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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 12:50
Les "groupements tactiques", ces troupes européennes jamais déployées

 

19/12/2013 par Gaëlle LE ROUX - france24.com

 

Alors que s’ouvre le Conseil de l’Europe, la France veut proposer la création d’un fonds commun pour financer les opérations militaires extérieures. L’Union européenne dispose pourtant d’une défense commune, qui n’a jamais été mobilisée.

L’Union européenne rechigne à envoyer des troupes en Centrafrique. Il y a un an, elle se montrait fort réticente à s’engager au Mali aux côtés de la France. Lors du Conseil de l’Europe, qui s’ouvre jeudi 19 décembre, le président François Hollande apparaît déterminé à impliquer l’Union européenne (UE) coûte que coûte dans les opérations extérieures dont Paris est, depuis plusieurs années, l’instigateur. "L’Europe fait beaucoup mais elle fait ponctuellement. Il faudrait un fonds européen permanent, pas un fonds par opération", a lâché le chef de l’État français le 13 décembre, en marge d’un déplacement au Brésil.

François Hollande compte donc faire officiellement cette proposition lors du Conseil européen. Il n’est pas question, a ajouté le président, que l’Europe finance spécifiquement l’opération française en Centrafrique, les soldats tricolores n'étant "ni les mercenaires ni les gendarmes de l’Europe". Il entend, par cette bourse commune, inciter les pays d’Europe à s’engager davantage sur les terrains extérieurs. Au moins sur le plan financier, comme l’explique Federico Santopinto, spécialiste de la prévention et de la gestion des conflits dans l’UE pour le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (Grip) : "La France considère que ses interventions au Mali et en Centrafrique sont dans l’intérêt de tous les pays membres de l’Union européenne, et qu’il n’y a pas de raison qu’elle en assume seule le coût".

Un outil de défense européen

Pourtant, l’Europe est d’ores et déjà dotée d’un arsenal de défense, commun aux 28 États membres. Dans le cadre de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) ont été notamment créés les "groupements tactiques", une force d’intervention rapide destinée au maintien de la paix, à la prévention des conflits et au renforcement de la sécurité internationale. Ces groupements, appelés aussi "battlegroups", destinés à intervenir partout dans le monde, ont vu le jour en 2004 et sont pleinement opérationnels depuis 2007. Depuis presque sept ans, deux bataillons de 1500 soldats sont constamment mobilisés, les États membres assurant à tour de rôle, par groupe de deux ou trois, cette permanence.

L’objectif, en plus de permettre à l’Union européenne d’acquérir une certaine autonomie militaire, est de permettre une intervention européenne ultra-rapide sur les terrains sensibles. Ainsi, cette "armée européenne" doit pouvoir entamer ses opérations au maximum dix jours après l’adoption, par le Conseil de l’Europe, de la feuille de route d’une l’opération militaire. Leur mission dure au minimum un mois, mais elle peut être prolongée, sur décision de ce même Conseil européen, jusqu’à 120 jours.

Les "groupements tactiques" sollicités par l’ONU

Sur le papier, cet instrument militaire européen a tout pour être redoutablement efficace et apporter à l’Europe une crédibilité concrète en matière de politique extérieure. Mais jamais, en sept ans, ces "groupements tactiques" n’ont été mobilisés. Les occasions n’ont pourtant pas manqué.

En 2007, alors que la force d’intervention rapide européenne venait d’être mise sur pieds, l’ONU a demandé un renfort européen au Tchad et au Darfour, en proie à une crise humanitaire de grande ampleur. Alors que les troupes d’intervention rapide étaient prêtes à partir, l’Union européenne a préféré monter une opération spécifique, Eufor Tchad, qui est arrivée sur le terrain six mois après l’appel à l’aide de l’ONU. Les États membres considéraient, au contraire de l’ONU, que le Tchad n’était pour eux ni une priorité, ni une urgence.

À deux autres reprises, en 2008 et en 2012, l’ONU a appelé l’Europe à mobiliser ses troupes d’intervention rapide pour venir prêter main forte en République démocratique du Congo aux Casques bleus de la Monuc (mission des Nations unies en RDC) et mettre fin aux viols et exactions dans l’est du pays. Faute de consensus entre les Vingt-Huit, les "groupements tactiques" ne sont pas intervenus.

Et une fois de plus en 2013, à en croire le blog très au fait des questions européennes Bruxelles2, ces soldats resteront dans leurs casernes. Début décembre, alors qu’ils s’attendaient à partir pour la Centrafrique de façon imminente, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a fait cesser la mobilisation sous prétexte que le Royaume-Uni n’avait pas encore donné son accord. En la matière, l’opposition de Londres est connue comme le loup blanc : les Britanniques, traditionnellement proches des Américains, estiment que la sécurité européenne est, sur le terrain, assurée par l’Otan.

