06 juin 2013 18h37 Romandie.com (AFP)
VIENNE - L'Autriche va retirer son contingent de casques bleus présents sur le plateau du Golan face à l'extension du conflit syrien dans cette zone de contact entre Israël et la Syrie, a annoncé le gouvernement jeudi.
Les événements de ce matin ont montré qu'il n'était plus justifié d'attendre plus longtemps, ont expliqué Werner Faymann, chancelier, et Michael Spindelegger, vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères, dans un communiqué commun, faisant allusion aux troubles autour d'un point de passage sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le plateau du Golan.
Le maintien de la mission n'est plus possible, ont-ils indiqué, ajoutant que la sécurité de nos soldates et soldats (était) prioritaire.
Le ministre autrichien de la Défense, Gerald Klug a annoncé en conférence de presse que le retrait devrait durer entre deux et quatre semaines, et que les premiers soldats pourraient quitter le Golan dès le 11 juin, lors de la prochaine rotation prévue. Il s'agit d'une date réaliste, a-t-il indiqué.
Israël a dit regretter le retrait autrichien de la Force des Nations unies pour l'observation du désengagement (FNUOD), déployée depuis 1974 pour faire respecter le cessez-le-feu entre L'Etat hébreu et la Syrie sur la plateau du Golan, et qui compte un millier de soldats.
Nous regrettons cette décision et espérons qu'elle ne conduira pas à une escalade supplémentaire dans la région, a indiqué jeudi le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le total de soldats autrichiens présents à l'étranger (1.243) devrait rester stable et les effectifs dédiés à la FNUOD pourraient être redéployés sur les différentes zones de présence autrichienne (Balkans et Moyen-Orient essentiellement), a précisé le chancelier Werner Faymann.
La petite république alpine, présente au Golan depuis la création de la FNUOD, fournit avec les Philippines et l'Inde l'un des trois principaux contingents de cette force, qui compte au total un millier de soldats.
Le Canada, le Japon et la Croatie avaient retiré leurs soldats il y a quelques mois.
Jeudi, l'armée syrienne a repris le contrôle du point de passage de Qouneitra -sur la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le plateau du Golan-, tombé dans la matinée aux mains des rebelles, selon des sources concordantes.
Cet événement a précipité la décision de l'Autriche, qui avait déjà menacé de se retirer mi-mai si l'embargo sur les livraisons d'armes en Syrie décidée par l'Union européenne fin février n'était pas prolongé au-delà du 1er juin, de crainte de ne plus être en mesure d'assurer la sécurité de ses casques bleus sur place.
Au cours d'une réunion fin mai, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient décidé de lever cet embargo pour les rebelles syriens, tout en maintenant l'ensemble des sanctions prises ces deux dernières années contre le régime de Bachar al-Assad, au grand dam de l'Autriche.
Michael Spindelegger a prévenu le secrétaire général des Nations unies, le Sud-Coréen Ban Ki-moon, de la décision de son pays.
La décision pour la suite de la mission relève de l'ONU, a expliqué le chef de la diplomatie autrichienne, précisant que le choix de l'Autriche n'était surprenant pour personne.
Nous allons avoir des discussions avec le gouvernement pour savoir comment les choses vont se dérouler, notamment concernant le calendrier envisagé, a indiqué à l'AFP Kieran Dwyer, le porte-parole du département de maintien de la paix de l'ONU.
Des discussions vont également avoir lieu avec d'autres pays pour envoyer des troupes sur le Golan, a-t-il ajouté.
L'Autriche, pays neutre membre de la zone euro, déploie sur le Golan (378) son plus important contingent de soldats à l'étranger, devant le Kosovo (357) et la Bosnie (314).