02/12/2011 Sources : EMA
Les 20 et 21 novembre 2011, l’armée nationale afghane (ANA) a conduit l’opération Crossbow en Surobi, une opération de contrôle de zone aux alentours de l’axe HW7 participant à la sécurisation de la « Loya Jirga ».
Commandée par l’état-major de la 3e brigade afghane, l’opération engageait des éléments du Kandak 32 et ses OMLT (operationnal mentoring and liaison team ), des appuis de la coalition, le tout en coordination avec la Task Force américaine déployée dans la zone voisine.
Les enjeux de coordination entre les différentes unités engagées étaient importants, notamment parce qu’il s’agissait d’une opération héliportée de nuit. Une instruction spécifique a été dispensée par les OMLT français aux compagnies du kandak 32 (bataillon de l’ANA) sur la manière d’embarquer et de débarquer des hélicoptères Chinooks.
Pour suivre l’opération, l’OMLT avait installé son poste de commandement auprès de celui du général Nazar, commandant la 3e Brigade afghane, sur la FOB (base opérationnelle avancée) de Naghlu.
Aux côtés de deux compagnies du kandak 32, le BG 152 a engagé deux DLAS (détachements de liaison, d’appui et de soutien) français déployés pour fournir à l’ANA des appuis feux et des capacités d’observation. En attente sur la FOB Gwan, des troupes de réaction rapide (QRF) françaises et afghanes du kandak 36 étaient prêtes à être héliportées.
Après la mise en place par hélicoptère, les DLAS et les compagnies ANA ont débuté la phase d’infiltration et de surveillance avant de reconnaître le village d’Angurtak. Les forces afghanes en ont profité pour prendre contact avec la population et expliquer l’opération au cours d’une shura (assemblée de responsables locaux)
L’opération Crossbow a contribué une protection efficace de la « Loya Jirga » qui se tenait à Kaboul, en renforçant la surveillance des abords de l’Higway 7. La 3e brigade et le 32e Kandak ont pu s’initier à la planification et à la réalisation d’une opération héliportée.
24/11/2011 Sources : EMA
Le 15 novembre 2011, le général de Bavinchove, chef d’état-major de la FIAS (Force internationale d’assistance et de sécurité) et représentant national de la France en Afghanistan, est venu à la rencontre des soldats de la Task Force La Fayette (TFLF).
Le général de Bavinchove a d’abord présidé la cérémonie au cours de laquelle les honneurs militaires ont été rendus au légionnaire de 1ère classe Goran Franjkovic, décédé lors d’un accrochage sur l’axe Vermont, le 14 novembre 2011.
Le chef d’état-major de l’ISAF a ensuite rendu visite à l’état-major de la TFLF à Nijrab. A cette occasion, les nouveaux modes d’action pour appuyer les ANSF ainsi que le dispositif de la TFLF lui ont été présentés.
Dans l’après midi, il s’est rendu sur la FOB (base opérationnelle avancée) Tora avec le général Palasset, commandant la Task Force La Fayette puis sur le COP (poste de combat avancée) Uzbeen au moment où se déroulait l’opération Yellow Uzbeen dans laquelle était engagée le kandak 32 (bataillon de l’armée nationale afghane), appuyé par le Battle group Quinze Deux .
Cette visite fut l’occasion pour la TFLF de présenter son dispositif au chef d’état-major de l’ISAF.
Le Charles de Gaulle et la Meuse
crédits : MARINE NATIONALE
07/11/2011 MER et MARINE
L'Etat-major des Armées a dressé un bilan final de l'intervention militaire française en Libye, qui s'est déroulée du 17 mars au 31 octobre dans le cadre de l'opération Harmattan. Au plus fort de la crise, 4200 militaires français ont été engagés pour mettre en oeuvre, simultanément, plus de 40 avions, une vingtaine hélicoptères, ainsi qu'une dizaine de bâtiments de combat et de soutien, dont le porte-avions Charles de Gaulle et un bâtiment de projection et de commandement (BPC). Sur mer, pas moins de 27 navires de la Marine nationale se sont succédés au large de la Libye pour assurer la permanence des opérations maritimes. Ainsi, ont notamment été engagés le Charles de Gaulle, les BPC Mistral et Tonnerre, les frégates de défense aérienne Forbin, Chevalier Paul, Cassard et Jean-Bart, les frégates anti-sous-marines Georges Leygues, Dupleix, Montcalm et Jean-de-Vienne, les frégates furtives Courbet, Guépratte et Aconit, les avisos Lieutenant de Vaisseau Le Hénaff, Lieutenant de Vaisseau Lavallée et Commandant Birot, les pétroliers-ravitailleurs Meuse et Marne, ainsi que plusieurs sous-marins nucléaires d'attaque. Cela représente l'essentiel des moyens toulonnais de la Force d'Action Navale. Durant plus de 1500 jours de mer, les marins français ont assuré les frappes contre terre (3000 obus pour 85 engagements) et la protection de la voie d'accès maritime de Misratah pour sécuriser l'acheminement de l'aide humanitaire. A ce titre, ils ont notamment repoussé des raids nautiques et empêché des opérations de minage conduites par les forces fidèles au colonel Kadhafi.
Les frégates Forbin et Jean de Vienne (© : MARINE NATIONALE)
Ravitaillement en vol d'un Rafale (© : EMA)
Dans les airs, les avions de combat de l'armée de l'Air et de la Marine nationale déployés depuis le porte-avions Charles de Gaulle, les bases françaises et les bases de La Sude en Crête et de Sigonella en Sicile, totalisent plus de 27.000 heures de vol et environ 5600 sorties : 3100 sorties offensives, 1200 sorties de reconnaissance, 400 sorties de défense aérienne, 340 sorties de contrôle aérien et 580 sorties de ravitaillement. Au cours de ces sorties, un millier d'objectifs a été détruit. Cela représente 25% des sorties de la coalition, 35 % des missions offensives et 20% des attaques au sol.
Le groupe aéromobile (GAM) embarqué sur BPC, avec notamment les hélicoptères Tigre et Gazelle de l'aviation légère de l'armée de Terre (ALAT), a réalisé quant à lui une quarantaine de raids au cours desquels 450 objectifs ont été détruits. Le GAM a, ainsi, effectué 90% des frappes par hélicoptères de la coalition, le reste revenant aux Apache britanniques embarqués sur le porte-hélicoptères HMS Ocean.
On notera qu'en marge du G20, les présidents Sarkozy et Obama ont passé en revue vendredi, à Cannes, des troupes françaises et américaines, rendant hommage aux militaires ayant participé aux opérations en Libye.
Nicolas Sarkozy et Barack Obama lors de la cérémonie du 4 novembre à Cannes (© : US NAVY)
Le Mistral et le HMS Ocean (© : EMA)
Le GAM sur un BPC (© : EMA)
06.11.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Le drapeau du 2e Rima va-t-il accueillir une nouvelle décoration? Son drapeau est déjà décoré de la Légion d'honneur, de la croix de la Libération, de la croix de guerre 14-18 avec 4 palmes, de la croix de guerre 39-45 avec 2 palmes, de la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire avec olives aux couleurs des croix de guerre 14-18 et 39-45 et depuis le 18 juin 1996 à celle aux couleurs de la croix de l'ordre de la Libération.
Le régiment sarthois va être décoré d'une croix de la Valeur militaire (au titre de l'Afghanistan) qui serait remise dans les semaines qui viennent (novembre ou décembre). A Champagné, on reste très discret sur cette éventuelle mesure. Le régiment prépare, pour le 9 novembre, une cérémonie du souvenir qui va associer les militaires d'active et l'amicale du 2e Rima.
Une croix de la Valeur militaire? A la différence des croix de guerre, aucune unité n'a reçu de VM. Les conditions d'attribution devaient donc être modifiées puisque le décret 56-1048 qui instaure cette décoration précise que la "croix dite de la Valeur militaire (est) destinée à distinguer individuellement les personnels de la défense, civils et militaires, ayant accompli une action d'éclat, hors du territoire national, au cours ou à l'occasion de missions ou d'opérations extérieures." Cette modification a été réalisée, le chef de l'Etat ayant indiqué qu'il entendait récompenser les unités qui se sont distinguées en opex.
Le 2e Rima sera-t-elle la première unité de l'armée de terre à recevoir une telle décoration? Une des premières en tout cas, puisque onze autres unités vont recevoir cette croix le 11 novembre à Paris. Des unités de la Marine vont ainsi bénéficier de cette mesure comme en témoigne le message du CEM de la Royale (lire ci-dessous) qui devrait remettre des croix de la Valeur militaire à trois unités: la 12F de Landivisiau, le PA Charles de Gaulle et le BPC Tonnerre.
M MARINE PARIS
TO AIG 2132
BT
NON PROTEGE
MCA CEREMONIE
NMR/0010 NP 2710 CEMM/CAB - GNM 0268/11
OBJ/RECOMPENSES UNITES
TXT
TOUS MARINE NATIONALE
PRIMO/
POUR REPONDRE A LA VOLONTE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DE RECONNAITRE LES MERITES DES UNITES S'ETANT DISTINGUEES LORS DE L'ANNEE ECOULEE SUR LES THEATRES D'OPERATIONS EXTERIEURES, LA COMMISSION DES EMBLEMES A PROPOSE AU MINISTRE DE LA DEFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS D'OUVRIR, PAR DECRET, LA POSSIBILITE DE DELIVRER DES CITATIONS COLLECTIVES AVEC ATTRIBUTION DE LA CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE. A L'INSTAR DE CE QUI EXISTE POUR LES CROIX DE GUERRE, LA CROIX DE LA VALEUR MILITAIRE SERA EPINGLEE SUR LES DRAPEAUX, ETENDARDS ET FANIONS DES UNITES CITEES. ELLE POURRA DONNER LIEU A L'ATTRIBUTION D'UNE FOURRAGERE QUI SERA ATTRIBUEE A UNE UNITE AYANT OBTENU AU MOINS DEUX CITATIONS A L'ORDRE DE L'ARMEE POUR UN MEME THEATRE.
SECUNDO/
SUR MA PROPOSITION, LES UNITES SUIVANTES SERONT RECOMPENSEES LE 11 NOVEMBRE A L'ARC DE TRIOMPHE : LA FLOTILLE 12F, LE PORTE-AVIONS CHARLES DE GAULLE, AU TITRE DES OPERATIONS PAMIR ET HARMATTAN, AINSI QUE LE BATIMENT DE PROJECTION ET DE COMMANDEMENT TONNERRE, AU TITRE DES OPERATIONS LICORNE ET HARMATTAN.
