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31 mars 2015 2 31 /03 /mars /2015 20:40
Photo Patrick Brion – MIL.be

Photo Patrick Brion – MIL.be

 

23/03/2015 Johan Van Herck –MIL.be

 

Du 16 au 21 mars 2015, la Fédération russe a effectué un vol d'observation au-dessus du territoire du Benelux et de l'Allemagne. Cela s'est déroulé dans le cadre du traité Open Skies.

 

Open Skies est un traité signé en 1992 par l'OTAN et les anciens États membres du pacte de Varsovie afin d'ouvrir l'espace aérien à leurs avions d'observation. En prenant des images des territoires de chacun, les participants tentaient de maintenir la paix et d'éviter les conflits.

 

Le lundi 16 mars à 16 heures, l'avion russe Antonov 30B atterrissait à la base de Melsbroek, l'unique terrain d'aviation belge à partir duquel les avions d'observation peuvent décoller. Mardi, les spécialistes de la Benelux Arms Control Agency (BACA) ont contrôlé le plan de vol prévu et l'ont coordonné avec les contrôleurs du trafic aérien belge, néerlandais et allemand. Mercredi, jeudi et vendredi, les vols d'observation ont eu lieu.

 

Un premier vol est parti de Melsbroek vers la base aérienne allemande d'Ingolstadt en passant par les Pays-Bas. Un deuxième depuis Ingolstadt vers Cologne-Bonn et un troisième et dernier depuis Cologne-Bonn pour revenir à Melsbroek.

 

Les collègues russes ont été dirigés par le personnel de la Benelux Arms Control Agency (BACA) et quelques collègues allemands.

 

Trois semaines avant le vol russe Open Skies, plusieurs membres de la BACA ont été préparés au cours d'un vol d'entraînement avec des militaires provenant des États-Unis et du Royaume-Uni.

 

Samedi 21 mars dernier, à 10 heures, l'avion d'observation russe quittait à nouveau le territoire belge.

 

Photo Patrick Brion – MIL.be
Photo Patrick Brion – MIL.be

Photo Patrick Brion – MIL.be

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5 mars 2015 4 05 /03 /mars /2015 17:50
Photo Nicolas Deplanque MIL.be

Photo Nicolas Deplanque MIL.be

 

05/03/2015 Virginie Flawinne – MIL.be

 

Le ministre de la Défense Steven Vandeput, en visite à la Haye avec le gouvernement belge, signait ce mercredi 4 mars un traité sur la surveillance commune de l'espace aérien du Benelux.

 

L'armée luxembourgeoise ne disposant d'aucun avion de chasse, la Belgique s'occupait déjà de la protection du ciel grand-ducal. La signature par les gouvernements belge et néerlandais d'un traité instaurant une surveillance conjointe de l'espace aérien du Benelux est cependant une première. Cette démarche s'inscrit dans la tendance actuelle de fédération des ressources et de partage des responsabilités, illustrée par les opérations de police du ciel dans les pays baltes.

 

Le décollage d'alerte des chasseurs, l'identification et l'interception d'avions suspects ainsi que l'accompagnement d'avions civils en perdition seront donc réalisés sur l'ensemble du territoire du Benelux. L'accord trilatéral porte réellement sur l'aspect Renegade, qui vise les activités aériennes civiles, alors que le décollage d'alerte et les interceptions militaires d'urgence (QRA) sont régis par l'OTAN.

 

Le traité définit ainsi un contexte clair et efficace. Cette collaboration, déjà très forte dans le domaine de la Marine, prendra donc une nouvelle dimension d'ici mi-2017, lors de l'entrée en vigueur de cet accord avant-gardiste.

Composante Air

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27 février 2015 5 27 /02 /février /2015 13:50
Un traité belgo-néerlandais pour assurer la "police aérienne" au-dessus du Benelux

Une police aérienne belgo-néerlandaise pour assurer la surveillance du Bénélux ?

 

26 Février 2015 LeSoir.be

 

Les gouvernements belge et néerlandais doivent conclure mercredi prochain un traité visant à instaurer d’ici 2016 une surveillance conjointe de l’espace aérien du Benelux par leurs avions de chasse respectifs, renforçant ainsi la coopération militaire entre Bruxelles et La Haye, a-t-on appris mercredi auprès du ministère de la Défense.

