Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 07:45
Former à l'action de l'Etat en mer: vers un pôle d'excellence régional à Abidjan

 

15.07.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

 

François Hollande entame jeudi une tournée de trois jours en Afrique (Côte d'Ivoire, Niger, Tchad), qui sera dominée par les questions de sécurité puisque la France s'apprête à lancer une nouvelle opération baptisée "Barkhane" pour lutter contre le terrorisme au Sahel.

 

Lors de son passage en Côte d'Ivoire, le 17 juillet, le président Hollande pourrait annoncer qu'Abidjan va accueillir un centre de formation régional destiné à former des fonctionnaires africains à l'action de l'Etat en mer. Une avancée significative non seulement dans la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée mais aussi dans la gestion du domaine maritime ouest-africain.

Cette création s'inscrirait dans le suivi du projet d'appui à la réforme du système de sécurité maritime dans le golfe de Guinée (ASECMAR) qui prendra fin dans un an.

"Le FSP ASECMAR commence sa dernière année car il se termine en juillet 2015. Les réflexions ont commencé pour savoir à quoi pourrait ressembler la suite, ASECMAR 2 en quelque sorte", résumait l'un des porteurs de ce projet, il y a quelques jours.

Cet officier s'interrogeait: "Faut-il construire une école africaine de l'Action de l'Etat en mer, à l'image des Ecoles Nationales à Vocation Régionale? Peut-on imaginer que la France se positionne en fédératrice des énergies et des moyens (notamment des plus gros bailleurs) pour construire un pôle d'excellence qui dépasse les traditionnelles césures entre Etats africains francophones et anglophones, africains de l'ouest, africains de l'Est, Etats de civil law ou de common law? Ou ne faut-il pas plutôt s'insérer dans des universités africaines existantes, en s'appuyant sur le vivier de professeurs maritimistes de ces pays ainsi que sur les professionnels de la mer, pour répondre le mieux possible aux besoins locaux ? Doit-on construire autour de ce pôle de compétences un réseau reliant les universités africaines intéressées, à l'échelle continentale, voire au-delà avec des centres de formation reconnus comme la MWU de Malmoe ou des centres américains ?"

 

Les formations ASECMAR ont été conçues à l'issue d'un audit formation réalisé à Cotonou en 2012 et ont commencé en 2013. Elles visent à:
- former sur les matières de l'Action de l'Etat en mer : droit de la mer, emploi de la force en mer, constatation des infractions en mer, police administrative et police judiciaire mais aussi économie maritime, gestion de crise maritime, stratégies et architecture régionales de sécurité maritime, etc ;
- former par des conférences théoriques et des travaux pratiques, notamment à la mer, grâce aux concours des marines locales et des bâtiments français de la mission Corymbe ;
- former ensemble toutes les administrations concourant à l'AEM : militaires et civiles ;
- former ensemble tous les pays bénéficiaires du programme ASECMAR, notamment francophones et anglophones (par ex Ghana, Nigeria) ;
- former par niveau de responsabilité : opérateurs (marins, inspecteurs), cadres (officiers, administrateurs, commissaires de police, magistrats) et directeurs (CEM, DGPN, Directeurs d'administrations, Procureurs).

En 2014, plusieurs genres de stages ont été organisés:
- généralistes : stages Action de l'Etat en mer sur les 3 niveaux, à Cotonou au 1er semestre ;
- thématiques pour répondre à la diversité des menaces : stage anti-pollution en juin à Lomé, stage de contrôle des pêches en septembre à Conakry, avec le concours de la gendarmerie maritime, stage lutte contre le narcotrafic en mer, à Lomé en octobre.
- linguistiques : anglais maritime pour les francophones et français maritime pour les anglophones.
- Il y a également quelques stages très spécifiques en France pour quelques candidats, à l'ENSAM par exemple, pour les cours de coordonnateurs des moyens de sauvetage (3 semaines) et stage Fonction garde-côtes organisé par le SG/Mer à Paris.