TERTIO/
D'AUTRES UNITES QUI SE SONT ILLUSTREES SUR LES THEATRES D'OPERATIONS SERONT RECOMPENSEES DANS UN DEUXIEME TEMPS, AVANT LA FIN DE L'ANNEE, AU COURS DE CEREMONIES ORGANISEES EN REGION ET QUE JE PRESIDERAI. IL S'AGIT DE LA FREGATE COURBET, DU PATROUILLEUR DE HAUTE MER LIEUTENANT DE VAISSEAU LAVALLEE ET DU SOUS-MARIN NUCLEAIRE D'ATTAQUE AMETHYSTE, AU TITRE DE L'OPERATION HARMATTAN, DU COMMANDO JAUBERT, AU TITRE DE L'OPERATION PAMIR, ET DE LA FLOTILLE 23F, AU TITRE DES OPERATIONS LICORNE ET HARMATTAN.
QUARTO/
PLUSIEURS AUTRES UNITES SE SONT EGALEMENT COMPORTEES DE FACON REMARQUABLE AU COURS DE L'ANNE ECOULEE. CETTE PREMIERE LISTE N'EST DONC PAS EXHAUSTIVE. L'ETAT-MAJOR DE LA MARINE S'EMPLOIERA A L'ETENDRE LORS DE TRAVAUX QUI DEBUTERONT EN DEBUT D'ANNEE PROCHAINE.
AMIRAL BERNARD ROGEL
21 octobre 2011 par Rédaction Aerobuzz
L’hélicoptère de transport tactique NH90 Caiman, destiné à l’Armée de terre a entamé début octobre ses premiers vols à partir du site Eurocopter de Marignane. Le successeur du Puma devrait entrer en service opérationnel en 2013.
Fraichement revêtu de sa livrée définitive, le NH90 Caiman a entamé un programme de vol chargé qui devrait déboucher sur une livraison à l’ALAT, et plus précisément au Gamstat, situé à Valence, avant la fin de l’année. Pour l’heure, tous les systèmes critiques du futur hélicoptère de transport tactique de l’armée de terre française font l’objet d’une vérification systématique lors d’un programme de qualification draconien, et les résultats obtenus sont, aux dires de membres du programme, très positifs.
La machine semble bien née, il faut dire qu’elle est une des premières livrées par l’industriel de Marignane au standard opérationnel définitif également désigné FOC (Full Operational Capability). Jusqu’à présent les NH90 sortant des chaines d’assemblage étaient livrés à leurs clients européens à des standards intermédiaires désignés IOC, IOC+, avec la promesse de les porter au standard définitif ultérieurement. Lors de sa mise en service opérationnelle, qui devrait intervenir vers 2013, l’appareil remplacera les vénérables Pumas dans les missions de transport tactique et logistique mais aussi pour certaines missions spéciales.
Lors de son entrée en service, cet hélicoptère de nouvelle génération, représentera un saut technologique pour l’ALAT du même ordre de magnitude que la relève par le Tigre des Gazelle de combat. Le Caiman Tactique se distingue de ses prédécesseurs par tout un ensemble d’avancées techniques majeures. A titre d’exemple, sa cellule est en matériaux composites afin de gagner du poids, mais aussi de réduire sa signature radar et son exposition aux risques de corrosion. Ses deux turbines RTM 322 de Rolls Royce Turbomeca de la classe des 2000 KW entièrement gérés par une régulation numérique devraient lui offrir une capacité de transport améliorée en conditions « haut et chaud » comme c’est le cas en Afghanistan. Autre innovation majeure du Caiman, ses commandes de vol électriques qui lui confèrent une agilité redoutable en vol tactique. Même si le combat pur et dur n’est pas sa vocation première, le NH90 peut cependant être armé avec des nacelles canon de 20mm ou des armes de sabord.
Cellule en composites, glass cockpit et commandes de vol électriques, le NH90 Caiman constitue un saut technologique pour l’ALAT qui en sera dotée à partir de 2013 photo NHI
Pour ce qui est du cockpit, là aussi le dépaysement est total par rapport au Puma. La planche de bord est articulée autour de cinq écrans multifonctions compatibles JVN. Mais lors des vols tactiques de nuit à grande vitesse, les pilotes peuvent compter sur leur viseur de casque ajusté aux mensurations du pilote. Pour l’Armée de Terre, l’arrivée du NH90, bien que tardive sera une bouffée d’oxygène dans un contexte d’utilisation intensive des hélicoptères de transport…
La Marine Nationale, de son côté compte pour l’instant 5 NH90 NFH Caiman. Des hélicoptères livrés au standard provisoire, STEP A et qui sont destinés à relever les Super Frelon et les Lynx dans leurs missions de sauvetage et de lutte anti navires. Quatre se trouvent actuellement sur la base de Hyères tandis que le cinquième a été récemment transféré sur la base Lanveoc Poulmic. A ce stade, le consortium NHI qui gère le programme a 520 hélicoptères en commande et en a déjà livré 82.
20/10/2011 par Frédéric Pons – valeurs Actuelles
L’état-major fait le premier vrai bilan des opérations. Il demande aux députés de ne pas relâcher l’effort de défense. Au nom de la cohérence de l’outil et du maintien des capacités de la France.
Les éléments que Gérard Longuet, le ministre de la Défense, et l’amiral Édouard Guillaud, le chef d’état-major des armées, viennent de confier aux députés de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, les 4 et 5 octobre, dressent le premier bilan officiel des opérations en Libye. Cette audition vaut avertissement sur les choix que feront, dans quelques semaines, les responsables politiques. Elle intervient au moment où les états-majors et les financiers préparent l’indispensable mise à jour de notre livre blanc sur la défense et définissent les budgets militaires à venir, à la veille d’une campagne électorale qui sera marquée par beaucoup trop de promesses.
Dans les armées, déjà abonnées de longue date à la rigueur, aux déflations, aux reports et aux gels de programme, on craint des budgets “hyper serrés” et de nouveaux sacrifices.
On redoute l’impact du surcoût de l’opération “Harmattan” sur l’enveloppe affectée aux opérations extérieures : entre 330 et 350 millions d’euros au 30 septembre, 430 millions si l’opération est prolongée jusqu’au 31 décembre. Cette dépense est jugée raisonnable. « Certains disent, notamment à Bercy, que nous coûtons cher, remarque l’amiral Guillaud. Mais si l’on fait une comparaison avec d’autres pays, nous sommes très bon marché. »
Les militaires espèrent que le bilan plutôt flatteur d’Harmattan et les enseignements des dix ans de guerre d’Afghanistan ne seront pas oubliés au moment des choix budgétaires. Le “resserrement” leur fait redouter un nouvel affaiblissement de l’outil de défense, au moment où tant de pays, hors d’Europe, augmentent leurs dé penses militaires.
Le volume d’activités assurées en Libye, du 19 mars au 30 septembre, démontre l’ampleur des savoir-faire français et la diversité des missions : environ 4 500 sorties (20 000 heures de vol), le quart de celles de la coalition, 35 % de ses missions offensives, 20 % des frappes. Plus de 750 objectifs ont été détruits, avec l’utilisation, pour la première fois au combat, de 15 missiles de croisière Scalp-EG par les Rafale Air et Rafale Marine.
L’entraînement des équipages et la qualité du soutien logistique ont permis à l’armée de l’air, au groupe aérien embarqué à bord du Charles-de- Gaulle – déployé en mer du 22 mars au 12 août – et aux avions de patrouille maritime de participer à toutes sortes de missions : défense aérienne, attaque au sol, reconnaissance (renseignement), surveillance, ravitaillement en vol (toutefois assuré en grande partie par des appareils américains). Plus discrets, les sous-marins nucléaires d’attaque ont eux aussi participé, à leur manière, au recueil du renseignement, et les bâtiments de ravitaillement ont maintenu la permanence du soutien logistique. Message de l’amiral aux députés : « Harmattan a montré l’impérieuse nécessité de disposer d’une telle flotte. Et cela tombe bien puisque cette capacité, vieillissante, devra être renouvelée dans les prochaines années. »
L’armée de terre a pris sa part des combats, avec son groupe aéromobile formé d’une quinzaine d’hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma, embarqués à bord des BPC (bâtiments de projection et de commandement) Mistral puis Tonnerre. Ces nouveaux bâtiments (un troisième, le Dixmude, devrait rejoindre la flotte l’an prochain) n’ont pas déçu. À la fois navires de commandement et porte-hélicoptères d’assaut, plates-formes pour des opérations amphibies et hôpitaux flottants, ils ont prouvé leur polyvalence. Appuyés par deux hélicoptères Caracal de l’armée de l’air, ces “hélicos kaki” ont mené une trentaine de raids et détruit 550 objectifs (431 missiles antichars Hot tirés). Leur engagement a assuré 90 % des frappes héliportées de la coalition, contre 10 % aux Apache du porte-hélicoptères britannique HMS Ocean.
Nos forces ont rarement utilisé autant de types de munitions
La satisfaction du commandement français est réelle, comme l’a confirmé l’amiral Guillaud : « Nos armées ont participé à tous les volets de l’opération : l’embargo maritime, l’interdiction de survol du territoire libyen et la protection des populations. […] De façon inédite et sans préavis, nous avons engagé nos trois armées, soit plus de 40 aéronefs, 20 hélicoptères, une dizaine de bâtiments de combat et de soutien […]. Au total, 25 bâtiments se sont succédé pendant sept mois pour assurer la permanence des opérations maritimes. »
La fierté des équipages est évidente. Leurs exercices d’entraînement au vol tactique (à très basse altitude) et au pilotage de nuit (avec des jumelles de vision nocturne) ont montré leur efficacité. Pas de casse et aucune perte au combat, malgré les contraintes logistiques fortes (maintenance assurée nuit et jour en pleine mer), des choix tactiques éprouvants (décollages, vols, attaques et appontages de nuit), des modes d’action risqués (meutes d’hélicoptères, chasseurs à basse altitude).
L’armée française avait rarement utilisé autant de munitions dans un temps aussi court : environ 1 000 bombes, 600 missiles, 1 500roquettes. Près de 3 000obus de 100 et 76 millimètres ont aussi été tirés par les frégates et les avisos, ce qui n’avait plus été fait depuis le Liban, entre 1982 et 1984. Harmattan a même remis à l’honneur l’artillerie navale. Les nouvelles frégates pourraient être dotées d’un calibre supérieur à celui prévu (127 millimè tres au lieu de 76).
