25.09.2013 Assemblée Nationale
Audition, ouverte à la presse, de M. Patrick Boissier, président de DCNS, sur le projet de loi de programmation militaire
Compte rendu n° 96 - mercredi 18 septembre 2013 - séance de 11 heures 30
25.09.2013 Assemblée Nationale
Audition, ouverte à la presse, de M. Patrick Boissier, président de DCNS, sur le projet de loi de programmation militaire
Compte rendu n° 96 - mercredi 18 septembre 2013 - séance de 11 heures 30
25.09.2013 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Devant la commission de la Défense, la semaine dernière, le PDG de DCNS, Patrick Boissier, a critiqué l’étalement de deux programmes navals majeurs (voir Ouest-France du 20 septembre) et il a exprimé ses craintes pour l'emploi sur les sites de Cherbourg et de Lorient. On écoutera ses propos devant la commission en cliquant ici.
Le ministre de la Défense n’a guère apprécié la charge. Il s'est exprimé dans notre édition de ce mercredi.
Le PDG de DCNS s’est montré très critique sur la Loi de programmation militaire
Je suis surpris par ses déclarations. Je voudrais rappeler que c’est le ministère de la Défense qui est le premier client de DCNS et l’État le premier actionnaire de DCNS (64 %). Monsieur Boissier doit rester dans le cadre de ses fonctions. Ainsi en matière d’actionnariat, le décideur c’est moi ; aujourd’hui la question d’un nouveau modèle n’est pas à l’ordre du jour. C’est un peu ferme, mais c’est le patron qui parle. Un conseil à Monsieur Boissier : quand on négocie, il vaut mieux s’adresser à ceux qui détiennent le pouvoir de décision.
Ses critiques portaient sur l’étalement du programme FREMM.
La LPM 2008-2014 tablait sur une remontée vertigineuse et totalement irréaliste des crédits d’investissement ; c’était avant la crise. Le président de la République ayant pris la décision de sanctuariser les crédits pour la Défense, cela m’a permis de maintenir l’ensemble des commandes. Il y aura onze FREMM (frégates multimissions) et six sous-marins Barracuda, alors que dans les premières prévisions que l’on m’avait présentées, ce n’était pas le cas. J’ai maintenu ce cap et je suis garant de ce choix.
Patrick Boissier s'inquiète aussi pour l'emploi et les surcoûts.
Il y a 11 FREMM dans la loi de programmation militaire, toutes livrées avant 2025. Ce qui veut dire que, pour la commande nationale, le plan de charge de DCNS Lorient est assuré et que le site peut voir l’avenir avec optimisme. D’autant plus que nous n’intégrons pas les éventuelles commandes à l’exportation. En outre, pour garantir le plan de charge du bureau d’études de DCNS, j’ai pris deux décisions. Une, d’avancer les études pour les frégates de défense aérienne et les frégates de nouvelle génération. Deux, pour les trois dernières FREMM, j’ai décidé d’attendre 2016 pour choisir entre les actuels modèles et la frégate de nouvelle génération. Certes il y aura un peu de lissage mais les conséquences sur l’emploi seront limitées.
Et les Barracuda à Cherbourg ?
Il est faux de dire que la première livraison interviendra en 2019, ce sera en 2017. Là aussi il y aura un peu d’étalement mais nous maintenons les Barracuda. Enfin, le programme des bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH) reste inscrit dans la LPM. Toutefois, Monsieur Boissier défend un mode d’acquisition qui ne nous convient pas; à ce stade, son offre est trop chère.
24.09.2013 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Le PDG de DCNS a averti, à, plusieurs reprises, que son entreprise risquait de devoir affronter un sérieux coup de tabac. La faute à la LPM.
Il s'est ainsi exprimé la semaine dernière devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale. Selon lui, la remise en causes des programmes de sous-marins Barracuda et de frégates multi-missions Fremm coûtera à l’Etat jusqu’à 1,2 milliard d’euros et fragilisera un millier d’emplois, directs ou indirects. Toujours devant la commission de la Défense, P. Boissier s'est aussi interrogé sur la part de l'Etat dans le capital de DCNS.
On écoutera l'audition de Patrick Boissier en cliquant ici.
Le pavé dans la mare de P. Boissier lui a valu d'abord une volée de bois vert de la part de la DGA. Et voilà que Jean-Yves Le Drian monte à son tour au créneau pour exprimer sa très mauvaise humeur; on est loin des amabilités de juillet dernier.
On lira demain, dans Ouest-France et sur Lignes de défense, l'interview du ministre de la Défense. Un ministre très remonté, qui met les points sur les "i" et rappelle qu'il est "le patron".