 

Cet accord doit être signé à La Haye lors d’une réunion conjointe des deux gouvernements – baptisée « Thalassa III » d’après le nom du bateau sur lequel s’est tenu la première édition d’une telle rencontre. Il fait suite à une « lettre d’intention » (LoI) signée en octobre 2013 par les ministres de la Défense des deux pays, Jeanine Hennis-Plasschaert et, à l’époque, Pieter De Crem.

 

Il s’agit d’assurer conjointement et en alternance la mission de « police aérienne » au-dessus du territoire du Benelux, en particulier pour les tâches de décollage d’alerte (en anglais « Quick Reaction Alert », QRA) et de procédure appelée « Renegade » (destinée à identifier un avion « suspect » – qui s’avère la plupart du temps être un appareil civil en panne de radio ou dont le pilote n’utilise pas les bonnes fréquences).

 

Un traité, qui nécessite une ratification parlementaire, est requis car les implications juridiques d’une telle coopération sont nombreuses, non seulement en termes d’abandon de souveraineté mais aussi de responsabilités si les avions de chasse doivent abattre un appareil, par exemple détourné, a-t-on expliqué au cabinet du ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA).

 

L’ordre d’abattre un avion militaire a, dans le cadre de l’Otan, été délégué par les deux pays au centre d’opérations aériennes combinées (CAOC) de Uedem (Allemagne).

 

Mais pour un appareil civil, la responsabilité revient en Belgique au Premier ministre, alors qu’aux Pays-Bas elle incombe au ministre de la Sécurité et de la Justice.

 

Bruxelles et La Haye s’attendent à ce que cette coopération débute en 2016, après ratification.

 

Les chasseurs F-16 néerlandais, en voie de remplacement par des F-35 « Lightning II » du groupe américain Lockheed Martin, sont occasionnellement appelés à effectuer un décollage d’alerte pour identifier des bombardiers russes s’approchant de l’espace aérien néerlandais via la mer du Nord. Cela a été le cas à dix-huit reprises entre 2007 et août 2014, quand deux Tupolev TU-95 (« Bear » dans la terminologie de l’Otan) y avaient pénétré dans cet espace aérien.

 

Selon La Haye, cette nouvelle forme de coopération militaire est rendue nécessaire par l’achat de F-35 pour remplacer ses F-16 vieillissants à partir de 2019.

 

La force aérienne néerlandaise ne disposera en effet que de 32 F-35 (alias « Joint Strike Fighter », JSF) sur le territoire national – les cinq autres étant basés aux Etats-Unis « de manière permanente » pour l’entraînement – et de 29 pilotes « combat ready » (pleinement opérationnels). Ce qui est insuffisant pour effectuer à la fois les vols d’entraînement au quotidien aux Pays-Bas, assurer la permanence liée au QRA 24 heures sur 24 et participer avec quatre avions à une mission à l’étranger (ce qui exige huit pilotes), selon Mme Hennis-Plasschaert.

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 07:50
 Photo Ritchie Sedeyn - MIL.be

Photo Ritchie Sedeyn - MIL.be

 

09/02/2015 Liesbeth Bardyn – MIL.be

 

L’aéroport militaire de Melsbroek accueillait un avion américain le 9 février dernier. L’appareil est à la disposition de la Benelux Arms Control Agency (BACA) pour une semaine. Via cette agence, les pays du Benelux prennent part au traité Open Skies, dans lequel 34 pays ouvrent leur espace aérien à des vols d’observation.

 

Il est 13 heures précises, lorsque l’avion de transport américainatterrit sur le sol belge. L’équipage anglo-américain débarque et serre chaleureusement les mains du personnel de l’équipe de la BACA. Cette agence accompagne les équipes étrangères qui viennent effectuer des observations aériennes en Belgique dans le cadre du traité Open Skies. 

 

Cet accordest d’application depuis 1996. Chaque année, la Belgique doit autoriser environ six vols d’observation au-dessus de son territoire. Des pays comme la Russie en nécessitent davantage. Un appareil suit une route selon divers points que l’équipe observe en vol. Les casernes militaires les plus importantes ponctuent invariablement un tel itinéraire.