Les députés ont bien compris le message de mise en garde porté par ces bilans chiffrés. « Aucune armée, de l’air, de terre ou de mer, ne détient seule la capacité de résoudre une crise, insiste l’amiral Guillaud. C’est leur complémentarité et la combinaison de leurs moyens qui donnent de l’efficacité à l’action militaire. C’est aussi leur niveau de préparation, d’entraînement et de réactivité qui permet d’agir vite et d’aller droit au but. Tout cela montre la cohérence des efforts que nous avons consentis. Ces efforts, nous ne devons pas les relâcher. »
Le relâchement – ou pas – se lira dans les prochains budgets et surtout dans les engagements des candidats à la présidence de la République. Compte tenu de l’état actuel de l’outil de défense, un gain financier immédiat serait suivi, à brève échéance, de conséquences graves pour ses capacités et sa cohérence. La France possède « un mécanisme d’horlogerie que très peu de pays sont capables de réaliser », rappelle Édouard Guillaud.
Rafale Marine et Hawkeye sur le porte-avions Charles de Gaulle
crédits : EMA
13/10/2011 MER et MARINE
Le compte rendu des auditions du ministre de la Défense et du Chef d'état-major des armées par la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, intervenues les 4 et 5 octobre, permettent de dresser un premier bilan des opérations françaises en Libye. Défense aérienne, attaque au sol, reconnaissance, surveillance, ravitaillement en vol... Du 19 mars au 30 septembre, les avions de l'armée de l'Air et ceux de la Marine nationale (le groupe aérien du Charles de Gaulle et les avions de patrouille maritime) ont réalisé environ 4500 sorties, soit 20.000 heures de vol, représentant 25 % des sorties de la coalition et 35% des missions offensives. Les appareils français se sont attribués 20% des frappes réalisées contre les forces du colonel Kadhafi, avec plus de 750 objectifs militaires détruits. De son côté, le groupe aéromobile (une quinzaine de Tigre, Gazelle et Puma) embarqué successivement sur les bâtiments de projection et de commandement (BPC) Mistral et Tonnerre a été des plus actifs. Au 30 septembre, les hélicoptères de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT), appuyés par deux hélicoptères Caracal de l'armée de l'Air, ont conduit depuis les BPC une trentaine de raids et détruit pas moins de 550 objectifs, soit 90% des frappes de la coalition réalisées par les hélicoptères, les 10% restant ayant été effectués par les Apache britanniques du porte-hélicoptère HMS Ocean.
Le groupe aéronaval avec le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)
Le HMS Ocean et le BPC Tonnerre (© : ROYAL NAVY)
Gazelle sur un BPC (© : EMA)
Rafale Marine au catapultage (© : EMA)
Rafale Air avec Scalp EG (© : SIRPA AIR)
Mirage 2000 avec bombes GBU (© : EMA)
AASM (© : SAGEM)
Impressionnante dépense de munitions, dont 3000 obus de marine
Côté munitions, le ministère de la Défense a fait preuve d'une parfaite transparence devant les députés. Toujours au 30 septembre, les avions français avaient largué 950 bombes, 225 Armements Air-Sol Modulaires (AASM) et 15 missiles de croisière Scalp EG. Ce dernier, mis en oeuvre depuis les Rafale Air et Rafale Marine, a été employé pour la première fois au combat, de même que l'AASM à guidage infrarouge. Pour leur baptême du feu à partir d'un BPC, les hélicoptères de l'ALAT ont, quant à eux, lancé quelques 431 missiles anti-char Hot.
Et, avec ses canons, la Marine nationale n'est pas en reste. L'artillerie principale de ses frégates et avisos (types Horizon, F70 AA, F70 ASM, La Fayette et A69) a tiré pas moins de 3000 obus de 100mm et 76mm. « L'utilisation de ces munitions a respecté nos stocks, mais ils devront être recomplétés. Il n'y a pas de problème, sauf à ce que nous ayons rapidement besoin d'une grande quantité de munitions », a précisé le ministre de la Défense.
Tir de 76mm sur une frégate Horizon (© : MARINE NATIONALE)
Soute à munitions d'une frégate Horizon (© : MARINE NATIONALE)
La flotte aux premières loges
Déjà déployée au large de la Libye avant le déclenchement des attaques, la Marine nationale a joué, depuis le début de l'opération Harmattan, un rôle très important. Profitant de la liberté d'action dans les eaux internationales, ses frégates, notamment les nouvelles unités de défense aérienne du type Horizon (Forbin et Chevalier Paul) ont participé immédiatement à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne. Arrivé sur zone le 22 mars, le porte-avions Charles de Gaulle (qui n'est rentré à Toulon que le 12 août) a pu, grâce à son groupe aérien embarqué, intervenir très vite et au plus près des côtes pour soutenir l'action des forces aériennes basées à terre (avions de l'armée de l'Air), le temps que celles-ci puissent se rapprocher du théâtre d'opération. « Cet équipement a prouvé son utilité en Libye, lors de la phase des frappes aériennes, préalablement à celle de l'intervention des hélicoptères », note le Chef d'état-major des Armées, l'amiral Edouard Guillaud, qui connait d'ailleurs bien le CDG pour en avoir été le commandant de 1999 à 2001. Le concept des BPC a, lui aussi, démontré de façon éclatante sa pertinence. Bâtiments très polyvalents livrés en 2006 et 2007, les Mistral et Tonnerre, qui seront rejoints en 2012 par le Dixmude, peuvent servir aux opérations amphibies avec leurs engins de débarquement, de porte-hélicoptères d'assaut, de navires de commandement et d'hôpitaux flottants. « Nous avons pu apprécier l'extrême utilité de cet équipement dans l'opération Harmattan », a affirmé Gérard Longuet.
Le BPC Mistral au large de la Libye (© : EMA)
Un Tigre du groupe aéromobile (© : EMA)
Assurant la protection du porte-avions et du BPC, tout en faisant respecter l'embargo maritime et l'interdiction aérienne, les frégates et avisos ont été essentiels pour maîtriser l'espace aéromaritime. Leur intervention a notamment permis de protéger le port de Misrata contre plusieurs attaques des forces navales kadhafistes, tout en pilonnant les unités côtières avec leur artillerie principale, ce qui n'était pas arrivé depuis le Liban, au début des années 80. « Nos navires ont procédé avec succès à des tirs contre des cibles à terre, ce qui n'avait pas été fait depuis plusieurs dizaines d'années. Ils ont ainsi détruit des véhicules en mouvement mais ont également essuyé des tirs de canons et de missiles », a précisé lors de son audition l'amiral Edouard Guillaud. Harmattan a d'ailleurs provoqué un regain d'intérêt pour l'artillerie navale, au point que la possibilité de doter certaines des nouvelles frégates multi-missions (FREMM) d'un calibre supérieur (127mm au lieu du 76mm) est de nouveau envisagé.
Le déploiement au large de la Libye, durant de nombreux mois, de la Task Force 473 a, par ailleurs, montré l'impérieuse nécessité de disposer du soutien logistique offert par une flotte de bâtiments de ravitaillement. Et cela tombe bien puisque cette capacité, vieillissante, devra être renouvelée dans les prochaines années. Enfin, d'autres unités de la marine se sont illustrées, mais plus discrètement, comme les avions de patrouille maritime Atlantique 2 et les sous-marins nucléaires d'attaque. Ils ont, notamment, contribué au recueil de renseignements, indispensable pour une telle action.
Ravitaillement d'un BPC (© : MARINE NATIONALE)
Un Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)
Un SNA français (© : MARINE NATIONALE)
« Aucune armée ne détient seule la capacité de résoudre une crise
Qu'il s'agisse du ministre ou du CEMA, le premier bilan de l'opération Harmattan est considéré comme très positif. « Nos armées ont participé à tous les volets de l'opération : l'embargo maritime, l'interdiction de survol du territoire libyen et la protection des populations - ce dernier volet étant celui qui a provoqué le plus de discussions diplomatiques. De façon inédite et sans préavis, nous avons engagé nos trois armées, ainsi que toutes leurs composantes, soit plus de 40 aéronefs, 20 hélicoptères, une dizaine de bâtiments de combat et de soutien, dont le groupe aéronaval et un bâtiment de projection et de commandement (BPC). Au total, 25 bâtiments se sont succédé pendant sept mois pour assurer la permanence des opérations maritimes », souligne le CEMA, qui est revenu sur certains enseignements, ou confirmations, apportées par l'intervention en Libye. Devant les députés de la Commission de la Défense, l'amiral a notamment insisté sur la complémentarité des différentes armées et la nécessité d'une bonne préparation : « Aucune armée, de l'air, de terre ou de mer, ne détient seule la capacité de résoudre une crise. C'est leur complémentarité et la combinaison de leurs moyens qui donne de l'efficacité à l'action militaire. C'est aussi leur niveau de préparation, d'entraînement et de réactivité qui permet d'agir vite et d'aller droit au but. Nous avons ainsi assisté au retour des opérations combinées, au sens où on l'entend depuis la Seconde Guerre mondiale, exigeant un mécanisme d'horlogerie que très peu de pays sont capables de réaliser. C'est la grande leçon de l'intervention en Libye ».
Mirage 2000 (© : EMA)
Ravitaillement en vol (© : EMA)
Super Etendard Modernisés sur le Charles de Gaulle (© : EMA)
Gazelle sur un BPC (© : EMA)
Frégates françaises (© : MARINE NATIONALE)
Au large de la Libye (© : MARINE NATIONALE)
Et l'amiral de poursuivre : « Il faut toujours se souvenir qu'une capacité ne se réduit jamais à des équipements. Elle s'adosse à une doctrine, à une organisation, à un soutien. Elle n'existe que parce que des soldats sont recrutés, formés et entraînés pour servir un système d'armes. C'est tout le sens du décret de 2009, préparé par mes deux prédécesseurs et qui donne au chef d'état-major des armées le pouvoir de mettre en cohérence les différents piliers qui structurent une capacité. Tout cela montre la cohérence des efforts que nous avons consentis, et ces efforts nous ne devons pas les relâcher ». L'amiral Guillaud a, enfin, relevé la « réactivité de (la) chaîne décisionnelle, pas seulement militaire, (qui) a représenté un atout dans la gestion de crises ». Selon le CEMA : « En discutant avec mes homologues italien, britannique, allemand ou américain, je constate que nous avons atteint une forme d'équilibre que peu de démocraties ont trouvée. Cela donne au chef des armées une grande capacité d'action tout en renforçant le contrôle parlementaire de nos engagements extérieurs. Sans cet équilibre, sans la décision du Président de la République, prise le 19 mars dernier, d'engager nos moyens aériens, les chars de Kadhafi seraient rentrés dans Benghazi ».