Partager cet article
Repost0
5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 11:55
Un amiral au Quai d’Orsay

 

29 Avril 2014  LV Sophie VIENOT / Marine Nationale

 

Depuis le 1er août 2013, le vice amiral d’escadre Marin Gillier occupe les fonctions de Directeur de la coopération de sécurité et de défense (DSCD) au sein du ministère des Affaires étrangères (MAE). Cette direction aide les États souhaitant renforcer leurs institutions en matière de sécurité et de défense à devenir autonomes. Interview.

 

Cols Bleus : Amiral, pour la première fois depuis la refonte de la direction en 2008, un marin a été choisi à la tête de la DSCD. Cela correspond-t-il a une volonté de recentrer la coopération autour des problématiques maritimes ?

 

VAE Gillier : Les problématiques maritimes ont toujours été prises en compte. Plus que la couleur de mon uniforme, c’est peut-être mon expérience qui m’a conduit à la tête de cette direction. Commando marine, j’ai œuvré deux fois déjà pour le MAE. Ainsi, durant 3 ans, j’ai été attaché naval en Egypte, puis trois autres années conseiller « opérations spéciales et sécurité intérieure » auprès du roi Abdallah en Jordanie. Ma tutelle « organique » était alors précisément le directeur de la DCMD (voir encadré).

De plus, en tant qu’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN) de 2010 à 2013, j’étais en relations permanentes avec les chancelleries diplomatiques de la zone. Mon rôle correspondait déjà à celui de « diplomate » militaire ! )

 

Cols Bleus: Au fil des années, le rôle de la DCSD a évolué. Qu’est ce que la coopération aujourd’hui ?

 

VAE Gillier : Si un partenaire nous sollicite pour un projet qui nous semble pertinent, nous l’accompagnons en termes d’expertise et de conseil. La coopération, aujourd’hui, doit permettre d’aider ces pays à gagner en autonomie. De plus, la coopération s'oriente vers le multilatéralisme, qu’il soit d’origine ou de destination. Certains programmes sont dirigés vers plusieurs pays, qui s’approprient ainsi des process identiques. Le jour où la France se retirera, ils parleront le même langage et pourront coopérer facilement entre eux. Mais la France n’ayant pas les moyens d’œuvrer seule partout et dans tous les domaines, elle souhaite œuvrer avec les institutions internationales pour coordonner les actions. Aussi, j’ai eu l’occasion de me rendre aux Nations Unies à New-York et au siège de l’Union Européenne, à Bruxelles, pour rechercher des synergies. Ainsi, la DCSD a créé en Afrique 17 écoles nationales à vocation régionales dont certaines reçoivent un soutien de l’ONU ou de l'UE.

 

Cols Bleus : Pouvez-vous nous présenter les missions de la DCSD dans le domaine maritime ?

 

VAE Gillier : On parle beaucoup de la piraterie maritime, mais la sécurité maritime concerne bien d’autres domaines tels que la lutte contre les trafics de drogues et d’êtres humains. Il faut aider ces pays à protéger leurs richesses halieutiques ou pétrolières et leur environnement, en cas de pollutions maritimes par exemple. C’est à travers une approche multisectorielle que nous les aiderons à prendre conscience de leurs droits et devoirs.

Depuis 3 ans, la DCSD soutient le développement de l'action de l’État en mer (AEM) dans plusieurs pays de la communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) - Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire et Guinée-Conakry - à travers le projet « Appui au renforcement de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée » (ASECMAR).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La sécurité maritime est un sujet souvent abordé avec les partenaires. Elle regroupe la piraterie maritime, mais aussi la lutte contre les trafics de drogues et d’êtres humains.

 

Cols Bleus : En quoi consiste ce projet ?

 

VAE Gillier : À travers ASECMAR, la France s’appuie sur 12 coopérants spécialisés dans la sécurité maritime et répartis sur la côte ouest africaine, pour développer une dynamique autour de 4 axes d’efforts principaux.

Il s’agit de mettre en place une organisation administrative du type AEM « à la française », pour mettre en synergie les institutions étatiques. Ceci implique de transposer la législation internationale en droit interne, en particulier la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer[1]. Premier résultat concret, la Guinée Conakry a nommé en juin 2012, le premier préfet maritime d'Afrique.

