11.06.2015 par SHD
11 juin 1430 : bataille d’Anthon. Les Bourguignons (4000 soldats) alliés au duc de Savoie Amédée VIII s’infiltrent en Dauphiné pour l’arracher au royaume de France. Le gouverneur Raoul de Gaucourt, renseigné sur la progression et le nombre de l’ennemi sait qu’il permettra la survie de ses 1600 hommes s’il attaque par surprise et de manière non conventionnelle. Les Bourguignons marchant sur le château de Colombier doivent traverser le Bois des Franchises sur un axe étroit ne permettant aucun déploiement de leurs cavaliers : c’est là que Gaucourt dispose en embuscade ses archers et bombardes (venues de Crémieux). Insuffisamment renseignés et trop sûr de leurs forces, les Bourguignons négligent de reconnaître l’axe de progression. Ils tombent dans une série d’embuscades tout le long du chemin et se font décimer. Les troupes dauphinoises accentuent la panique des Bourguignons en faisant croire à une supériorité numérique écrasante (hurlements dans les bois). Le Dauphiné reste au Royaume de France.
11 juin 1837 : inauguration de la galerie des batailles (Château de Versailles). Le roi Louis-Philippe inaugure la galerie qui regroupe parmi les plus belles toiles représentant les grandes batailles françaises, de Tolbiac (496) à Wagram (1809).
11 juin 1885 : mort de l’amiral Courbet (à bord du Bayard au large de l’actuelle Taiwan). Polytechnicien et amiral commandant l’escadre d’Extrême-Orient.
Né à Abbeville le 26 juin 1827, le futur amiral Courbet entra dans la Marine à sa sortie de Polytechnique en 1849, après avoir été secrétaire d'Annand Marrast pendant la Révolution de 1848. Aspirant sur la Capricieuse, il fit campagne dans les mers de Chine, l'océan Indien et dans le Pacifique. Enseigne de vaisseau en décembre 1852, il fut remarqué par l'amiral Jacquinot et promu lieutenant de vaisseau en novembre 1856. ll leva le plan de la rade de Biarritz où Napoléon III songeait à créer un grand port. Embarqué en 1858 sur le Suffren puis en 1860 sur le Montebello, il fut instructeur à l'école de canonnage et s'attacha à perfectionner les matériels d'artillerie et les méthodes de tir. Capitaine de frégate en août 1866, chef d'état-major de la division cuirassée de la Manche, il commanda en 1870 le Talisman aux Antilles et donna la chasse aux navires ennemis. Revenu en France, il fut chargé de rédiger un cours de tactique navale. Capitaine de vaisseau en août 1873, il commanda en 1874 l'école des torpilles de Boyardville dans l'Ile d'Oléron et se passionna pour cette arme nouvelle. Membre du Conseil des travaux, chef d'état-major de l'escadre de Méditerranée, il fut nommé en juin 1880 gouverneur de la Nouvelle-Calédonie et en septembre contre-amiral. Son passage à Nouméa fut marqué par une oeuvre administrative importante; il s'efforça de développer l'agriculture en luttant contre la spéculation foncière ; il lutta aussi contre la spéculation minière en obligeant les concessionnaires à exploiter leurs découvertes au lieu de les revendre avec profit.
Commandant, à son retour en France, une division navale d'essais constituée à Cherbourg, il fut nommé en 1883 à la tête de l'escadre des mers de Chine, renforcée à la suite de la mort de Francis Garnier. Il allait, dans ce poste, donner la mesure de son énergie et de son audace. En août 1883, il bloqua Hué et emporta d'assaut la citadelle, obligeant l'empereur d'Annam à la paix (Traité de Hué, août 1883) .Commandant en chef interarmées, il battit les Pavillons Noirs et occupa Son-Tay et une partie du delta du Tonkin. Promu vice-amiral en mars 1884, il dirigea les opérations décidées contre la Chine à la suite de l'affaire de Langson, attaqua les forts de Fou-Tchéou, força les passes de la rivière Min et fit détruire par ses torpilleurs une partie de la flotte chinoise (février 1885), puis débarqua à Formose et s'empara de Kelung, de Makung et en mai des îles Pescadores. Épuisé physiquement, et sans doute aussi moralement, par une campagne dont il n'avait pas tenu à lui qu'elle fut plus intelligemment menée et qu'elle aboutit à de meilleurs résultats, mourut à bord de son navire-amiral, le Bayard, en rade de Makung, le 11 juin 1885.
Le sabre de l'amiral Courbet fut déposé dans la chapelle "Marine" de la basilique du Sacré-Coeur de Montmartre. Dans son testament, il léguait " ses économies en espèces et ses valeurs mobilières" à la Société de sauvetage en mer en baie de Somme.
11 juin 1931 : Pierre Benoit, immortel. L’auteur de Koenigsmark, l’Atlantide, la châtelaine du Liban, …, la sainte Vehme, est élu à l’Académie française. Le général Maxime Weygand est lui aussi élu le même jour.
11 juin 1942 : sortie de vive force de Bir Hakeim (Libye). Du 27 mai au 10 juin, la brigade du général Koenig (3600 hommes) résiste aux assauts et aux bombardements de Rommel et permet ainsi aux Britanniques de la 8ème armée d'achever leur repli et de se reconditionner en Egypte. En s'obstinant à prendre Bir Hakeim qui n'a pourtant pas de caractère stratégique particulier, Rommel perd un temps précieux et surtout commet l'erreur de mettre en évidence la valeur au combat des Français libres. Dans la nuit du 10 au 11 juin, la brigade française démine un couloir de 40 mètres de large dans le périmètre défensif et commence son évacuation du camp retranché. Les Allemands détectent très vite la sortie et déclenchent un déluge de feu qui ne parvient cependant pas à arrêter la sortie. La bataille donne lieu à d’innombrables actes de courage. 2100 soldats gagnent les lignes britanniques distantes de 7 km. Le retentissement de ce fait d'armes est international et salué par toutes les radios alliées qui focalisent depuis deux semaines sur la résistance française inattendue à Bir Hakeim. Le général de Gaulle envoie immédiatement un message de félicitations à Koenig.
11 juin 1948 : résolution Vandenberg (Etats-Unis – Washington). Le sénat américain en votant cette résolution permet aux Etats-Unis d’intégrer l’alliance des Etats signataires du Traité de Bruxelles et donne un coup d’accélérateur décisif à la future OTAN. Le traité de l’Atlantique Nord sera signé moins d’un an plus tard (4 avril 1949).