 

Avion américain pour entraînement Benelux
Avion américain pour entraînement Benelux
Avion américain pour entraînement Benelux
Avion américain pour entraînement Benelux

« Les Américains ne sont pas ici pour effectuer des vols de reconnaissance », clarifie l’adjudant-major Johan Temmerman. Il travaille depuis 15 ans pour la BACA et connaît tous les aspects du traité Open Skies. « Ils prêtent leur appareil pour effectuer un entraînement bilatéral visant à aguerrir l’équipe de la BACA aux procédures à appliquer lors d’un vol réel d’observation. Un tel avion américain est partout prioritaire. De plus, la coopération se passe sans anicroche. »

 

La tâche de l’équipe de contrôle du Benelux est importante. Ses membres examinent le plan de vol et la route de l’appareil. L’avion vole-t-il à la bonne altitude ? Les caméras et capteurs travaillent-ils selon les attentes ? La résolution des images prises n’est-elle pas trop haute ? Telles sont les questions que doivent traiter les collaborateurs de la BACA au cours d’un vol d’observation.

 

L’appareil américain survolera notre territoire jusqu’au 13 février. L’équipe de la BACA sera, dès lors, prête à effectuer un vol d’observation réel.

Vidéo: Mathieu Duhembre

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1 avril 2014 2 01 /04 /avril /2014 07:50
Ciel ouvert: des observateurs russes survoleront l'Allemagne et le Benelux

 

MOSCOU, 31 mars - RIA Novosti

 

Des inspecteurs russes survoleront l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg dans le cadre du traité Ciel ouvert du 31 mars au 5 avril, a annoncé lundi à Moscou directeur du Centre national de diminution de menace nucléaire Sergueï Ryjkov.

 

"Un groupe d'inspecteurs russes à bord d'un avion russe Antonov An-30B réalisera un vol d'inspection au-dessus des territoires du Benelux et de l'Allemagne dans le cadre du Traité international Ciel ouvert", a indiqué le responsable.

 

"Le vol sera effectué du 31 mars au 5 avril depuis l'aérodrome de Bruxelles sur 945 km au Benelux et 1.300 km en Allemagne", a ajouté M.Ryjkov.

 

Le vol d'inspection sera effectué selon un itinéraire convenu entre les parties. Les spécialistes des pays concernés contrôleront l'utilisation des moyens techniques de surveillance et le respect des clauses du traité.

 

Il s'agit du 5e survol par les inspecteurs russes des territoires de pays signataires du Traité Ciel ouvert en 2014.

 

Signé le 24 mars 1992 à Helsinki, le Traité Ciel ouvert est appliqué depuis le 1er janvier 2002. Le document vise à accroître la transparence et la confiance entre les Etats signataires dans le domaine des activités militaires et du contrôle des armements.

 

Le traité a été signé par 34 Etats d'Europe et d'Amérique du Nord, membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). La Russie y a adhéré le 26 mai 2001.

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 10:50
EUTM Mali : transfert d’autorité sur le camp de Koulikoro

19/07/2013 Sources : EMA

 

Le 17 juillet 2013, sur le camp d’entraînement de Koulikoro,  le colonel Philippe Testart, chef de corps du1er régiment d’infanterie (1er RI), a pris le commandement du camp d’entrainement de la Mission Européenne d’Entraînement au Mali (EUTM Mali). Il succède au colonel Christophe Paczka, chef de corps du 2e régiment d’infanterie de marine (2e RIMa).

 

La cérémonie, présidée par le colonel italien Stefano Di Sarra, adjoint au général commandant l’EUTM Mali,  faisait suite à la relève de la centaine de soldats français de la compagnie de protection de la force par le contingent « hispano-bénéluxois », effective depuis le samedi 13 juillet.

 

EUTM Mali : transfert d’autorité sur le camp de Koulikoro

Les premiers instructeurs militaires du 2e RIMa sont arrivés sur le théâtre malien fin mars. Ils ont participé à la formation du 1er bataillon malien « Waraba » durant 10 semaines, sur le camp de Koulikouro. Ce bataillon est désormais déployé depuis le 25 juin à Gao. Il est  autonome et capable de mener seul une manœuvre de niveau GTIA, dans le cadre d’un combat interarmes.  Une vingtaine de militaires français, qui composent le Détachement d’appui opérationnel (DAO), les accompagnent tout au long de leur déploiement opérationnel, pour les conseiller et coordonner leur action avec la Force Serval si nécessaire.

 

Le contingent français d’EUTM Mali compte désormais 110 militaires sur les 560 militaires européens de la mission, répartis au sein de l’état-major de Bamako, du détachement de liaison et d’expertise, de l’état-major du camp de Koulikoro et du détachement d’instruction opérationnelle.

