Au cœur de l’actualité, l’organisation terroriste a été évoquée de nombreuses fois par les intervenants, et a notamment fait l’objet d’un atelier thématique sur la cyberdéfense et la propagande de Daech. Photo Rym Senoussi - DICoD
25/09/2015 ASP Camille Martin - DICOD
Le premier colloque international #CyberDefense s’est déroulé, jeudi 24 septembre, à l’Ecole militaire à Paris. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a ouvert cet évènement inédit qui a réuni près de 30 délégations étrangères. Occasion exceptionnelle pour les responsables de la Défense, des experts universitaires, des représentants d’organisations internationales et des entreprises du monde entier de se réunir pour débattre sur ce thème : « Le combat numérique au cœur des opérations ».
« Ce combat numérique est celui des guerres de demain », a assuré hier Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, lors du premier colloque international #CyberDefense. Jean-Yves Le Drian et ses homologues britannique et belge, Michael Fallon et Steven Vandeput, ont ouvert à l’Ecole militaire cet évènement inédit, organisé par le ministère de la Défense et de nombreux industriels. Près de 30 délégations étrangères étaient également présentes pour cette rencontre intitulée : « Le combat numérique au cœur des opérations ».
Durant cette journée, conférences et ateliers thématiques se sont succédés, abordant divers sujets comme l’évolution des menaces dans l’espace numérique ou encore les retours d’expériences des exercices nationaux et interalliés. Ce colloque #CyberDefense a été l’occasion pour la Direction générale de l’armement (DGA) et l’EMA Cyber d’organiser, pour la première fois, deux challenges destinés aux étudiants des écoles d’ingénieurs civils et militaires. Enfin, s’est tenue en fin de journée une conférence conjointe des cyber commandeurs (avec à leur tête le vice-amiral Arnaud Coustillière, officier général cyberdéfense) sur la mise en œuvre des capacités offensives et défensives dans le cadre d’une coalition.
« La cyber n’est plus seulement un enjeu défensif », a souligné Jean-Yves Le Drian qui a évoqué l’importance de la lutte informatique offensive, en appui des opérations militaires. « Pour nos forces armées, le premier enjeu est désormais d’intégrer le combat numérique, de le combiner avec les autres formes de combat, a affirmé le ministre de la Défense. Ce nouveau milieu est devenu un domaine militaire à part entière. » Un enjeu qui s’inscrit dans un contexte international propre à une nouvelle génération : « Les conflits en cours illustrent parfaitement la progression de la menace cyber. Au Levant, mais aussi en Afrique ou au Maghreb, les groupes armés terroristes que nous affrontons rivalisent de méthodes barbares. Mais ils investissent également, et Daech le fait en particulier, de manière massive l’espace numérique. »
Au cœur de l’actualité, l’organisation terroriste a été évoquée de nombreuses fois par les intervenants, et a notamment fait l’objet d’un atelier thématique sur la cyberdéfense et la propagande de Daech. Recrutement massif à l’aide de campagnes de propagande et mise en scène d’actes d’une violence extrême, le savoir-faire informatique accompagne les forces de Daech. Pour y faire face, le gouvernement français a lancé, depuis 2012, des mesures contre les terroristes dans le cyberespace. Notamment avec un « contre-discours » qui vise à retourner l’action informationnelle contre le groupe terroriste lui-même en décrédibilisant le fantasme vendu par Daech dans sa stratégie de communication. Si aujourd’hui aucune attaque ciblée contre la France via le numérique n’a été entreprise par Daech, ses créations de logiciels démontre une capacité et une dangereuse volonté de nuire via le cyberespace.
Agir vite mais sans précipitation, prendre en compte toutes les implications du combat numérique au niveau planétaire, modeler les armées pour faire face à une nouvelle dimension des conflits, alimenter une communauté d’action et de réflexion. Le rendez-vous est pris pour un prochain colloque international en 2016, à Londres cette fois-ci.
Le Défi #CyberDefense
Ce colloque #CyberDefense a été l’occasion pour la Direction générale de l’armement (DGA) et l’EMA Cyber d’organiser, pour la première fois, deux challenges destinés aux étudiants des écoles d’ingénieurs civils et militaires.
Investigation numérique, cryptographie, stéganalyse, retroconception, cinquante élèves issus d’écoles d’ingénieurs civiles spécialisées en sécurité informatique se sont retrouvés, hier matin, pour une vingtaine de mini-challenges. « Nous avons compilé dans une interface web des exercices de nature et de niveaux différents, a expliqué l’ingénieur principal Romain Picart, adjoint responsable du pôle Sécurité des systèmes d’information (SSI) à la DGA. Les élèves travaillaient seuls et devaient réussir le maximum d’exercice.La Réserve opérationnelle est censée pouvoir puiser dans un pool d’experts en prévention d’une crise future. Le but de ces défis est de faire connaitre la Réserve opérationnelle et d’évaluer les potentiels de demain. »