05-08-2013 Mer et Marine
En plus des 3 bâtiments multi-missions (B2M), patrouilleurs hauturiers qui seront commandés en fin d’année afin de remplacer à partir de 2015 les bâtiments de transport léger (Batral), la marine française va bien se doter, comme prévu, de 8 bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH). C’est ce que propose le ministère de la Défense dans le cadre du projet de loi de programmation militaire 2014 – 2019 présenté le 2 août et qui sera examiné par le parlement à l’automne.
Les BSAH vont permettre de remplacer les Remorqueurs de haute mer (RHM) Tenace (1973) et Malabar (1976), le Remorqueur ravitailleur (RR) Revi (1985), les Bâtiments de soutien de région (BSR) Chevreuil (1977), Elan (1978), Gazelle (1978) et Taape (1983), ainsi que les Bâtiments de soutien, d'assistance et de dépollution (BSAD) Alcyon (1981) et Ailette (1982). Il est actuellement prévu un partenariat public-privé (PPP), avec un opérateur civil exploitant une partie de ces navires, comme c'est le cas aujourd’hui de l’Ailette et l’Alcyon, affrétés auprès du groupe Bourbon. A l’image également de ce qui est fait depuis de longues années non seulement avec les BSAD (comptant également l’Argonaute et le Jason), mais aussi que les remorqueurs d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Bourbon, Abeille Liberté, Abeille Languedoc et Abeille Flandre. La Marine nationale devrait externaliser des fonctions non militaires nécessitant un savoir-faire spécifique difficile à entretenir par les militaires. Elle devrait néanmoins conserver en propriété et armer par ses soins une partie des BSAH pour les missions les plus sensibles.
Les BSAH serviront au soutien d’une force navale (accompagnement d’un groupe aéronaval ou amphibie, d’un sous-marin), de soutien de région (remorquage d’engins, ancrages, relevages…) et de sauvegarde maritime dans le cadre de l’action de l’État en mer (sauvetage, assistance à la protection des biens, protection de l’environnement, lutte contre les pollutions maritimes…) Les nouvelles unités devraient être inspirées des navires de services aux opérations offshore. Ils mesureraient de 70 à 80 mètres de long pour un déplacement de 2000 à 3000 tonnes, leur motorisation développant entre 8000 et 12.000 cv. Ils doivent disposer d'une grande plateforme de travail, sur l'arrière, capable d'accueillir divers équipements et matériels. Les BSAH avaient fait l’objet, en 2010, d’un appel à projets auprès du secteur privé.
La notification de ce programme devrait intervenir d’ici 2014, le projet de LPM prévoyant que les 8 bâtiments soient tous opérationnels à la fin de la période couverte par la loi, c'est-à-dire en 2019.