Manque de volonté politique

"Théoriquement, les ‘battlegroups’ auraient pu intervenir en Centrafrique mais aussi au Mali, [début 2013], leurs statuts entraient dans le cadre de ces opérations, précise Federico Santopinto. Mais le problème, c’est que l’Union européenne n’a jamais fait d’intervention militaire musclée." En cause ? Un manque de volonté des États membres et une absence de politique extérieure commune. "En créant un outil d’intervention commun sans déterminer de politique étrangère commune, le Conseil de l’Europe a mis la charrue avant les bœufs", estime l’analyste.

Et sans politique commune, difficile pour les Vingt-Huit de trouver l’unanimité nécessaire pour décider de la mobilisation de ses forces d’intervention rapide. D’autant que les règles de fonctionnement de ces forces n’incitent pas les pays qui en ont la charge à voter en faveur d’une intervention. Si les troupes d’intervention rapide européennes partent sur le terrain, il revient en effet aux deux ou trois pays en charge des "groupements tactiques" de risquer la vie de leurs propres hommes, mais aussi de financer l’opération en quasi-totalité, au nom de l’Europe.

Finalement, mobiliser ces troupes européennes est presque mission impossible. "La proposition de François Hollande de créer un fonds commun pour financer les opérations de défense est un aveu d’échec des ‘battlegroups’, analyse Federico Santopinto. C’est une solution de repli face au non fonctionnement des outils dont l’Europe dispose."

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 00:28

Europe Flag

 

24-01-2013 - 17:39 - SEDE AFET Relations extérieures- REF. : 20130121IPR05423

 

Sous la présidence de: Arnaud Danjean (PPE, FR)

 

Les membres de la sous-commission de la sécurité et défense (SEDE) ont exprimé mercredi et jeudi leur étonnement devant la surprise des Etats membres face à l'offensive des groupes terroristes au Mali. Lors des débats avec des responsables civils et militaires français et européens, ils ont souligné que l'UE aurait dû être mieux préparée à l'escalade du conflit. Les Etats membres devraient se montrer plus solidaires et soutenir les opérations françaises sur le terrain.

 

 

En dépit des avertissements, des menaces clairement identifiées, notamment dans la stratégie de l'UE pour le Sahel de 2011, "nous sommes surpris que l'UE ait été surprise par l'offensive des islamistes" du nord du Mali, a déclaré Arnaud Danjean (PPE, FR), président de la sous-commission SEDE, rejoint par nombre de députés.

 

Ils ont souligné que la mission d'entraînement de l'armée malienne, confirmée formellement par le Conseil Affaires étrangères extraordinaire du 22 janvier dernier, était prévue de longue date. L'offensive des rebelles n'a fait qu'accélérer le processus.

 

Solidarité des Etats membres: fournir plus que des avions

 

Tout en saluant l'intervention française au Mali, les députés ont fortement critiqué l'absence de solidarité d'autres Etats membres avec la France, au-delà de la mise à disposition d'avions de transport ou d'équipes médicales. Ils ont notamment demandé pourquoi les groupements tactiques de l'UE (battlegroups) n'avaient pas été déployés au Mali. "A quoi servent les battlegroups s'ils ne peuvent pas combattre?" s'est exclamé Andrew Duff (ADLE, UK).

 

De nombreux députés ont également insisté pour que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et ses services exercent davantage de pression sur les Etats membres.

 

Mission d'entraînement de l'armée malienne

 

Les députés ont exprimé leur soutien à la mission d'entraînement de l'armée malienne mais ont mis en garde contre d'éventuelles défections des militaires entraînés par l'UE pour rejoindre les rangs des rebelles, évoquant des précédents en Afghanistan ou en Somalie.

 

"La nouvelle armée malienne doit être militairement préparée et politiquement contrôlée" par des autorités démocratiques légitimes, a insisté Ioan Mircea Pascu (S&D, RO). Les membres de la sous-commission SEDE ont également souligné la nécessité dune 'approche globale pour le Mali et le Sahel, qui doit aller bien au-delà de la résolution, urgente, de la crise militaire.

 

Silence "assourdissant" de l'OTAN

 

Les députés se sont également étonnés du "silence assourdissant de l'OTAN" sur le Mali. Le général Gilles Rouby, représentant militaire de la France auprès de l'OTAN et de l'UE, leur a en effet confirmé qu'aucun membre de l'Alliance atlantique n'avait posé "de question officielle" (sur le Mali) "

 

Une mission militaire de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (la MISMA), à laquelle devrait participer dix Etats africains, est en cours de déploiement au Mali. Une conférence des donateurs se réunira le 29 janvier à Addis-Abeba, à l'issue du sommet de l'Union africaine,  pour traiter de son financement.