L'OTAN aux commandes (© : EMA)
Une occasion manquée pour l'Europe, notamment au niveau maritime
Déclenchées par la France et la Grande-Bretagne afin de protéger les populations libyennes, l'intervention militaire a été menée sous mandat de l'ONU et plus précisément suite à l'adoption, par le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 26 février et le 17 mars, des résolutions 1970 et 1973. Depuis le 31 mars, l'engagement militaire international est passé sous commandement de l'OTAN, qui vient de prolonger de trois mois son engagement. Pour beaucoup, l'Union européenne, encore divisée, a raté une nouvelle fois, avec la Libye l'occasion d'agir. Interrogé sur la question lors de son audition, l'amiral Guillaud en convient : « La politique européenne de sécurité et de défense commune (PSDC) a incontestablement manqué l'occasion de jouer un rôle. Nous étions un certain nombre de pays, dont le Royaume-Uni, à estimer que la mise en oeuvre de l'embargo maritime pouvait être assurée directement par l'Union européenne. Il suffisait de changer le pavillon des navires et d'augmenter de cinq membres l'état-major d'Atalante (opération aéronavale européenne de lutte contre la piraterie créée fin 2008 avec un QG en Grande-Bretagne, ndlr). L'OTAN et les États-Unis étaient d'accord. Mais la Haute représentante n'a pas saisi la balle et la microstructure militaire de l'Union a estimé que proposer cette solution ne ressortait pas de son mandat. Il ne faudrait pas manquer la prochaine occasion ».
Le Forbin escortant le Charles de Gaulle (© : MARINE NATIONALE)
Achever la mission et se reconstituer en 2012
L'engagement français en Libye, où les derniers bastions kadhafistes sont acculés par les forces de l'opposition soutenues par les moyens de l'OTAN, a bien évidemment un coût financier. « Les surcoûts au 30 septembre sont estimés entre 330 et 350 millions d'euros, ce qui conduit à une estimation de l'ordre de 430 si l'opération est prolongée jusqu'au 31 décembre. Mais nous assistons à une réduction du tempo des opérations ; aujourd'hui nous ne tirons plus que trois ou quatre bombes ou missiles par jour. La poche de Syrte devrait être bientôt réduite et il ne relève pas de notre mandat de combattre auprès du conseil national de transition libyen », indiquait le CEMA le 5 octobre. La veille, le ministre de la Défense précisait que le dispositif militaire serait maintenu aussi longtemps que nécessaire : « L'intervention en Libye se poursuivra tant qu'il y aura des risques d'affrontement entre les troupes ; à ce stade, il n'en reste que de façon résiduelle. Pour l'ensemble de la Libye, nous devrions régler cette question dans quelques semaines ; il ne s'agit plus que de traiter quelques points de résistance identifiés pouvant gêner les populations civiles ».
Alors que la fin des opérations en Libye semble proche, les militaires vont devoir, après l'important effort consenti, se remettre en ordre de bataille. Reconstitution des stocks de munitions, entretien de matériels très sollicités, rattrapage du retard pris dans les programmes de formation, notamment des pilotes de l'aéronavale... « Nous devrons reconstituer certaines de nos capacités. Ainsi, l'opération Harmattan aura consommé environ 1000 bombes, 600 missiles, 1500 roquettes, sans compter des milliers d'obus de différents calibres. Il nous faut avancer ou compléter des opérations de maintenance pour redonner du potentiel à nos matériels, rattraper un certain nombre de retards pris en matière de qualification des pilotes les plus jeunes - les pilotes les plus expérimentés étant engagés dans des combats, ils ne peuvent participer à l'instruction », note le CEMA.
Mirage 2000 (© : EMA)
« Nous sommes très bon marché »
D'après l'amiral Guillaud, le coût des opérations extérieures menées cette année se décline ainsi : « Les interventions s'élèvent à environ 40 millions d'euros dans l'ex Yougoslavie, à 90 millions au Tchad, à un peu moins de 80 millions au Liban, de 500 à 520 millions en Afghanistan, et pourraient atteindre 430 millions en Libye au 31 décembre prochain. Atalante représente une trentaine de millions et Licorne, en Côte d'Ivoire, 65 millions. Le reste des opérations coûte au total de l'ordre de 50 millions d'euros ». Les interventions ayant été très nombreuses cette année, le surcoût des OPEX est estimé à 1.3 milliard d'euros. Mais, précise le CEMA, « hors opération Harmattan, les surcoûts des OPEX se stabilisent par rapport aux années antérieures, pour un montant de l'ordre de 870 millions d'euros, contre 630 millions provisionnés et reconduits ». Et l'amiral d'en profiter, devant les députés, pour tirer au salve contre les comptables du ministère de l'Economie : « Certains disent, notamment à Bercy, que nous coûtons cher. Mais si l'on fait une comparaison avec d'autres pays, il apparaît que nous sommes très bon marché ».
Frégate du type La Fayette au large de la Libye (© : EMA)
11 Octobre 2011 par Jean-Dominique Merchet
Lors de son audition devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale, le 4 octobre, le ministre de la Défense a donné des précisions sur les munitions utilisées par les armées françaises durant la campagne de Libye. "Les avions ont largué 950 bombes et tiré 240 missiles air-sol, dont 15 SCALP et 225 A2SM. Les hélicoptères ont lancé 431 missiles HOT dont notre armée est dotée depuis des années. Des frappes à terre ont également été délivrées par des bâtiments de la marine, soit 3 000 obus de 100 et 78 millimètres". Il convient d'ajouter les obus tirés par les hélicoptères de combat dont le chiffre n'est pas précisé.
L’utilisation de ces munitions a respecté nos stocks, mais ils devront être recomplétés, a ajouté le ministre. Il n’y a pas de problème, sauf à ce que nous ayons rapidement besoin d’une grande quantité de munitions".
photo Reuters
06/10/2011 Michel Cabirol – LaTribune.fr
Les forces françaises ont utilisé 4.621 munitions, dont quinze missiles de croisière Scalp, pour l'opération Harmattan, selon le ministre de la Défense, Gérard Longuet.
On en sait plus sur la quantité de munitions utilisées en Libye par les forces françaises. Des informations jusqu'ici tenues secrètes. Lors de son audition à l'Assemblée nationale mardi, qui n'était pas ouverte à la presse, le ministre de la Défense Gérard Longuet a révélé aux députés de la commission de la défense le nombre de missiles et bombes tirés par les forces françaises engagées sur le théâtre d'opération Harmattan.
Selon des sources concordantes, interrogées par latribune.fr, 240 missiles, dont 15 missiles de croisières Scalp (au prix unitaire de 626.000 euros hors taxe selon un rapport du ministère de la Défense) et 225 bombes de précision AASM (350.000 euros selon une estimation du site web lepoint.fr), ont été tirés par les Mirage et Rafale de l'armée de l'air, a indiqué le ministre de la Défense.
En outre, ils ont déversé sur les cibles libyennes 950 bombes américaines à guidage laser GBU de divers types (GBU-12 de 250 kilos, des bombes GBU-24 de 500 kilos, et des GBU-49), dont le coût est estimé entre 70.000 et 90.000 dollars (entre 52.100 et 67.000 euros). Enfin, les hélicoptères de l'aviation légère de l'armée de Terre (Alat) ont utilisé 431 missiles air-sol Hot (40.000 euros pièces) et la Marine a tiré 3.000 obus.
Selon Gérard Longuet, la consommation de ces munitions est "compatible avec nos stocks". Le ministère de la Défense a prévu de reconstituer les stocks de missiles et bombes.
Au total, les surcoûts de l'opération Harmattan ont atteint entre 300 et 350 millions d'euros (primes, munitions...) pour vaincre les troupes du colonel Kadhafi.
03/10/2011 Armée de Terre
Organisé aux écoles militaires de Saumur, le 7e forum du renseignement de l’armée de Terre se tiendra du 4 au 6 octobre 2011.
Rendez-vous annuel de la communauté renseignement, cette manifestation s’ouvre cette année encore aux autres armées et à la gendarmerie. Plus de 150 participants sont attendus pour ce forum, placé sous l’autorité du général de corps d’armée Bertrand Clément-Bollée. Plusieurs industriels y présenteront du matériel et des programmes en cours : Elexo, St Frères, MBDA, Gore, Inéo, Thalès, EADS, Euriware.
Les tables rondes aborderont la planification de la recherche multi capteurs, la complémentarité technique des différents types de capteurs ou la robotisation des capteurs.
Au programme également, exposés et présentations de matériel de certaines unités renseignement de l’armée de Terre.
Le BPC Mistral au large de la Libye début septembre
crédits : MARINE NATIONALE
19/09/2011 MER et MARINE
Il n'y en avait jamais eu autant sur le pont ! Une très belle image, diffusée par l'Etat-major des Armées, montre le bâtiment de projection et de commandement Mistral avec pas moins de 15 hélicoptères sur le pont d'envol. La photo a été prise au large de la Libye, où le Mistral a été engagé cet été dans le cadre de l'opération Harmattan/Unified Protector. A ce titre, il embarquait un groupe aéromobile fort d'une vingtaine d'hélicoptères, engagés depuis le mois de juin contre les forces fidèles au colonel Kadhafi. L'image de l'EMA permet de bien apprécier la vaste surface offerte par le pont d'envol, qui s'étale sur 5200 m². Y sont présents deux Caracal, trois Puma/Cougar, deux Tigre et huit Gazelle de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT) et de l'armée de l'Air. A l'instar d'un porte-avions, on peut remarquer que le pont peut, sans difficulté, servir à parquer de nombreuses machines, sans pour autant interrompre les opérations aériennes, grâce à la présence de six spots d'appontage. On notera que les BPC ont été conçus pour mettre en oeuvre, sur le papier, 16 hélicoptères lourds comme les Tigre et NH90, qui peuvent tous être logés dans un vaste hangar 1800 m² relié au pont d'envol par deux ascenseurs, dont un (à l'arrière), peut accueillir simultanément plusieurs machines. Mais, en réalité, la capacité d'emport en hélicoptères est supérieure à 16 machines, comme le démontre Harmattan, surtout avec de petits appareils comme les Gazelle.
Caracal sur un BPC (© : EMA)
Gazelle et Tigre dans le hangar d'un BPC (© : EMA)
On notera que les opérations en Libye constituent le premier vrai baptême du feu pour les BPC, dont les deux premiers exemplaires, les Mistral et Tonnerre, ont été livrés en 2006 et 2007 par DCNS (le Dixmude entrera en service début 2012). Jusqu'ici, ces bâtiments conçus pour être très polyvalents avaient largement démontré leurs capacités pour les opérations de débarquement, à l'occasion de nombreux exercices, mais aussi dans le cadre de missions humanitaires ou d'évacuation de ressortissants (notamment au Liban en 2006). Cette fois, c'est la capacité à projeter depuis la mer et assurer le soutien d'une force aéromobile puissante qui, aux dires des militaires français, a été brillamment prouvée.
