19/12/2013 Adjudant Jean-Laurent Nijean - armée de l'air
Mercredi 11 décembre 2013, une cérémonie de « brevêtation » (terme suisse désignant le macaronnage) s’est déroulée à Brünnen, petite localité de Suisse centrale dans le canton de Schwytz.
Macaronnage made in Suisse
« J’ai été agréablement surpris par le cadre magnifique. Brünnen est une ville nichée au bord du lac des Quatre-Cantons, au milieu des montagnes », s’enthousiasme le capitaine Vincent Burgart, premier élève-pilote formé selon le cursus en vigueur dans les forces aériennes suisses. Pour l’occasion, le général Philippe Roos de la direction des ressources humaines de l’armée de l’air a représenté le général Denis Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA). Cette cérémonie a marqué la fin d’une formation de deux ans. « Les Suisses sont très attachés aux traditions et à la famille. Lors de la cérémonie, chacun d’entre nous a remis une rose à sa mère. Elles ont également été mises à l’honneur lors du discours d’ouverture », rappelle le jeune breveté qui vient de poser ses valises à l’escadron de chasse 1/7 « Provence » de Saint-Dizier.
Un aviateur formé à l’heure suisse
La première phase, d’une durée de dix mois, s’est déroulée sur l’avion d’entraînement Pilatus PC-7. Lors de la seconde phase, les futurs pilotes de chasse sont formés à bord du Pilatus PC-21, un turbopropulseur à hélice. « Cet avion, qui possède un Mission Computer évolué, présente un système d’arme personnalisé en fonction de l’avion de chasse que nous piloterons, détaille le capitaine Burgart. Lors de nos entraînements, nous pouvons simuler le tir air-air et le tir air-sol. »
La formation prodiguée en Suisse au capitaine Burgart permet à l’armée de l’air d’obtenir des éléments d’appréciation qui lui serviront dans la définition du futur syllabus d’entraînement en France.
Vers une réforme de l’entraînement du pilote de chasse
Pour faire face à la réduction du format de l’aviation de combat à l’horizon 2016, le général Mercier s’oriente vers la différenciation de l'entraînement mise en place au travers du projet Cognac 2016. « La refonte de l'entraînement et de la formation des pilotes de chasse dans le cadre du projet Cognac 2016 est fondamentale, a déclaré le CEMAA lors d’une allocution au Sénat. Ce projet s'appuie sur l'acquisition d'avions d'entraînement turbopropulsés de dernière génération. Il permettrait en outre de diminuer significativement les coûts de fonctionnement de la flotte école de l’armée de l’air. Ils nous permettront de mieux former nos jeunes pilotes et de mettre en œuvre le principe d'un entraînement différencié qui garantira notre aptitude à assurer les missions les plus exigeantes et à soutenir les opérations dans la durée, malgré la diminution de nos formats. »
Les réflexions menées prévoient de réduire le nombre de phases et de les étendre. La base aérienne de Cazaux accueillera toujours l’ultime phase de la formation du pilote de chasse.
Un point sur la différenciation de l’entraînement
La différenciation vise à constituer, au sein de l’aviation de chasse, deux cercles : un « cœur » constitué de 240 pilotes appelés à voler sur Rafale et à exercer toutes les missions, et un deuxième cercle, d’une cinquantaine d’aviateurs, dont l’activité sur Rafale sera réduite mais compensée par des heures de simulateur et de vols sur des avions d’entraînement turbopropulsés de dernière génération. Les pilotes de ce deuxième cercle exerceront les fonctions d’instructeur et pourront, à la suite d’une remontée en puissance programmée, rejoindre les pilotes du premier cercle pour participer à certains types de mission.
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