 

Les instructeurs français du camp de Koulikoro sont principalement issus du 1errégiment d’infanterie de Sarrebourg, renforcés par le 1er régiment de tirailleurs d’Epinal, et arment deux des quatre équipes de formation « infanterie » de la mission. Ils ont entamé depuis le 9 juillet la formation d’un deuxième bataillon de l’armée malienne aux côtés de leurs camarades européens.

 

EUTM Mali : transfert d’autorité sur le camp de Koulikoro

Commandée par le général français François Lecointre, la Mission Européenne d’Entraînement au Mali regroupe 23 nationalités différentes. Elle repose sur deux piliers : une action de formation au profit des quatre bataillons maliens et une mission d’expertise et de conseil assurée par le détachement de liaison et d’expertise (ALTF), destiné à appuyer la refondation de l’armée malienne.

 

Le camp de formation de Koulikoro regroupe plus de 400 militaires sur un total de 560 de la mission de l’Union Européenne, et est composée de 19 nationalités différentes, réparties entre un état-major, un détachement d’instruction opérationnelle, une compagnie de protection de la force et un hôpital Rôle 2.

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 07:25
Sommet OTAN de Chicago et défense Benelux : jusqu’à quel point la « smart defense » est-elle intelligente ?

 

10.05.2012 Par Joseph Henrotin - DSI

 

Si l’attention des médias s’est surtout portée sur la question du retrait d’Afghanistan au cours du récent sommet OTAN de Chicago, d’autres questions y ont également été abordées et ne seront pas sans conséquences pour la défense des Etats-membres. Il y a, évidemment, la question du système antimissile, évoquée depuis une quinzaine d’années et maintenant considérée comme ayant atteint un premier stade opérationnel, par la mise en réseau des capacités nationales et celles mises à la disposition des Etats-Unis. Premier sujet d’inquiétude, l’évolution des systèmes de commandement liés, qui ne devaient coûter que 170 millions de dollars selon le secrétaire général de l’OTAN, son coût étant maintenant estimé à plus d’un milliard. Deuxième sujet d’inquiétude, ce système essentiellement dirigé contre l’Iran, pose la question d’une réflexion stratégique déficitaire. Tout indique pour l’heure que l’Iran a une conception défensive de la dissuasion, exactement au même titre que la France, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ou l’Inde. In fine, l’OTAN s’engage donc dans un système peu efficace (1), qui ne répond pas à la question iranienne (à laquelle seule une dissuasion crédible peut répondre), qui fâche inutilement la Russie, et dont les coûts seront plus importants que prévus.

 

Les limites du modèle

 

Revenons à la question de l’adversaire probable pour aborder un autre point peu évoqué par les médias et renvoyant à la « smart defense », soit un processus de mise en commun et de partage des capacités nationales (pooling and sharing), pour l’heure sur 25 projets. Dans un contexte de crise économique, alors que les budgets de défense ne cessent de baisser et que le coût des matériels s’accroît, la mesure pourrait paraître a priori de bon sens. A certains égards, elle l’est, comme lorsque le sommet valide l’achat de cinq grands drones dotés de radars de surveillance terrestres – encore que l’on est loin du projet initial, seuls 13 Etats y participant. Comme les AWACS de l’OTAN, ils seront mis en œuvre par une unité multinationale ad hoc. Le problème de la smart defense se pose à deux niveaux. Premièrement, dans l’interdépendance qu’elle induit face aux réalités du terrain. Pour résumer les choses abruptement, que se passe-t-il lorsque vous avez besoin d’une capacité pour une opération, mais que l’Etat disposant de cette capacité ne veut pas vous la prêter ? Ce n’est pas un cas d’école. En Libye, le binôme franco-britannique puis l’OTAN n’ont pas pu bénéficier de capacités antiradars allemandes pourtant précieuses (Tornado ECR). In fine, les Etats-Unis ont comblé le vide. De ce point de vue, la smart defense avantagerait surtout Washington, qui dispose de tout le nécessaire.