Un CTM embarqué par le Tonnerre (© : EMA)
CTM mis en oeuvre depuis le Tonnerre (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
EDA-R (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Longs de 199 mètres pour un déplacement de 21.500 tonnes à pleine charge, les BPC du type Mistral peuvent, en plus de leurs moyens aéronautiques, mettre en oeuvre quatre chalands de transport de matériel (CTM) ou deux catamarans de débarquement du type EDA-R. Leurs garages peuvent abriter au moins 70 véhicules, dont 13 chars lourds comme les Leclerc, alors que les logements son conçus pour héberger, sur une période assez longue, 450 hommes en plus de l'équipage (180 marins). Ces « passagers » peuvent être des soldats, mais aussi des membres d'un état-major embarqué. En effet, les BPC, comme c'est le cas actuellement au large de la Libye, peuvent être gréés en navires amiraux. Dotés de puissants moyens de communications et disposant d'un vaste PC de 800 m² reconfigurable pouvant accueillir 150 opérateurs, ces navires peuvent parfaitement coordonner une opération interarmées et multinationale de grande envergure. Différentes manoeuvres, notamment dans le cadre de l'OTAN, ont permis de qualifier cette capacité très précieuse. Enfin, les BPC peuvent servir d'hôpitaux flottants grâce à un espace médical de 750 m² doté de deux blocs opératoires et 69 lits d'hospitalisation. En cas de besoin, cet hôpital peut être agrandi en récupérant de la place dans le hangar, situé à proximité. Dans le cas d'opérations humanitaires, notamment suite à une catastrophe naturelle ayant endommagé les infrastructures portuaires, cette capacité est très utile, d'autant qu'elle est renforcée, en matière d'acheminement et d'évacuation des blessés, par les moyens aéronautiques et amphibies dont disposent les navires.
Pour mémoire, la France doit se doter, à la fin de la décennie, d'un quatrième bâtiment de ce type. La Russie a également retenu le concept du BPC. Deux unités, adaptées aux besoins russes, seront livrées en 2014 et 2015, deux bâtiments supplémentaires étant prévus.
Les BPC Mistral et Tonnerre (© : MARINE NATIONALE)
16 septembre 2011 Par BPC Tonnerre – Marine Nationale
Entre le 9 et le 10 septembre 2011 s’est opéré le transfert des moyens d’action du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral vers le Tonnerre. Les deux sisterships se sont retrouvés au large de la Sicile, l’un quittant la Libye et le second quittant le port de Toulon.
Dès le 9 septembre au matin, les Puma, Tigre et Gazelle du groupe aéromobile ont quitté le pont d’envol du Mistral pour celui du Tonnerre, afin de commencer les premières norias de matériel. Pendant deux jours particulièrement denses, 14 rotations de chalands de transport de matériel (CTM) et 25 appontages d’hélicoptères sur le Tonnerre se sont succédés selon une mécanique parfaitement rodée. Au total, 100 tonnes d’outillage, de munitions et de pièces de rechange ont été transférées.
Le CA Dupuis, commandant la Task Force 473, a transféré sa marque le 10 septembre avant l’appareillage du Tonnerre vers la zone d’opération Harmattan. Le Tonnerre désormais fort de près de 600 militaires, rejoint le théâtre libyen afin d’assurer la continuité de l’engagement français en Libye, dans le cadre de la résolution de l’ONU.
09.09.2011 Armée de Terre
La 9e université d’été de la Défense (UED) s’est tenue les 5 et 6 septembre 2011 à Bruz dans le centre d'expertise de la direction générale de l’armement (DGA).
Parmi les 14 stands de l’UED 2011, l’armée de Terre a présenté le système de drone tactique intérimaire (SDTI), l'hélicoptère Tigre, un petit véhicule protégé (PVP) équipé d'un brouilleur d’engins explosifs improvisés (IED), le fantassin à équipement et liaisons intégrés FÉLIN , un véhicule blindé de combat de l’infanterie (VBCI) et un alerteur UMF (détection de tirs de roquettes).
Le 2e régiment de dragons NBC (2e RD-NBC) de Fontevraud était également présent.
Dans son discours de clôture, monsieur Gérard Longuet, ministre de la Défense et des anciens combattants, a déclaré : « le président de la République s’est personnellement impliqué après la tragédie d’Uzbin pour veiller à ce que nos combattants aient les meilleurs outils. […] Avec le système Félin, le VBCI, le VAB TOP, le CAESAR et le véhicule d’ouverture d’itinéraire… nous sommes au rendez-vous de la modernité avec cette obligation de s’adapter en permanence ».
La 9e édition a inauguré le « Post-Université » : Sagem Industries a ouvert les portes de son centre de production de Fougères où sont produits et intégrés les équipements électroniques du système FÉLIN.
8 Sep 2011 By PIERRE TRAN DefenseNews
PARIS - The Direction Générale de l'Armement (DGA) has ordered a further 200 small armored vehicles from Panhard, boosting a previous contract for 933 units, the procurement office said in Sept. 8 statement.
"The Direction Générale de l'Armement (DGA) ordered from Panhard General Defense Sept. 6, 2011, 200 PVP for the Army," the procurement office said.
The PVP is the Petit Véhicule Protegé, an armored four-wheel-drive vehicle that can be fitted with a 7.62mm machine gun on a remote-operated turret.
The new batch of vehicles will be delivered in 2012. The last of the 933 units ordered in 2004 will be produced in December of this year, the DGA said.
No financial details were available.
The PVP has been deployed in Lebanon and Afghanistan.
Production of the PVP at two Panhard sites has so far generated 1 million hours of work, the DGA said.
source defense.gouv.fr
08/09/2011 Direction générale de l'armement
La Direction générale de l’armement (DGA) a commandé à Panhard General Defense, le 6 septembre 2011, 200 PVP destinés à l’armée de terre. Cette commande s’ajoute au marché initial de 933 PVP passé en 2004 et dont le dernier exemplaire sera produit en décembre 2011. Ces 200 PVP supplémentaires seront livrés en 2012.
Le PVP est un véhicule 4x4 moderne, équipant les cellules de commandement des unités d’artillerie et de génie, ainsi que certaines unités spécifiques de l’infanterie parachutiste et alpine, de la circulation et du renseignement. Aérotransportable, blindé et très mobile, il peut transporter jusqu’à 4 passagers. Il dispose d’une mitrailleuse de 7,62 mm qui, pour certains emplois, est installée sur un tourelleau téléopéré de l’intérieur du véhicule. Le PVP est déployé au Liban depuis fin 2009 et en Afghanistan depuis début 2010.
Les PVP sont produits sur les 2 sites industriels de Marolles-en-Hurepoix (Essonne) et Saint-Germain-Laval (Loire). Le programme PVP a représenté jusqu’à présent un total d’environ un million d’heures de travail pour Panhard et ses sous-traitants.
Nicolas Sarkozy a réuni un conseil de sécurité à l’Elysée, à l’issue du défilé sur les Champs-Elysées, jeudi 14 juillet 2011, au cours duquel le chef d'état-major de l'armée de terre a été mandaté pour définir de nouvelles mesures de sécurité, suite au décès de plusieurs soldats français en Afghanistan.
En pleines célébrations de la Fête nationale, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a réuni un conseil de sécurité à l'Élysée suite aux décès de cinq soldats français, tués dans un attentat à la bombe survenu dans la province de Kapisa, mercredi 13 juillet, puis d’un commando marine, qui a perdu la vie au cours d’un accrochage dans la vallée d’Alasay, jeudi 14 juillet, en Afghanistan
A l’occasion d’une conférence de presse, qui s’est tenue à l’hôtel de Brienne à Paris, Gérard Longuet, ministre de la Défense, accompagné de l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, a annoncé la décision prise au cours de cette réunion exceptionnelle de confier au général Elrick Irastorza, chef d’état-major de l’armée de terre, la responsabilité de définir de nouvelles mesures de sécurité.
Le général Elrick Irastorza doit se rendre « sur place immédiatement » pour pouvoir y déterminer les moyens de renforcer la sécurité des troupes françaises déployées sur ce théâtre d’opérations, a déclaré le ministre, alors que le chef de l’Etat vient de confirmer le retrait progressif des forces armées françaises d’Afghanistan.
Gérard Longuet a insisté sur la nécessité de soutenir les forces de sécurité afghanes, pour « ne pas affaiblir les zones où nous avons crée un climat de sécurité » et « utiliser tous les moyens et méthodes » pour poursuivre cette sécurisation du territoire afghan.
« L’objectif c’est la sécurité et la sécurité, c’est la consolidation des forces de sécurité de l’Etat de droit. Nous devons concevoir, dans cette perspective de transition, l’optimisation de nos moyens », a-t-il en effet rappelé.
Les propositions du général Elrick Irastorza sont attendues « d’ici la fin de la semaine prochaine ».
Sur le pont du porte-avions Charles de Gaulle
crédits : EMA
08/07/2011 MER et MARINE
Après le pic d'activité enregistré entre le 23 et le 30 juin (près de 290 sorties et une centaine d'objectifs traités), les forces aériennes et aéronavales françaises sont revenues à un rythme d'activité plus conforme avec celui des semaines précédentes. En tout, du 30 juin 6h au 7 juillet 6h, les aéronefs tricolores ont mené à bien 249 sorties, soit environ 35 quotidiennement (pour moitié des missions d'attaques au sol). Le dispositif militaire français assure toujours près de 25% des sorties de l'OTAN et un tiers des sorties d'attaque au sol.
Depuis le porte-avions Charles de Gaulle et les bases terrestres, les avions ont réalisé 114 sorties d'attaques au sol (Rafale Air, Mirage 2000-D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale Marine et Super-Etendard Modernisés), 52 sorties de reconnaissance (Rafale Air, Mirage F1 CR et Rafale Marine / Reco NG), 22 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar), 15 sorties de contrôle aérien (E-3F et E-2C Hawkeye), ainsi que 25 sorties de ravitaillement (C135 et Rafale Marine). Pour leur part, la vingtaine d'hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma du groupe aéromobile embarqué sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre a mené à bien 21 sorties.
