la conception de véhicules blindés et à d’autres compétences, » a expliqué Idrissov.
L’usine emploie actuellement 70 personnes mais entend atteindre 120 employés dans les mois à venir. « Notre intention est que l’usine puisse fournir les marchés locaux et régionaux », a souligné Idrissov.
L’industrie de défense sud-africaine espère sortir du marasme dans lequel elle se trouve aujourd’hui grâce à d’autres projets de ce genre. Ivor Ichikowitz précise que l’un des plus grands défis de l’industrie de défense sud-africaine vient de la baisse de commandes de son gouvernement dont le budget de défense rétrécit drastiquement, conduisant à une perte alarmante de compétences. « Il est extrêmement important, non seulement pour nous mais aussi pour Denel et d’autres entreprises de défense, de trouver des marchés à l’export afin que nous puissions développer notre clientèle et augmenter le nombre d’emplois que nous créons, » explique-t-il.
Et Ichikowitz d’ajouter que « les projets de cette nature sont très important pour nous parce que si nous pouvons gagner des marchés, enregistrer des commandes, cela contribue à notre capacité à créer de nouveaux emplois… [et] conduira l’industrie de défense d’Afrique du Sud à un tout autre niveau. »
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