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 18:45
Des conclusions « défense » en forme de feuille de route. Au rapport !

5 décembre 2011 by Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

 

Les conclusions des conseils des ministres sur la défense européenne sont souvent assez rituelles rappelant ce qui a été fait dans l’année et annonçant des décisions prochaines assez courantes : prolongation ou annonces d’opérations, lancement de projets… Un texte souvent administratif et quelque peu ennuyeux (il faut l’avouer). Celles qui viennent d’être adoptées (*) doivent cependant être regardées à la loupe. Car sous ces dehors rituels, se cache autre chose. Un peu comme une reprise en main de la lente dérive qui avait marqué ces derniers mois, vers une baisse continuelle des ambitions que ce soit en termes d’opérations ou d’outils de gestion de crise.

 

Du pain sur la planche pour six mois

 

Il y a d’abord la planification de plusieurs nouvelles opérations situées en Afrique : le renforcement des capacités maritimes dans la Corne de l’Afrique, l’étude d’éventuelles missions au Sahel ou en Libye, la prolongation de l’opération Atalanta, ainsi que le lancement de 11 projets capacitaires par l’Agence européenne de Défense. En reliant, tous les paragraphes, les uns aux autres, elles forment une véritable feuille de route que les Etats membres ont voulu tracer, donnant à la Haute représentante le mandat pour développer et renforcer l’Europe de la défense. Comme l’a expliqué cet après-midi, devant le Parlement européen, l’ambassadeure polonaise au COPS,  Beata Peksa-Krawiec, c’est une « politique de petits pas. Et nous avons du pain sur la planche pour six mois ».

 

Des rapports à la pelle jusqu’à une possible strategic review

 

Plusieurs rapports d’étape ou dates butoirs pour aboutir à des accords ont, en effet, été fixés : sur les nouvelles missions, les battlegroups, la refonte des procédures de gestion de crises, le mécanisme Athena, l’activation de l’Ops-center, les procédures de génération de force, le renforcement des capacités militaires …

 

De façon générale, les 27 ont surtout demandé à la Haute représentante de leur faire un « rapport de progrès » sur tous les aspects de la PSDC en général dans les six mois, « d’ici juin 2012 ». Une opportunité que pourrait saisir la Haute représentante pour faire un état des lieux ambitieux en traçant des perspectives, et des lignes de force, tel un « Livre blanc ». Même si le terme n’est pas prononcé, il n’est pas interdit. Et dans la version anglaise « reviewing progress made » on n’est pas loin de la « Strategic review » engagée par les Britanniques pour leurs propres forces.

 

Une demande croissante d’action européenne

 

Le contexte est parlant. Il y a une demande croissante pour que l’Union européenne devienne un « acteur stratégique mondial, plus capable et plus cohérent », précisent les conclusions. Les 27 soulignent l’importance de la PSDC « comme un élément essentiel de cette approche globale » et insistent sur les « nécessaires progrès » à accomplir. Ils réitèrent ainsi « le plein engagement pour maintenir les engagements actuels sur les missions en cours de la PSDC » alors qu’ils « envisagent de nouvelles actions de la PSDC ». Il faut utiliser « de manière efficace et activement toute la palette des instruments à disposition dans la prévention des conflits et la gestion de crises ».

 

Evaluation et valeur ajoutée nécessaires pour les missions de la PSDC

 

Les 27 endossent la nécessité d’améliorer la performance de la PSDC, notamment à travers l’évaluation des résultats, le ‘benchmarking’, l’étude d’impact, l’identification et l’application des retours d’expérience (lessons learned) tout comme le développement des meilleures pratiques. Ils fixent aussi ce qu’on peut retenir comme cinq critères à l’utilisation des missions de la PSDC : 1) la valeur ajoutée, 2) sur la base de besoins identifiés, 3) avec des objectifs clairs, 4) des stratégies de sorties, 5) pour aboutir à des résultats durables.

 

Nouvelles missions : décisions à prendre d’ici la fin de l’année ou début 2012

 

Les 27 ont demandé à la Haute représentante d’accélérer le travail préparatoire sur l’opération PSDC au Sahel dans l’objectif d’un nouveau rendez-vous fixé « d‘ici la fin de l’année (2011) » pour examiner les suites à donner.  Ils ont réaffirmé la disponibilité de l’UE à prêter assistance à la Libye, sur un nombre variable de secteurs, notamment la réforme du secteur de sécurité et la gestion des frontières. Des « options pour une possible action de la PSDC » devraient être élaborées début 2012 selon les deux conditions fixées par le SEAE : le principe de l’appropriation par les Libyens et la coopération avec l’ONU. Quant à l’opération anti-piraterie Eunavfor Atalatanta, n’ayant pu pour des raisons de procédure la prolonger jusqu’à 2014, ils ont convenu de revenir sur la question début 2012 en vue d’une décision. Quant à la mission de sécurité sur l’aéroport au Sud-Soudan, ils ont pris note du travail en cours.