Gazelle sur le Tonnerre (© : EMA)
Selon l'Etat-major des Armées, l'ensemble de ces opérations a permis de neutraliser environ 80 objectifs, dont une cinquantaine de véhicules militaires (véhicules blindés, chars, camions de transport) dans les régions de Zlitan, Syrte, Misrata et Brega ; une vingtaine d'infrastructures (poste de commandement, systèmes de communication militaires et check point) dans les régions de Zlitan et Brega; ainsi qu'une dizaine d'éléments de la chaîne artillerie (positions d'artillerie et d'observation, pièces d'artillerie, lance roquettes multiples) dans les régions de Tripoli, Zlitan et Brega.
Concernant le groupe aéronaval, toujours articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, on notera que les frégates Guépratte et Jean de Vienne ont été remplacée par le Georges Leygues, rentré à Toulon fin juin après avoir mené à bien la mission Jeanne d'Arc 2011 avec le BPC Mistral. Ce dernier devrait d'ailleurs appareiller dans les prochains jours afin d'intégrer l'opération Harmattan/Unified Protector et remplacer le Tonnerre.
L'équipage du CDG forme le mot « Harmattan » le 30 juin (© : MARINE NATIONALE)
crédits : EMA
04/07/2011 MER et MARINE
Le dispositif militaire français a engagé en Libye dans le cadre de l'opération Harmattan/Unified Protector a connu du 23 au 30 juin sa plus forte activité hebdomadaire depuis le début des frappes, le 19 mars dernier. Le groupe aéronaval, le groupe aéromobile et les avions de l'armée de l'Air déployés depuis les bases métropolitaines et en Crète ont réalisé 289 sorties (soit environ 40 par jour) et neutralisé une centaine d'objectifs (contre 250 sorties et une soixantaine de cibles neutralisées la semaine précédente). La hausse d'activité est significative pour le groupe aéromobile. Ainsi, la vingtaine d'hélicoptères Gazelle, Tigre et Puma de l'Aviation légère de l'armée de Terre (ALAT) embarquée sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre a mené à bien, en une semaine, 43 sorties, contre 31 la semaine précédente et 32 la semaine d'avant (les hélicoptères ont réalisé leur première mission dans la nuit du 3 au 4 juin).
Du côté de l'aviation, le rythme demeure très soutenu, avec 246 sorties. Ces missions se décomposent ainsi : 132 sorties d'attaques au sol (Rafale Air, Mirage 2000-D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale Marine et Super Etendard Modernisés), 50 sorties de reconnaissance (Rafale Air, Mirage F1 CR et Rafale Marine / Reco NG), 19 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar), 16 sorties de contrôle aérien (E3F et E2C Hawkeye ) et 29 sorties de ravitaillement (C135 et Rafale Marine).
Gazelle sur le Tonnerre (© : EMA)
Mirage 2000 (© : EMA)
Mirage F1 CR (© : EMA)
L'ensemble des moyens engagés a permis, entre le 23 juin 6h00 et le 30 juin 6h00, de neutraliser une centaine d'objectifs : Une soixantaine de véhicules militaires, véhicules blindés et chars dans les régions de Zlitan et Brega, une trentaine d'infrastructures militaires dans les régions de Zlitan et Brega, notamment des postes de commandement, et systèmes de communication ; ainsi qu'une dizaine de positions d'artillerie et d'observation dans les régions de Zlitan et Brega.
En mer, les moyens déployés par la Marine nationale demeurent très importants avec, notamment, le porte-avions Charles de Gaulle et le BPC Tonnerre, ce dernier devant être prochainement relevé par le Mistral. On notera que le 20 juin, le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne et le pétrolier ravitailleur (PR) Meuse sont venus ravitailler en noria le Tonnerre, ainsi que les frégates de défense aérienne Jean Bart et Chevalier Paul. Cette information de l'Etat-major des Armées contredit d'ailleurs celle de la marine voulant que la Marne ait pris la relève, le 18 juin, de la frégate La Fayette au sein de la mission Corymbe en Afrique de l'ouest. Sans doute une petite erreur dans les dates, la Marne ayant en toute logique fait un crochet par la Libye avant de partir vers le Sénégal.
Ravitaillement du Tonnerre par la Meuse (© : EMA)
Ravitaillement du Jean Bart par la Marne (© : EMA)
Le BPC Mistral hier, à son arrivée à Toulon
crédits : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE
28/06/2011 MER et MARINE
La mission Jeanne d'Arc 2011 a finalement été écourtée de deux grosses semaines. Hier, le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, ainsi que la frégate Georges Leygues, sont arrivés à
Toulon, où ils n'étaient pas attendus avant la mi-juillet. Ce retour anticipé s'inscrit dans un contexte opérationnel très chargé pour la Marine nationale, notamment en Libye. Il a donc été
décidé de rapatrier les deux bâtiments, qui ont notamment fait l'impasse sur l'escale de Safaga (Egypte) et le programme final initialement prévu en Méditerranée. « Le groupe est rentré plus tôt
pour être mis à disposition des opérations et répondre à d'éventuels besoins », explique-t-on au ministère de la Défense. En somme, le BPC Mistral devrait assurer, après une rapide
reconfiguration, la relève de son sistership, actuellement déployé avec un groupe aéromobile au large de la Libye. Ayant quitté Toulon le 17 mai, le Tonnerre embarque une vingtaine d'hélicoptères
Gazelle, Tigre et Puma, intervenant contre les forces du colonel Kadhafi depuis le 3 juin. La relève entre les deux BPC pourrait être menée en mer ou via une escale, par exemple en Crète,
l'objectif étant si possible de ne pas provoquer de rupture dans le dispositif à l'occasion du passage de témoin. L'armée de Terre en profitera sans doute pour, elle aussi, assurer des relèves de
personnel et de machines dans le groupe aéromobile. On rappellera qu'en mars, au début de la mission Jeanne d'Arc, le Mistral avait acheminé en Tunisie du fret humanitaire destiné aux populations
libyennes.
Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Le Georges Leygues, hier à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
Quatre mois entre Brest et Singapour
Parti le 28 février dernier de Brest, le groupe Jeanne d'Arc a remplacé, pour la seconde année consécutive, les anciennes campagnes du porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, désarmé en
2010. Désormais, c'est l'un des BPC de la marine qui assure la fonction de bâtiment école, en compagnie de la frégate Georges Leygues. Cette année, les deux navires ont embarqué, en plus de leurs
équipages, 135 élèves français et étrangers, ainsi que 30 instructeurs. « Premier déploiement de longue durée et premier contact avec les opérations, la Mission Jeanne d'Arc complète la formation
reçue à l' École navale et prépare les officiers-élèves et commissaires-élèves à leurs futurs responsabilités d'officiers de Marine: être un chef, un homme de la mer et un professionnel reconnu
dans son domaine. Pour devenir des chefs, les officiers-élèves ont pratiqué «sur le terrain» les responsabilités de chefs de service ou de secteurs. Au coeur de la vie embarquée, ils ont été
immergés dans les services pour apprendre aux côtés de leurs pères et se forger une stature d'officier », explique la Marine nationale. Mis progressivement en situation de responsabilité, les «
OE » ont pratiqué le quart en passerelle de navigation, en passerelle aviation, au central opérations ou encore en machine appris, sur une longue mission, tout en apprenant à encadrer des
équipes. Après quatre mois de déploiement, 244 présentations au ravitaillement à la mer, 67 exercices d'évolution tactiques et 40 exercices de secours d'homme à la mer ont, notamment, été
réalisés. La mission est aussi une découverte du monde et des enjeux géostratégiques. Le Mistral et le Georges Leygues ont, ainsi, réalisé des escales à Limassol, Djeddah, Djibouti, Mascate, Khor
Fakkan, Abu Dhabi, Cochin, Singapour, Port Kelang, Malé et de nouveau Djibouti, avant de rentrer en métropole. « Pour devenir des représentants de l'engagement de la France dans le monde, 29
conférences ont été organisées aux profits des officiers-élèves, conduites en mer ou en escale, par des diplomates, des ambassadeurs de France à l'étranger, des officiers généraux ou encore des
dirigeants d'entreprise, en français ou en anglais. Grâce à cela, ils sont aujourd'hui capables de comprendre et d'expliquer la présence et l'action de la France dans les zones traversées et d'en
percevoir la dimension maritime. La rencontre avec les populations et les forces armées des pays visités leur ont permis de mesurer concrètement la complexité et la richesse du monde dans lequel
ils évolueront, demain ».
Enfin, on rappellera que cette mission s'inscrit dans un cadre interarmées avec la présence à bord d'un groupe tactique embarqué (GTE) et d'hélicoptères de l'Aviation légère de l'armée de Terre
(ALAT), complétés par un détachement Alouette III de la flottille 22S.
Si le retour à Toulon a été un peu précipité, l'arrivée du groupe Jeanne d'Arc s'est néanmoins faite dans la tradition : flamme de guerre à la mâture et officiers-élèves au poste de bande, sans
oublier les familles attendant sur le quai.
Le Mistral rentrant à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
AU LARGE DE LA LIBYE, LE 22 AVRIL. Le porte-avions « Charles de Gaule » entame son huitième moi en mer depuis un an. (AFP/ ALEXANDER KLEIN.)
20.06.2011 BRUNO FANUCCHI Le Parisien
Plus de 87 M€ : c’est ce qu’a déjà coûté à la France l’intervention militaire en Libye lancée il y a trois mois. Et les responsables militaires craignent que cette opération « dure plus longtemps que prévu ».
Avec 4000 hommes déjà déployés en Afghanistan, où un 62e soldat a été tué samedi, la France a-t-elle les moyens de participer simultanément à plusieurs guerres? Trois mois après le déclenchement, le 19 mars — alors que Kadhafi faisait bombarder son propre peuple — des frappes aériennes en Libye, la question se pose vraiment.
Certes, l’armée de l’air française a prouvé qu’elle avait la capacité, avec ses Rafale, d’« entrer en premier », comme s’en félicite son chef d’état-major, le général Paloméros. Mais tous les responsables militaires à Paris s’accordent pour reconnaître que cette opération libyenne « dure plus longtemps qu’initialement prévu ». Le colonel Kadhafi, qui fait le gros dos en appliquant la « stratégie du bunker », n’est pas encore vaincu… même si ses forces ont été très sérieusement endommagées. La France a-t-elle donc les moyens humains, matériels et surtout financiers de faire face à une guerre qui se prolongerait au-delà de l’été? Au risque de compromettre gravement les capacités opérationnelles de l’aviation et de l’aéronavale.
Des soldats sur tous les terrains
Le coût humain tout d’abord. Si la France a eu — en près de dix ans de guerre en Afghanistan — 62 morts et 476 blessés, elle n’a subi jusqu’à présent aucune victime en trois mois d’engagement militaire en Méditerranée et dans le ciel libyen. Entre le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions « Charles de Gaulle » et le BPC (bâtiment de projection et de commandement) « Tonnerre », qui transporte des hélicoptères, et les pilotes de l’armée de l’air mobilisés sur la base de Solenzara (en Corse) ou à La Sude (en Crète), près de 4000 militaires français participent aujourd’hui à l’opération Harmattan. Les chefs d’état-major de l’air comme de la marine tirent cependant la sonnette d’alarme : si la guerre se prolonge encore plus que de raison, ils auront rapidement des problèmes de « ressources humaines » et de « régénération des forces et du matériel ».
Un matériel parfois à bout de souffle
« La crise libyenne a eu le bon goût d’arriver en début d’année », mais dans cette opération Harmattan « nous sommes en train de bouffer le potentiel » de la Royale, observe ainsi l’amiral Forissier, chef d’état-major de la marine. Exemple, le porte-avions « Charles de Gaulle », à peine rentré d’une mission de plus de quatre mois dans l’océan Indien au large de l’Afghanistan, est reparti au premier coup de sifflet pour la Libye. Le porte-avions, rappelle l’amiral, « entame son huitième mois de mer » depuis un an et ne sera plus du tout opérationnel en 2012 s’il n’est pas rentré à Toulon, son port d’attache, avant la fin de l’été. C’est peu dire que les propos de ce chef militaire ont fait des vagues!
Il en va de même des hélicoptères qui sont déjà très largement mis à contribution sur des théâtres d’opérations difficiles comme en Afghanistan (13 machines), en Côte d’Ivoire récemment et, depuis deux semaines désormais, en Libye avec 18 machines sur le « Tonnerre » et une dizaine d’autres sur le groupe aéronaval depuis trois mois.
L’armée de terre qui, à l’exception des hélicos de l’Alat (son aviation légère), n’est pas engagée en Libye n’est cependant pas en reste. Elle a actuellement quelque 1800 véhicules en « opex » (opération extérieure) en Afghanistan, au Liban, au Tchad, en Côte d’Ivoire, Somalie et ailleurs. Dont un millier de blindés, parmi lesquels 800 VAB (véhicule de l’avant blindé) sont à bout de souffle et commencent à être remplacés petit à petit par des VBCI (véhicule blindé de combat d’infanterie) faisant leur apparition en Afghanistan.
Un surcoût financier considérable
L’argent, dit-on couramment, est le nerf de la guerre. Mais c’est justement lui qui risque de faire défaut rapidement car tout nouvel engagement militaire coûte cher à la nation. « Le coût journalier de l’opération Harmattan est estimé à un peu plus d’un million d’euros par jour. Le surcoût de la guerre en Libye, lié à la consommation des munitions et à la solde opex (NDLR : supérieure à la normale) attribuée à tous nos personnels projetés en Méditerranée ou à l’étranger, est déjà de 87 M€ en 80 jours d’opération », explique le général Pontiès, porte-parole adjoint de la Défense. L’officier dispose des dernières évaluations en la matière, arrêtées il y a déjà une dizaine de jours.
Un surcoût d’autant plus difficile à assumer que l’Afghanistan coûte lui aussi déjà plus d’un million d’euros par jour aux contribuables français. Et ce surcoût devrait aller en augmentant avec la montée en puissance des forces françaises au large de la Libye. S’il n’y a pas de problèmes de munitions, certaines d’entre elles, qui ont été expérimentées pour la première fois, coûtent très cher. A l’instar du missile air-sol de dernière génération Scalp, dont le coût unitaire est évalué entre 500000 et 800000 € et dont onze exemplaires ont déjà été tirés contre les forces de Kadhafi. Autre indicatif, une heure de vol d’un Rafale est de l’ordre de 13 000 €. Au total, l’addition est plus que salée.
June 14, 2011 By VMSB DEFESA Global
French Air Force owned Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé) aeronautics industrial workshop is upgrading undisclosed quantities of Aérospatiale (now EADS Eurocopter) Gazelle light support helicopters in service with the French Army (Armée de Terre) ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre) light aviation unit.
The modernization comprises the integration of IFF transponder (Identification Friend or Foe), SIT-ALAT terminal information system, armoured seats from AgustaWestland, NVG (Night Vision Goggles) compatible avionics lightings and a VHF (Very High Frequency) communications system.
The integration of SIT-ALAT system is already completed said a source to Defesa Global.
SIT-ALAT developed by Euroavionics Navigationssysteme GmbH & Co. KG integrates navigation, communication, and tactical information on one high-brightness display to improve tactical and situational awareness, and enhance flight safety.
ALAT operates several variants of the Gazelle helicopter including the SA 342 L1 AATCP (with MISTRAL fire and forget anti-tank missiles), SA 342 HOT (with HOT air to air missiles), SA 341 CANON (with a 20mm gun pod) and the SA 342 L1 with VIVIANE thermal camera.
France uses few SA 342 L1 Gazelle Viviane helicopters in Afghanistan.
Le président de la République a décidé l'envoi d'hélicoptères en Libye.
© Guillaume Bonnaud / PhotoPQR / Sud Ouest
26/05/2011 par Jean Guisnel Le Point.fr
Deux Tigre et treize Gazelle : telle est la composition de la flotte d'hélicoptères de combat envoyée vers la Libye.
Le porte-hélicoptères Tonnerre, parti de Toulon en fin de semaine dernière, emporte précisément deux hélicoptères Tigre dans la version HAP, la seule en dotation à ce jour dans l'armée française, chacun équipé d'un canon de 30 mm. Ces engins de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre) sont accompagnés de treize hélicoptères Gazelle, dans trois versions. À savoir une machine de commandement "lisse", c'est-à-dire non armée, le reste de la dotation étant réparti entre des Gazelle munis d'un canon de 20 mm et des Gazelle équipés de missiles antichars Hot et d'une caméra thermique Viviane. Celles-là même qui ont puissamment contribué à la chute récente de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, à Abidjan.
Outre ces appareils de combat, le Tonnerre emporte quatre hélicoptères de transport Puma destinés à récupérer des pilotes qui auraient dû se poser - accident ou tir adverse - sur le sol libyen. Ces derniers appareils ne sont pas destinés à la mission CSAR (Combat Search and Rescue - Recherche et sauvetage au combat), confiée par les Français aux hélicoptères spécialisés Caracal embarqués sur le Charles de Gaulle, mais à la mission Imex (Immediate Extraction), moins technique.
Londres intensifie son engagement
Le président de la République a décidé l'envoi des hélicoptères après avoir constaté que les frappes conduites depuis le 19 mars exclusivement par des avions de combat étaient arrivées à une forme de butée. Elles ne paraissent plus produire d'effets décisifs sur les forces fidèles au colonel Kadhafi. Non seulement celles-ci ont-elles appris quand l'Otan conduit ses missions, en laissant de longues plages horaires régulières sans mission au-dessus du territoire libyen, mais elles ont également adapté leurs moyens.
Elles les ont "desserrés" en dispersant les équipements lourds dont elles disposent encore et elles ont acquis - notamment en réquisitionnant les stocks de véhicules neufs chez les concessionnaires - des quantités de pick-up. Très mobiles, très rapides, ceux-ci sont difficilement attaquables par les avions tirant à distance de sécurité, mais devraient être beaucoup plus vulnérables aux frappes d'hélicoptères. Leur avantage majeur par rapport aux avions de chasse réside dans la précision de leur tir, y compris dans des situations imbriquées, en raison de leur proximité des cibles. Ils peuvent agir dans des conditions météo dégradées (mais pas en cas de vents de sable) et sont typiquement les plus utiles dans l'appui des troupes au sol, singulièrement pour les dégager d'une emprise ennemie.
Les autorités françaises n'ont en rien précisé les conditions dans lesquelles les hélicoptères de l'Alat interviendraient, mais une chose paraît certaine : ils ne le feront pas tout seuls. Londres devrait annoncer aujourd'hui l'appareillage de son navire d'assaut HMS Ocean, avec quatre hélicoptères d'attaque Apache dotés de missiles antichars Hellfire. Ils auront pour mission de sécuriser, à partir de la mer, une zone de 30 kilomètres de diamètre autour de la ville de Misrata.
Hélicoptère Tigre et, au second plan, un BPC du type Mistral
crédits : MARINE NATIONALE
24/05/2011 MER et MARINE
Tant pis pour l'effet de surprise. C'est Le Figaro, hier, qui a révélé l'information. Le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, dont nous vous annoncions mercredi dernier le déploiement sur le théâtre libyen, est parti avec des hélicoptères de combat. Il y a, à bord du BPC de la Marine nationale une douzaine d'appareils, dont des Tigre et apparemment des Gazelle de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Confirmant le déploiement d'hélicoptères de combat, Alain Juppé a indiqué hier qu'il s'agissait « de mieux adapter nos capacités de frappe au sol avec des moyens de frappe plus précis ». Opérationnel depuis 2009 et déployé depuis en Afghanistan, le Tigre est actuellement disponible dans sa version HAP (appui-protection). Dans cette configuration, l'hélicoptère peut délivrer jusqu'à 68 roquettes de 68 mm et peut mettre en oeuvre 4 missiles air-air Mistral. Il dispose, en outre, d'une tourelle de 30mm. L'an prochain, une version améliorée, le Tigre HAD (appui-destruction) doit être livrée, avec notamment une capacité d'emport de missiles air-sol Hellfire II.
La présence d'hélicoptères de combat en Libye va permettre de compléter les frappes réalisées par l'aviation et de débusquer les forces pro-Kadhafi, qui seront plus facilement détectables et neutralisables par les machines de l'ALAT.
Le HMS Ocean va rejoindre le Tonnerre
La France n'est pas la seule à avoir décidé de déployer des hélicoptères de combat en Libye. La Grande-Bretagne lui emboite le pas en mettant à profit la présence en Méditerranée de son groupe amphibie (Response Force Task Group - RFTG), composé du porte-hélicoptères HMS Ocean, du transport de chalands de débarquement HMS Albion, du TCD auxiliaire RFA Cardigan Bay, du pétrolier-ravitailleur RFA Wave Knight, du ravitailleur de combat RFA Fort Rosalie et de la frégate HMS Sutherland. Les Apache embarqués sur le HMS Ocean vont se joindre aux hélicoptères français, affirme la presse britannique, qui cite des sources ministérielles.
Depuis le 26 avril, date à laquelle le HMS Ocean a appareillé de Portsmouth, les Apache de l'Army Air Corps se sont rodés au combat depuis une plateforme navale. Récemment, ils ont notamment tiré au large de Gibraltar des missiles Hellfire et mis en oeuvre leurs canons de 30mm contre des cibles maritimes.