 

Deuxièmement, la smart defense, si elle permet des annonces politiques mettant en évidence le renforcement de la défense des Etats-membres, manque de prendre en considération l’art délicat de la gestion des coalitions – voie obligée pour des armées trop réduites que pour travailler seules. Leur vrai problème n’est pas celui des capacités, c’est celui de la prise de risque et de son partage. L’Afghanistan l’a parfaitement démontré : certains veulent rester en arrière pour éviter des pertes (caveats) mais que fait-on si ceux-là on des capacités nécessitant qu’ils soient en avant ? Personne n’a, pour l’heure, de véritable solution et, comme à l’habitude, on a essentiellement travaillé sur ce qui faisait consensus (réduire les coûts et chercher une efficacité dans le domaine matériel) plutôt que sur le partage des risques, question autrement plus délicate mais opérationnellement cardinale. De fait, la Belgique a marqué son intérêt pour deux, seulement, des 25 projets – sans s’engager fermement.

 

Et la Belgique ?

 

Au vrai, la prudence belge contraste assez largement avec un autre événement assez peu évoqué par les médias, la déclaration d’intention de coopération dans le domaine de la défense au niveau BENELUX. Pratiquement, il s’agit là aussi de pooling and sharing entre les trois Etats, mais cette fois sur des domaines les concernant plus directement (surveillance et interventions dans leurs espaces aériens, formation commune de pilotes d’hélicoptères, etc.). Là aussi, l’initiative est fondamentalement bonne, mais elle pose également question, là aussi à deux égards. D’une part, sur son étendue, qui pourrait comprendre le renouvellement des flottes de F-16, qui, pour P. De Crem, « sera le premier moment de vérité, pour savoir si les partenaires de l’OTAN se mettent d’accord pour faire une trajectoire sur ce point » (2). Or, les Néerlandais sont totalement engagés dans un programme F-35 non seulement en retard mais aussi en surcoût notoire – le Japon va acheter ses appareils 210 millions de dollars pièce, un peu moins du double du coût des appareils européens – et dont les capacités sont largement soumises à caution. Si nous sommes réalistes, outre l’incohérence d’acheter américain – là où la Belgique a sans doute un des discours les plus pro-européen – et à ce prix ne peut qu’aboutir au non remplacement des F-16 belges. Dans les conditions budgétaires actuelles, personne n’accordera son blanc-seing à cet achat. Encore faudrait-il que l’argent soit disponible : la Belgique est, au sein de l’OTAN, avant-dernière en termes de part des investissements dans son budget de défense.

 

Un autre scénario théorique pourrait être une force aérienne BENELUX, où la Belgique apporterait une contribution financière et humaine, ce qui nous amène au deuxième problème. D’ordre politique, il confère aux choix des partenaires effectués par la Belgique. L’orientation BENELUX répond aux espérances de certains (dont la NVA mais aussi Ward Kennes, CD&V) de voir à terme émerger une « leger van de lage landen », une armée des Pays-Bas – au sens bourguignon – dans le cadre d’une vision géopolitique décentrant la Belgique. Or, cette dernière, a également des accords avec la France (sur la formation des pilotes, par exemple), qui apparaît plus clairement comme une puissance de référence – depuis les réformes britannique, les forces françaises sont les premières d’Europe. Comparativement, les forces néerlandaises sont dans une phase déclinante : mise sous cocon des chars et d’une partie de l’artillerie, réduction de la flotte d’hélicoptères et de F-16, non par choix, mais bien par contrainte budgétaire (3). Si l’on peut s’étonner que pareils choix ne fasse gère l’objet de débats en Belgique – c’est du cœur de la souveraineté nationale du Royaume dont il s’agit – ont peut aussi s’étonner que personne ne prenne en compte le vieil adage suivant lequel deux hommes malades n’ont jamais fait un homme en bonne santé…

 

1 La probabilité d’atteinte de cible des missiles SM-3 américains est de l’ordre de 60 % en condition de laboratoire. Sur les problèmes stratégiques induits par les antimissiles et les contre-mesures qui peuvent leur être appliqués, voir le dossier consacré à la question dans Défense & Sécurité Internationale, n°75, novembre 2011.


2 Bruxelles 2, 21 mai 2012 – http://www.bruxelles2.eu/defense-ue/defense-ue-droit-doctrine-politique/le-vrai-moment-test-de-la-mutualisation-le-renouvellement-des-f-16-p-de-crem.html


3 Voir l’interview du général van Uhm, chef d’état-major néerlandais, dans Défense & Sécurité Internationale, n°74, octobre 2011.

 

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