 

Capacités civiles : un cadre réglementaire de génération de force

 

Faute d’avoir atteint les objectifs fixés dans les « Headline Goals 2010″, les 27 avaient l’année dernière, tout bonnement, décidé d’en repousser l’application. Ils rappellent aujourd’hui combien la « recherche de synergies entre le développement de capacités civiles et militaires » est nécessaire, pour la gestion de crises à l’Européenne, et répondre à la fois aux lacunes existant et à la demande grandissante dans ce domaine.

 

Ils fixent un délai : au 1er semestre 2012 à la Haute représentante et à la Commission pour ensemble réexaminer les moyens d’améliorer la génération de force « dans un cadre réglementaire solide ». Ils demandent aussi aux Etats membres d’avoir des stratégies plus efficaces permettant l’utilisation de personnels civils, en provenance de différents ministères (Affaires étrangères, Intérieur, Justice, Finances…). Cela passe aussi par « davantage de formations, des incitatifs de carrière… » pour permettre de disposer de personnels motivés et qualifiés pour les missions de la PSDC.

 

Les contours d’une politique industrielle de défense

 

La crise frappant, les 27 ont voulu intégrer ces nouvelles contraintes dans le travail capacitaire. Il ne s’agit plus seulement – comme auparavant – de résoudre les lacunes constatées mais de « développer la coopération en matière de capacités militaires sur des bases plus systématiques et à long terme ». Les Etats membres doivent indiquer sur quels projets ils prennent le « lead ». La situation sera examinée en avril 2012. Et les 27 rappellent l’engagement pris par les chefs de défense de l’UE d’établir ou d’élargir des projets de coopération d’ici la mi-2012.

Ils veulent ainsi examiner en détail « l’impact de la réduction des dépenses de défense sur les capacités, notamment l’impact possible sur les capacités technologiques et industriels à maintenir et développer en Europe ». L’agence européenne de défense (EDA) sera chargée de ce travail. Et demandent à la Commission comme à l’EDA d’accélérer la recherche de « synergies », notamment en intégrant ces préoccupations dans le futur programme cadre de recherche et technologies à l’horizon 2020.

 

Amélioration de la réaction de crise : au rapport.

 

Les 27 ont endossé la création d’un entrepôt permanent pour les équipements civils en 2012 et la rédéfinition des procédures. Mais ils aussi demandé à la Haute représentante de plancher sur différents sujets pour améliorer la réaction de crises. Il en sera ainsi sur les battlegroups et leur interaction avec des éléments civils (voir article séparé), rapport attendu au 1er semestre 2012.

 

Les procédures de gestion de crise, procédures qui datent un peu puisqu’elles remontent à 2003, doivent aussi être revues, estiment les 27 qui demandent à la Haute représentante de faire des propositions, en suivant quelques principes. Il faut avoir des « mandats clairs » et des « capacités renforcées » pour les structures de gestion de crises, notamment entre le CMPD et l’Etat-Major de l’UE (la CPCC n’est pas citée en tant que tel, mais on pense), pour « permettre une planification anticipée, et plus efficace, permettant une prise de décision plus rapide au niveau politique, l’amélioration des échanges d’informations, l’identification de synergies civilo-militaires et une étroite coopération avec les organisations internationales ». On peut préciser que ce travail a déjà été entamé au sein du SEAE. Le général de Kermabon étant spécialement chargé de faire une mission d’étude et de proposition.

 

Rapport sur la coopération avec l’ONU

 

La coopération internationale notamment avec les structures onusiennes de gestion de crises a aussi été examinée, les 27 demandant – là encore – à la Haute représentante de faire des propositions pour des actions concrètes qui devront être prises à la première moitié de 2012. Dans le même sens, ils l’encouragent à continuer ses efforts pour faciliter la coopération entre l’UE et l’OTAN, notamment sur les théâtres d’opérations, où les deux organisations travaillent côte à côté (Afghanistan, Kosovo…). Ils valident ainsi le processus de contacts, notamment entre les différents niveaux des deux administrations.

 

(*) Texte qui n’est disponible qu’en anglais, pour l’instant. Traduction personnelle.

 

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