Pour Londres et Paris, l'emploi d'hélicoptères n'entre pas en contradiction avec la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui encadre l'intervention en Libye. « Nous sommes toujours dans la structe application des résolutions du Conseil de sécurité qui prévoit de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour protéger les populations », affirme le ministre français des Affaires Etrangères, qui précise que « protéger les populations, c'est aussi affaiblir les capacités militaires (du colonel Kadhafi) ».
La destruction de la flotte libyenne comme préalable à l'intervention ?
On notera que l'opération de grande ampleur menée vendredi et samedi dernier par l'OTAN contre les principales unités de la marine libyenne stationnées à Tripoli, Syrte et Al Khums peut être logiquement liée à l'arrivée sur zone des bâtiments de projection français et britanniques. Pour lancer un éventuel raid d'hélicoptères contre les forces pro-Kadhafi, les navires doivent, en effet, se rapprocher un minimum des côtes. En cela, la frégate du type Koni et les patrouilleurs du type Combattante II, avec leurs missiles antinavire SS-N-4 et Otomat, pouvaient faire peser une menace pour les porte-hélicoptères. Même si l'état général de la flotte libyenne laissait sans doute à désirer, que l'aviation (notamment le groupe aérien du porte-avions Charles de Gaulle) peut offrir une couverture aérienne efficace et que de nombreux bâtiments d'escorte sont présents dans le secteur, il est légitime de penser que les militaires n'ont voulu prendre aucun risque et on préféré « nettoyer » préalablement la zone.
Importantes capacités de débarquement
L'engagement des Tigre, Gazelle et Apache en Libye constitue une nouvelle étape pour l'opération Harmattan/Unified Protector. Certes, on ne peut pas encore parler d'intervention terrestre puisque les militaires font habilement remarquer que les hélicoptères interviendraient depuis la mer. Mais quand même, on en vient à jouer sur les mots et l'interprétation de la résolution 1973. Il est d'ailleurs intéressant de noter que cette dernière exclut le déploiement d'une « force étrangère d'occupation » au sol. Et qu'entend-t-on par « force d'occupation » ? Une intervention militaire sur l'ensemble du territoire ? Une opération dans la durée ? Un raid terrestre localisé, sur une courte période, entrerait-il dans ce cadre ? Comme on l'a vu avec les frappes aériennes, la fameuse résolution 1973 est, en réalité, assez floue et laisse d'importantes latitudes à l'OTAN. Il est donc permis de se demander si, in fine, on pourrait assister à un débarquement, opération que peut mener le Tonnerre, dont le radier, capable de contenir quatre chalands, n'est pas vide. En tout, le BPC peut embarquer 16 hélicoptères, 70 véhicules et plus de 450 hommes de troupe, ces moyens pouvant, par exemple, être facilement embarqués depuis la Crète.
Le RFTG britannique dispose, lui aussi, d'importantes capacités, les bâtiments de la Royal Navy embarquant déjà de nombreux hélicoptères (Apache, Lynx, Sea King), au moins huit chalands, des véhicules et plus de 600 commandos et Royal Marines. On notera aussi que les Américains, même s'ils se sont retirés de la partie offensive du dispositif en avril, pourraient, en cas de besoin, apporter une aide conséquente, non seulement via les bases aériennes italiennes, mais aussi grâce à l'arrivée très prochaine, en Méditerranée, d'un puissant groupe aéronaval. Le porte-avions USS George H.W. Bush est désormais au large de la Grande-Bretagne et va, rapidement, mettre le cap sur Gibraltar... Le dernier-né des porte-avions de l'US Navy est accompagné des croiseurs lance-missiles USS Gettysburg (CG 64) et USS Anzio (CG 68), ainsi que des destroyers lance-missiles USS Truxton (DDG 103) et USS Mitscher (DDG 57). On notera toutefois que Washington n'a donné aucune indication concernant une éventuelle implication dans la crise de ce groupe aéronaval lorsqu'il passera au large de la Libye. Mais les Etats-Unis se sont dits « engagé à protéger la population libyenne » à l'occasion hier d'une visite surprise, à Benghazi, du sous-secrétaire d'Etat chargé des affaires du Proche-Orient. Jeffrey Feltman, qui a de nouveau appelé au départ de Mouammar Kadhafi, a apporté son soutien au Conseil National de Transition (CNT), présenté comme un interlocuteur « crédible et légitime ».
En finir rapidement
Concernant le changement de tactique de la France et de la Grande-Bretagne, les états-majors, on le comprend bien, se montrent des plus discrets. Les militaires veulent garder toutes les options ouvertes et, en attendant d'éventuels développements, accentuent la pression sur le régime de Tripoli. A ce titre, l'apport d'une composante d'hélicoptères d'attaque sera peut être suffisante. Dans le cas contraire, il faudra peut être envisager d'autres options. Il est en tous cas certain que, côté politique, on commence à s'impatienter. Car cela fait maintenant plus de deux mois (les premières frappes ont été menées par les Français le 19 mars) que la coalition bombarde les forces pro-Kadhafi (l'OTAN dit avoir mené au 23 mai 7870 sorties dont 3025 d'attaque au sol depuis le début de l'opération Unified Protector, le 31 mars) mais le régime ne plie pas face aux insurgés, qui ne parviennent pas à s'imposer face aux troupes loyalistes. Malgré les pertes subies, ces dernières disposent encore de moyens et sont entrainées, ce qui n'est pas le cas de la rébellion. Quant au parapluie aérien de la coalition, il a bien permis de réduire au silence l'aviation libyenne, de diminuer significativement la capacité de nuisance des Kadhafistes, de desserrer l'étau autour des zones assiégées et d'éviter une contre-attaque décisive des partisans du colonel. Mais il n'est clairement pas suffisant pour emporter la décision, d'autant que l'aviation demeure bridée par la nécessité d'éviter les dommages collatéraux et de ne pas s'impliquer ouvertement au-delà des limites fixées par les Nations Unies, à savoir la protection des populations civiles.
Reste que les pays de la coalition veulent se sortir au plus vite de cette crise, d'autant que certains sont tenus par un calendrier. Ainsi, la France, qui a été avec la Grande-Bretagne à l'origine de l'intervention et est actuellement le premier contributeur de l'opération, a encore deux mois devant elle avant que la Libye ne prenne, nationalement, une tournure plus politique et éventuellement plus épineuse. En effet, comme c'est désormais l'usage, le parlement doit être consulté sur toute opération extérieure dépassant un délai de quatre mois. La date butoir est donc fixée au 19 juillet...
Alain Jupé, le ministre des Affaires étrangères, l’a confirmé à mi-mot, en marge du conseil des ministres des Affaires étrangères et de la Défense qui se tient à Bruxelles. La France a bien décidé d’engager des moyens supplémentaires en Libye. Mais, a-t-il tenu à avertir : « il ne s’agit pas d’un changement de stratégie. Nous poursuivons toujours la même stratégie : protéger les civils, affaiblir les forces de Kadhafi. » « Nous agissons dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies et de la planification de l’OTAN. Il s’agit de mieux adapter moyens au sol, permettant d’avoir des moyens plus précis » a-t-il ajouté.
Attaquer les lignes de ravitaillement
Selon nos informations, ces hélicoptères, des Gazelle et des Tigre – « dont le nombre n’est pas précisé pour ne pas donner trop d’indications stratégiques » (Le Figaro, ce matin, parle de 12 – mais ce nombre pourrait varier selon les moments), embarqués à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, et équipés de missiles Hot permettraient de viser des cibles que les avions ne peuvent viser. « Parmi les cibles, des postes de commandement, des lignes de ravitaillement, et d’autres cibles plus mobiles, plus petites, avec moins de risque de dégâts collatéraux » – précise un officier. Mais il n’est « pas question de posé sur le sol. Il ne s’agit que d’avoir une possibilité supplémentaire » de neutralisation.
Britanniques également.
A l’heure actuelle, la France a pris cette décision. « Mais il n’y pas de difficultés posées par les Alliés » a tenu à préciser le ministre français des Affaires étrangères. Le ministre britannique William Hague a tenu à souligner, à Bruxelles, qu’il « soutenait la position française » même s’il s’est refusé à préciser si le Royaume-Uni engagerait des moyens identiques. (Maj) Selon nos informations, le Royaume-Uni pourrait annoncer de façon imminente qu’il engage, de la même façon, des hélicoptères aux cotés des Français. L’armée britannique utilise généralement des Apache pour ce type de missions. Mais elle a également des hélicoptères Gazelle, utilisés en observation et reconnaissance.
On peut se rappeler que, depuis le début, la France a plaidé pour une attitude plus offensive et plus directe sur le « front » libyen, notamment en coupant les lignes de ravitaillement (essence, armement…) utilisées par les troupes de Kadhafi. Outre l’intérêt stratégique, l’emploi des hélicoptères peut aussi avoir un impact psychologique permettant de montrer aux forces de Kadhafi qu’ils ne pourront être en sécurité nulle part. Il signifie aussi d’une certaine façon que les alliés – au moins la France – ont une certaine confiance dans l’amoindrissement des forces de Kadhafi pour ne pas risquer un tir venu de terre. Enfin, rien n’interdit, le moment venu, d’autres usages comme la récupération de personnes (par exemple l’exfiltration de personnalités du gouvernement libyen désireux de passer à l’ouest…).
NB : les hélicoptères Tigre sont régulièrement engagés
Le véhicule blindé hautement protégé Aravis en Afghanistan. Crédits : ECPAD
18/04/2011 ARMEE DE TERRE
Les militaires du 13e régiment du génie (13e RG) du Valdahon armant le détachement d’ouverture d’itinéraire piégé (DOIP) sont rentrés d’Afghanistan le 12 avril 2011.
Le 13e RG a été mandaté pour déployer et perfectionner le DOIP en Afghanistan d’octobre 2010 à octobre 2011. Projeté en Afghanistan depuis octobre 2010, le DOIP est de retour au régiment depuis le 12 avril 2011. 2 autres sections du 13e RG en assurent la relève. Le DOIP est composé de 2 sections : une section sur Buffalo et une section protection dépollution (SPD) sur véhicules blindés hautement protégés (VBHP) Aravis . Elles œuvrent de concert sur le théâtre et constituent une capacité unique de l'armée de Terre. Sa mission principale : ouvrir les axes au profit de groupements ou sous-groupements tactiques interarmes et de convois logistiques. Il s’agit de recherche et de lutte contre les engins explosifs improvisés (IED pour « improvised explosive device ») puis de reconnaissance d’axes pour le désengagement des unités. Au total, près de 5 000 km ont été ouverts ou reconnus en 6 mois sans explosion d’IED après le passage du DOIP.