Il convient également d’élaborer une « image maritime commune ». Comme tous les marins le savent, les menaces ne s’arrêtent pas aux frontières. Ces pays doivent partager les informations des différentes administrations chargées de la sécurité en mer (forces navales, douanes, marine marchande, aviation…). Ainsi en juin 2013, lors du Sommet de Yaoundé (Cameroun), treize Etats africains[2] ont convenu de la mutualisation des informations et de leurs moyens, pour garantir la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

En cas de crise, les intervenants doivent se coordonner, qu’ils soient ou non spécialistes du monde maritime. Dans le cadre du « plan pirate-mer », la France a développé, depuis 30 ans, une grande expertise en la matière. Elle est prête à la partager avec ses partenaires africains.

Enfin, s’il est important de disposer d’une organisation AEM, de savoir ce qui se passe en mer et comment y gérer les crises, encore faut-il une véritable capacité d’intervention. Ces Nations doivent être capables à la fois d’envoyer une équipe vérifier les filets des pêcheurs et, à l’autre bout du spectre, d'envisager une opération de libération d’otages. Ainsi, nous les aidons à se doter du matériel nécessaire pour s’organiser et s’entraîner.

Treize Etats africains ont convenu de la mutualisation des informations et de leurs moyens, pour garantir la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée.

 

Cols Bleus : Très concrètement, que font les coopérants de la DCSD spécialistes de sécurité maritime ?

 

VAE Gillier : Outre les 12 coopérants installés en Afrique de l’Ouest, la DCSD déploie 4 coopérants spécialistes de sécurité maritime dans la zone océan Indien (Djibouti, Seychelles…). Leurs missions sont adaptées aux problématiques de chaque pays ou de la zone. Par exemple, en Côte d’Ivoire, notre coopérant travaille auprès du chef d’état major de la marine. En cette période de post-conflit, il a pour mission d’aider la marine à se restructurer : du recrutement à l’organisation des forces armées. Au Gabon, pays récemment confronté à des problèmes importants de brigandage, la marine ne dispose pas des moyens hauturiers. Le coopérant est chargé d’aider à la conception de ces capacités navales : quels types de forces navales choisir, comment s’en doter et apprendre à les utiliser, organiser le MCO… De l’autre côté de l’Afrique, aux Seychelles, notre coopérant est conseiller auprès du ministre chargé des affaires de piraterie. En tant que juriste[3], il est également le représentant français au sein du comité de l’océan Indien (COI[4]) pour la piraterie. Leurs travaux visent ainsi à faciliter la circulation de l’information, la diffusion des Best management practices (BMP[5]) et celle des alertes pirateries. )

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Outre les 12 coopérants installés en Afrique de l’Ouest, la DCSD déploie 4 coopérants spécialistes de sécurité maritime dans la zone océan Indien.

 

Aujourd’hui, les grandes orientations de la coopération à la française concernent essentiellement le continent africain. Qu’en sera-t-il demain ?

Les priorités de la DCSD sont fixées selon 3 critères, par l’Elysée et le cabinet du ministre des Affaires Etrangères, ainsi que ceux de la Défense et de l’Intérieur. Le premier est géographique, centré sur la bande saharo-sahélienne. La deuxième est thématique, il s’agit de s’opposer aux grands trafics transfrontaliers (drogues, êtres humains, armes…). Enfin, il convient de préserver l’influence de la France.

Les priorités actuelles de la DCSD permettent de servir les priorités de nature politique exprimées par les autorités de l’Etat. Compte tenu du contexte mondial actuel, il n'y a pas de raison majeure de les faire évoluer. )

 


[1] Montego Bay, 1982

[2] Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Niger, Nigeria, Sao Tomé & Principe, Togo, Tchad.

[3] Il s’agit d’un commissaire aux armées, anciennement commissaire de Marine

[4] Composé de 5 Etats membres : Union des Comores, Madagascar, Maurice, Seychelles et la France (la Réunion, région ultrapériphérique).

[5] « Pratiques optimales de gestion visant à dissuader la piraterie dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie », consignes diffusées par l’organisation maritime internationale depuis 2009.

 

Pourquoi une direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD)?

 

Après les Indépendances, dans les années 1960, est né un ministère de la Coopération, devenu plus tard un Secrétariat d’Etat à la coopération, intégré au MAE.

Après la Guerre Froide, le système a été une nouvelle fois réformé, avec la création de la Direction de la Coopération Militaire et de Défense (DCMD), en 1998.

Toutefois, le Livre Blanc de 2008, introduit la notion de continuum entre Sécurité et Défense.

Il s’agit d’une évolution majeure, instituant l’interministérialité de cette direction du MAE, qui conduit à la création de l’actuelle DCSD. Désormais responsable non seulement de la coopération en matière de Défense, mais également dans le domaine de la Sécurité, c’est à dire de sécurité intérieure (police, gendarmerie), de protection des populations et de sécurité civile. Ainsi, la DCSD emploie, au sein d’une même direction, des militaires, des policiers, des gendarmes, des spécialistes de protection civile ainsi que des diplomates.

Partager cet article
Repost0
13 octobre 2013 7 13 /10 /octobre /2013 11:45
Corymbe : fin de mission pour le mandat 121

11/10/2013 Sources : EMA

 

Le 4 octobre 2013, la frégate de surveillance Germinal a achevé le 121e mandat de la mission Corymbe. Dorénavant, c’est l’aviso Premier-Maître L’Her qui patrouille dans le Golfe de Guinée.

 

Tout au long de son mandat, le Germinal a mené des missions de surveillance maritime et d’assistance en mer. Des informations ont été échangées avec les centres régionaux chargés de l’assistance à la sécurité et la sûreté de leur zone maritime de responsabilité.

 

Durant son déploiement, la frégate a mené des entraînements avec les forces françaises présentes dans la zone. A deux reprises, l’équipage du Germinal a mené des interactions avec  les Forces Françaises au Gabon (FFG) et les forces gabonaises, ainsi que des exercices d’appontages avec l’hélicoptère Puma du détachement ALAT et l’hélicoptère Fennec de l’armée de l’Air des FFG.

 

Plusieurs interactions ont également été menées avec les marines des pays de la côte Ouest de l’Afrique. Ces actions de coopération militaire avec les forces armées des pays riverains se sont déroulées dans le cadre du renforcement des capacités africaines de maintien de la paix (RECAMP), en soutien de l’Appui à la réforme de la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée (ASECMAR) et de l’African partnership station (APS). Le Germinal s’est ainsi engagé aux côtés des marines du Gabon, du Cap-Vert, de Sao Tomé, du Togo, du Ghana et du Bénin.

 

Enfin, la frégate Germinal a participé à l’exercice « NEMO 2013 » (Navy’s exercise for maritime operations). Cet entraînement naval multinational a réuni les forces maritimes du Bénin, du Togo, des Pays-Bas et de la France au large des côtes béninoises. Dans le cadre de cet exercice, près de 700 marins ont, pour la première fois, participé à une série d’entraînements opérationnels avec, pour objectif commun, de mettre en œuvre la coopération maritime régionale et d’accompagner la montée en puissance des marines africaines riveraines du golfe de Guinée.

 

Corymbe est une mission de présence quasi permanente des forces armées françaises dans le golfe de Guinée, en place depuis 1990. Le dispositif est armé par un ou plusieurs bâtiments de la Marine nationale qui peuvent être renforcés par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués.

 

Le dispositif Corymbe complète le dispositif français prépositionné en Afrique occidentale, au Gabon et au Sénégal. Il peut soutenir toute opération en cours comme Licorne en Côte d’Ivoire, ou nouvelle comme des opérations d’aide aux populations, de sécurisation ou d’évacuation de ressortissants. Corymbe permet également la réalisation de missions de coopération bilatérale avec les pays de la région.

Corymbe : fin de mission pour le mandat 121Corymbe : fin de mission pour le mandat 121
Corymbe : fin de mission pour le mandat 121Corymbe : fin de mission pour le mandat 121
Corymbe : fin de mission pour le mandat 121Corymbe : fin de mission pour le mandat 121
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories